Publications
L’optimisme est associé au statut pondéral, au comportement alimentaire et aux troubles du comportement alimentaire dans un étude en population générale
Publié le 19/08/2020
Int J Eat Disord. 2020
Robert M, Buscail C, Allès B, Shankland R, Tavolacci MP, Déchelotte P, Courtois F, Ait-Hadad W, Andreeva VA, Touvier M, Hercberg S, Péneau S.
Objectif : L’objectif de cette étude transversale était d’évaluer l’association entre l’optimisme, l’indice de masse corporel (IMC), le comportement alimentaire et les troubles du comportement alimentaire (TCA).
Méthodes : En 2016, un total de 32 805 participants de la cohorte NutriNet-Santé âgés de plus de 18 ans ont complété le Life Orientation Test Revised (LOT-R) dans sa version française, qui permet d’évaluer l’optimisme. Le poids et la taille étaient autodéclarés. Le comportement alimentaire a été mesuré grâce au Three-Factor-Eating Questionnaire Revised (TFEQ-R21), et le risque de TCA avec le questionnaire Sick-Control-One-Fat-Food (SCOFF). Les associations entre l’optimisme, l’IMC, le comportement alimentaire et les TCA ont été analysées grâce à des régressions logistiques et linéaires prenant en compte les caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie, et la symptomatologie dépressive.
Résultats : L’échantillon était composé de 73.5% de femmes, avec une moyenne d’âge de 55.39 ± 13.7 ans. Les résultats ont mis en évidence que les optimistes avaient moins de chance d’être en sous poids (OR = 0,82 ; IC 95% : 0,75 ; 0,89) ou obèses et particulièrement obèses de classe III (IMC ≥ 40 kg/m²) (OR = 0,69 ; IC 95% : 0,56 ; 0,84) comparés aux personnes moins optimistes. L’optimisme était également négativement associé à la restriction cognitive (β = -0.07 ; IC 95% : -0,08 ; -0,06), l’alimentation liée aux émotions (β = -0.17 ; IC 95% : -0,19 ; -0,16) et l’alimentation incontrôlée (β = -0.10 ; IC 95% : -0,11 ; -0,09). De plus, les individus optimistes avaient moins de risque de TCA (OR = 0,60 ; IC 95% : 0,56 ; 0,64) avec l’association la plus forte pour les troubles restrictifs (OR = 0.54; IC 95% : 0,44 ; 0,68).
Conclusion : Nos résultats ont montré que l'optimisme était associé au statut pondéral, au comportement alimentaire et au risque de TCA chez les femmes et les hommes. D’autres études en population générale sont nécessaires pour confirmer ces résultats, et en particulier des études longitudinales pour apporter des précisions sur la structure causale des associations.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32748531/
Robert M, Buscail C, Allès B, Shankland R, Tavolacci MP, Déchelotte P, Courtois F, Ait-Hadad W, Andreeva VA, Touvier M, Hercberg S, Péneau S.
Objectif : L’objectif de cette étude transversale était d’évaluer l’association entre l’optimisme, l’indice de masse corporel (IMC), le comportement alimentaire et les troubles du comportement alimentaire (TCA).
Méthodes : En 2016, un total de 32 805 participants de la cohorte NutriNet-Santé âgés de plus de 18 ans ont complété le Life Orientation Test Revised (LOT-R) dans sa version française, qui permet d’évaluer l’optimisme. Le poids et la taille étaient autodéclarés. Le comportement alimentaire a été mesuré grâce au Three-Factor-Eating Questionnaire Revised (TFEQ-R21), et le risque de TCA avec le questionnaire Sick-Control-One-Fat-Food (SCOFF). Les associations entre l’optimisme, l’IMC, le comportement alimentaire et les TCA ont été analysées grâce à des régressions logistiques et linéaires prenant en compte les caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie, et la symptomatologie dépressive.
