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Développement et validation d’un index d’évaluation de la durabilité des régimes alimentaires au sein de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 17/05/2019
Br J Nutr. 2019 Apr 11:1-12

Seconda L, Baudry J, Pointereau P, Lacour C, Langevin B, Hercberg S, Lairon D,
Allès B, Kesse-Guyot E.
 
En 2010, l’organisation mondiale de l’agriculture et de l’alimentation (FAO) a clarifié la définition de régime alimentaire durable. Ainsi ces régimes doivent répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la protection des écosystèmes et de la biodiversité, d’une économie juste ainsi qu’au maintien du patrimoine culturel. Depuis cette date, de nombreux chercheurs ont travaillé pour évaluer la durabilité des régimes avec divers indicateurs. Cependant, il n’existe pas actuellement de score holistique pour évaluer la durabilité des régimes alimentaires au niveau individuel. 

L’objectif de notre étude était de proposer un index individuel pour évaluer la durabilité des régimes alimentaires sur de multiples dimensions. 

La synthèse de la littérature nous a amené à considérer 14 indicateurs, regroupés en quatre sous scores de poids équivalent reflétant : l’impact environnemental incluant des indicateurs relatifs à l’occupation des sols, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie, la contribution des aliments issus de l’agriculture biologique au régime, l’intérêt pour la saisonnalité et celui pour la réduction de l’usage des emballages ; la nutrition qui comporte le score PANDiet d’évaluation de la qualité de l’alimentation, le ratio protéines animales/protéines totales, et l’adéquation calorique du régime ; l’économie comporte la proportion du revenu dédiée à l’alimentation, l’intérêt pour l’éthique et pour le commerce équitable ; et enfin le score socio-culturel qui évalue les lieux d’achat et la consommation de plats préparés. Le score sur 12 points, nommé SDI est obtenu en sommant les quatre sous scores. Il a été mesuré pour 29 388 participants de l’étude NutriNet-Santé. La validité de contenu et de construit de l’index a été évaluée. 

Au sein de notre échantillon, le SDI (moyenne = 12 [12,07-12,13]) était fortement corrélé à tous les sous scores dont chacun contribue au classement des participants. Le sous score environnemental était le plus corrélé au SDI alors que le sous score économique était le moins corrélé (les coefficients de Pearson étaient de 0,66 et 0,52 respectivement). Les niveaux de consommations alimentaires chez les participants ayant un SDI le plus élevé sont cohérents avec d’autres régimes considérés comme durables et proposés par Afterre2050 ou Livewell2030. Les participants avec les SDI les plus élevés étaient plus souvent des femmes (24 %), diplômés du second degré (22 %), végétariens ou végans (7 %), non obèse (16 %).

Les validations de contenu et de construit du SDI comme outil d’évaluation de la durabilité des régimes sont satisfaisantes. Ainsi, cet index pourrait être utile dans l’identification des modifications nécessaires à l’amélioration de la durabilité des régimes alimentaires, dans l’estimation des associations avec les événements de santé sur le long terme, ainsi que pour guider les futures politiques alimentaires et de santé publique. 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30973117


 

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Association entre le score individuel FSA mesurant la qualité globale de l’alimentation et les symptômes d’asthme

Publié le 17/05/2019
Br J Nutr. 2019-1 

Andrianasolo RM, Julia C, Varraso R, Egnell M, Touvier M, Kesse-Guyot E, Hercberg S, Galan P.



Introduction : Le rôle de l’alimentation dans l’asthme est toujours débattu. La France a adopté en 2017 un étiquetage nutritionnel simplifié sur la face avant des emballages (Nutri-Score) destiné à informer les consommateurs de façon simple sur la qualité nutritionnelle des aliments. Il est basé sur l’utilisation d’un système de profil nutritionnel (NPS) mise au point par la UK Food Standard Agency (FSA) et modifié par le Haut Comité de la Santé Publique en France et appelé FSA-NPS. Au niveau individuel, le score FSAm-NPS DI (FSA Dietary Index) reflète la qualité nutritionnelle globale de l'alimentation. Notre objectif était d'étudier, dans une cohorte prospective, l'association entre la qualité globale de l’alimentation évaluée par le score FSAm-NPS DI (qui sous-tend le calcul du Nutri-Score) et le score de symptôme de l'asthme.

Méthodes : 34 323 participants (25 823 femmes et 8 500 hommes) de la cohorte NutriNet-Santé ont été inclus dans l’analyse. La qualité nutritionnelle globale du régime a été évaluée à l'aide du score FSAm-NPS DI. L'asthme était défini par le score de symptôme d'asthme (basé sur le nombre de réponses positives à cinq questions sur la présence de symptômes d’asthme dans les 12 derniers mois). L’association entre score FSAm-NPS DI et le score de symptôme d’asthme a été évaluée à l’aide de régression binomiale négative.