Résultats : L’échantillon était composé de 73.5% de femmes, avec une moyenne d’âge de 55.39 ± 13.7 ans. Les résultats ont mis en évidence que les optimistes avaient moins de chance d’être en sous poids (OR = 0,82 ; IC 95% : 0,75 ; 0,89) ou obèses et particulièrement obèses de classe III (IMC ≥ 40 kg/m²) (OR = 0,69 ; IC 95% : 0,56 ; 0,84) comparés aux personnes moins optimistes. L’optimisme était également négativement associé à la restriction cognitive (β = -0.07 ; IC 95% : -0,08 ; -0,06), l’alimentation liée aux émotions (β = -0.17 ; IC 95% : -0,19 ; -0,16) et l’alimentation incontrôlée (β = -0.10 ; IC 95% : -0,11 ; -0,09). De plus, les individus optimistes avaient moins de risque de TCA (OR = 0,60 ; IC 95% : 0,56 ; 0,64) avec l’association la plus forte pour les troubles restrictifs (OR = 0.54; IC 95% : 0,44 ; 0,68).
Conclusion : Nos résultats ont montré que l'optimisme était associé au statut pondéral, au comportement alimentaire et au risque de TCA chez les femmes et les hommes. D’autres études en population générale sont nécessaires pour confirmer ces résultats, et en particulier des études longitudinales pour apporter des précisions sur la structure causale des associations.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32748531/
Consommation des produits ultra-transformés chez les pesco-végétariens, les végétariens et les véganes et les déterminants sociodémographiques associés dans l’étude de cohorte NutriNet-Santé
Publié le 19/08/2020
J Nutr. 2020
Gehring J, Touvier M, Baudry J, Julia C, Buscail C, Srour B, Hercberg S, Péneau S, Kesse-Guyot E, Allès B.
Introduction et but de l’étude : Le développement du marché des produits de substitution, dont beaucoup sont des aliments transformés ou aliments ultra-transformés (AUT), à destination des végétariens suggèrent qu’ils en consomment de plus en plus afin de remplacer les aliments d’origine animale riches en protéines. La part d’UPFs dans l’alimentation des végétariens et des véganes serait donc en augmentation. Le but de cette étude était de décrire la part d’UPFs dans l’alimentation d’omnivores, de pesco-végétariens, de végétariens et de véganes, ainsi que les caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques (ex : Indice de masse corporelle) associées, chez des adultes de la cohorte NutriNet-Santé.
Matériel et méthodes : La population étudiée a été divisée en 4 groupes selon les types de régimes alimentaires : 19 812 omnivores, 646 pescovégétariens, 500 végétariens et 254 véganes. Un indicateur de consommation des AUT a été calculé pour chaque individu selon la part de l’apport énergétique correspondant aux AUT, en utilisant la classification NOVA. Les consommations moyennes de 29 groupes alimentaires, ajustés sur le sexe, l'âge et l'apport énergétique total, ont été comparées selon les types de régimes alimentaires et l’indicateur d’AUT. Dans le sous-échantillon ne contenant que des participants suivant un régime végétarien (n=1 400), l’association entre la consommation d’AUT et les variables sociodémographiques et anthropométriques, ainsi que la durée et l’âge au début du régime, a été estimée par un modèle de régression linéaire multiple.
Résultats et Analyse statistique : Comparativement aux omnivores, les végétariens étaient plus jeunes, plus susceptibles d'être des femmes, d'avoir un niveau d'activité physique moyen ou élevé, un niveau d'études supérieur, d’avoir un IMC plus bas et de vivre seuls sans enfant. Les AUT représentaient 33,0 %, 32,5 %, 37,0 % et 39,5 % respectivement pour les omnivores, les pesco-végétariens, les végétariens et les véganes. Au-delà du total AUT consommés, il existait des différences concernant certains groupes alimentaires entre les 3 types de régimes végétariens. Les grands consommateurs d’AUT parmi les 3 types de végétarisme ont une consommation plus faible de fruits, légumes, céréales non cuites, noix et graines et plus élevée de galettes végétariennes, de boissons végétales, de snacks salés et de produits et boissons sucrés (par exemple, chez les végétariens Δ(Q4-Q1)=-339,5 g/j pour la consommation de fruits et Δ(Q4-Q1)=+19.8 g/j pour celle des galettes végétariennes). Enfin, il a été montré qu’une augmentation de la durée du régime ou de l’âge de l’individu au début du régime étaient associés à une plus faible consommation d’AUT.