Résultats : L’âge moyen des participants était de 54 ans (± 14), 27 % rapportaient au moins un symptôme d'asthme. Après ajustement sur plusieurs facteurs de confusion potentiels, un score FSAm-NPS DI plus élevé, reflétant une moins bonne qualité nutritionnelle de l’alimentation, était associé à un score de symptôme de l’asthme plus élevé avec un odds ratio (IC 95 %) de 1,27 (1,17-1,38) chez les femmes et 1,31 (1,13-1,53) chez les hommes.

Conclusions : Un choix alimentaire de moindre qualité nutritionnelle, tel que reflété par un score FSAm-NPS DI plus élevé, est associé à une augmentation des symptômes d'asthme. Ces résultats contribuent à valider le score FSAm, ils renforcent également la pertinence de l'approche de santé publique qui vise à orienter les consommateurs vers des choix alimentaires plus sains en mettant en place un système d’étiquetage nutritionnel sur la face avant des emballages, basé sur le score FSAm-NPS, comme le Nutri-Score.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30924433

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Des différences de biomarqueurs nutritionnels sont détectées entre les consommateurs et les non consommateurs d’aliments bio : résultats du projet BioNutriNet

Publié le 17/05/2019
Curr Dev Nutr. 2018 Nov 15;3(3):nzy090
Baudry J, Ducros V, Druesne-Pecollo N, Galan P, Hercberg S, Debrauwer L, Amiot MJ, Lairon D, Kesse-Guyot E.


Contexte : Des méta-analyses ont comparé les teneurs en  nutriments et métaux lourds des aliments bio et non bio. Toutefois, les impacts de telles variations sur les concentrations en biomarqueurs nutritionnels doivent être évalués chez l’Homme.

Objectif : Dans cette étude nichée de l’étude NutriNet-Santé, notre objectif était de comparer le statut nutritionnel des consommateurs de « bio » et des consommateurs de « non bio » appariés sur un score de propension.

Méthodes : Sur la base d’une consommation d’aliments bio auto-déclarée estimée par un questionnaire de fréquence alimentaire (FFQ), 150 faibles consommateurs et 150 forts consommateurs d’aliments bio ont été sélectionnés avec une proportion ˂ 10 % ou > 50 % d’aliments bio dans leur régime alimentaire, respectivement (exprimée en proportion d’aliments bio dans leur régime alimentaire global en g/j). Les participants ont été appariés en utilisant un score de propension dérivé de variables sociodémographiques, alimentaires et de santé. Les échantillons de plasma prélevés chez les participants à jeun ont été analysés via les méthodes appropriées pour mesurer les statuts en fer, magnésium, cuivre, cadmium, caroténoïdes, vitamines A et E, et les profils en acides gras.

Résultats : Nous avons trouvé des différences significatives entre les faibles et forts consommateurs d’aliments bio ayant le même profil (dont alimentaire) concernant les concentrations plasmatiques en magnésium, micronutriments liposolubles (α-carotène, β-carotène, lutéine, zéaxanthine), acides gras (acides linoléique, palmitoléique, γ-linolénique, docosapentanoéique) et certains index de désaturases d’acides gras. Aucune différence n’a été observée entre les deux groupes pour les concentrations plasmatiques en fer, cuivre, cadmium, lycopène, β-cryptoxanthine ou les vitamines A et E.

Conclusion : Si confirmés par d’autres études, nos résultats suggèrent qu’une forte consommation d’aliments bio, comparée à une très faible consommation, module dans une certaine mesure, le statut nutritionnel des individus avec un même profil alimentaire. De futures études, notamment des études de cohorte prospectives sont nécessaires pour évaluer la pertinence clinique de telles différences.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30842992

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L’association entre les conditions chroniques physiques et mentales et la sieste

Publié le 17/05/2019
Sci Rep. 2019 Feb 11;9(1):1795
Léger D, Torres MJ, Bayon V, Hercberg S, Galan P, Chennaoui M, Andreeva VA.

Les objectifs de cette étude étaient d’estimer les associations entre de nombreuses conditions chroniques physiques et mentales et la sieste. Une étude épidémiologique transversale a été proposée au sein de la e-cohorte NutriNet-Santé lancée en France en 2009. Les participants étaient 43 060 volontaires français âgés de 18 ans ou plus avec un accès à Internet. Un questionnaire auto-déclaratif évaluant les caractéristiques du sommeil a été proposé en 2014. Le critère de jugement était la sieste en jour de semaine ou en weekend (oui/non). Les variables indépendantes étaient surpoids/obésité, hypertension, diabète, troubles de l’anxiété ou dépressifs, maladies cardiovasculaires incidentes (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, angor instable), cancers incidents (sein et prostate). Les associations d’intérêt ont été investiguées via des modèles de régression logistique multivariées.

Aucune association n’a été observée entre les maladies cardiovasculaires ou les cancers du sein et de la prostate et la sieste. Nous avons observé que faire la sieste était plus commun chez les hommes (46,1 %) que chez les femmes (36,9 %, p < 0,0001). Les individus en surpoids/obésité ou qui avaient hypertension,  diabète ou  troubles de l’anxiété ou dépressifs avaient une probabilité plus élevée de faire la sieste comparés  à leurs paires en bonne santé. Les ORs ajustés étaient compris entre 1,14 et 1,28. 
En conclusion, la majorité des conditions chroniques étaient indépendamment associées à la sieste. D’autres études longitudinales sont nécessaires pour investiguer le lien de causalité.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30741949
 

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Association entre consommation d’aliments ultratransformés et risque de mortalité parmi les adultes d’âge moyen en France

Publié le 17/05/2019
JAMA Intern Med. 2019
Schnabel L, Kesse-Guyot E, Allès B, Touvier M, Srour B, Hercberg S, Buscail C, Julia C.

Introduction : Un nombre croissant d’études suggère l’existence d’un lien entre la proportion d’aliments ultra-transformés et l’incidence des maladies chroniques. Cependant, à date, l’association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de mortalité n’a jamais été étudié. 

Objectif : L’objectif de cette étude était d’étudier l’association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de mortalité toutes causes.
Schéma et population d’étude : Il s’agit d’une étude de cohorte prospective sur des adultes âgés de 45 ans ou plus, issus de la cohorte Française Nutrinet Santé. La période d’étude s’étendait du 11 mai 2009 (date de lancement de Nutrinet-Santé) jusqu’au 15 décembre 2017 (durée médiane de suivi de 7,1 ans). Les participants ayant complété au moins un kit de 3 enregistrements alimentaires des 24 heures au cours de leurs 2 premières années de suivi ont été inclus dans l’étude. Par ailleurs, les données relatives au mode de vie, à l’activité physique, aux caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques recueillies à l’inclusion ont été prises en compte.

Exposition : Les aliments ultra-transformés (selon le système de classification NOVA), sont caractérisés par des plats prêts à consommer ou prêts à réchauffer, à partir d’ingrédients pour la plupart combinés à des additifs. La proportion (en poids) d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation a été calculée pour chacun des participants.
Critère de jugement principal et mesures d’associations : Le principal résultat d’intérêt était l’association entre la proportion d’aliments ultra-transformés et la mortalité globale. Les apports alimentaires moyens estimés à partir de tous les enregistrements de 24 heures disponibles durant les 2 premières années de suivi ont été considérés comme les apports alimentaires de base. La mortalité était mesurée à partir du CépiDC, le registre national de mortalité par causes. Les Hazard Ratio (HRs), ainsi que les intervalles de confiance à 95% (IC95%) ont été déterminés pour le risque de mortalité toutes causes à l’aide de modèles de Cox.

Résultats : Au total, 44 551 participants ont été inclus dans l’étude, dont 32 549 (73,1%) étaient des femmes, avec un âge moyen à l’inclusion de 56,7 (+/-7,5) ans. Les aliments ultra-transformés représentaient en moyenne 14,4% (+/-7,6%) du poids total des aliments consommés, correspondant à une proportion de 29,1% (+/-10,9%) de l’énergie totale. La consommation d’aliments ultra-transformés était associée à un âge plus jeune (14,5% [0,04%] chez les 45-64 ans, p<0.001), à un niveau de revenu plus faible (<1200 €/mois [0.16%], p<0.001), à un niveau d’étude plus bas (15,0% [0.07%], p<0.001), à un indice de masse corporelle plus élevé (≥ 30 kg/m2, 16% [0,11%] ; p<0,001) et à une activité physique plus basse (15,6% [0,08%] ; p<0,001). Au total, 602 décès sont survenus pendant la période de suivi. Après ajustement sur un ensemble de facteurs de confusion,  une augmentation de la proportion d’aliments ultra-transformés consommés était associée avec une augmentation du risque de mortalité toute cause (HR pour 10% d’augmentation, 1,14 IC95% 1,04-1,27 ; p=0,008). 

Conclusion et pertinence : Une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés était associée à un risque accru de mortalité dans cette population d’adultes ; d’autres études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats et distinguer les différents mécanismes de l’impact de l’alimentation ultra-transformée sur la santé.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30742202
 

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