Conclusion : Les régimes végétariens peuvent être distingués en fonction de la proportion d’AUT dans leur régime alimentaire. Cela indique que tous les végétariens et véganes n'ont pas nécessairement une alimentation favorable à la santé. Ainsi, la part d’AUT dans l’alimentation permettra de définir une nouvelle typologie de végétariens, qui pourra être utilisée dans des études sur le lien entre végétarisme et santé.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32692345/
Gehring J, Touvier M, Baudry J, Julia C, Buscail C, Srour B, Hercberg S, Péneau S, Kesse-Guyot E, Allès B.
Introduction et but de l’étude : Le développement du marché des produits de substitution, dont beaucoup sont des aliments transformés ou aliments ultra-transformés (AUT), à destination des végétariens suggèrent qu’ils en consomment de plus en plus afin de remplacer les aliments d’origine animale riches en protéines. La part d’UPFs dans l’alimentation des végétariens et des véganes serait donc en augmentation. Le but de cette étude était de décrire la part d’UPFs dans l’alimentation d’omnivores, de pesco-végétariens, de végétariens et de véganes, ainsi que les caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques (ex : Indice de masse corporelle) associées, chez des adultes de la cohorte NutriNet-Santé.
Matériel et méthodes : La population étudiée a été divisée en 4 groupes selon les types de régimes alimentaires : 19 812 omnivores, 646 pescovégétariens, 500 végétariens et 254 véganes. Un indicateur de consommation des AUT a été calculé pour chaque individu selon la part de l’apport énergétique correspondant aux AUT, en utilisant la classification NOVA. Les consommations moyennes de 29 groupes alimentaires, ajustés sur le sexe, l'âge et l'apport énergétique total, ont été comparées selon les types de régimes alimentaires et l’indicateur d’AUT. Dans le sous-échantillon ne contenant que des participants suivant un régime végétarien (n=1 400), l’association entre la consommation d’AUT et les variables sociodémographiques et anthropométriques, ainsi que la durée et l’âge au début du régime, a été estimée par un modèle de régression linéaire multiple.
Résultats et Analyse statistique : Comparativement aux omnivores, les végétariens étaient plus jeunes, plus susceptibles d'être des femmes, d'avoir un niveau d'activité physique moyen ou élevé, un niveau d'études supérieur, d’avoir un IMC plus bas et de vivre seuls sans enfant. Les AUT représentaient 33,0 %, 32,5 %, 37,0 % et 39,5 % respectivement pour les omnivores, les pesco-végétariens, les végétariens et les véganes. Au-delà du total AUT consommés, il existait des différences concernant certains groupes alimentaires entre les 3 types de régimes végétariens. Les grands consommateurs d’AUT parmi les 3 types de végétarisme ont une consommation plus faible de fruits, légumes, céréales non cuites, noix et graines et plus élevée de galettes végétariennes, de boissons végétales, de snacks salés et de produits et boissons sucrés (par exemple, chez les végétariens Δ(Q4-Q1)=-339,5 g/j pour la consommation de fruits et Δ(Q4-Q1)=+19.8 g/j pour celle des galettes végétariennes). Enfin, il a été montré qu’une augmentation de la durée du régime ou de l’âge de l’individu au début du régime étaient associés à une plus faible consommation d’AUT.
Conclusion : Les régimes végétariens peuvent être distingués en fonction de la proportion d’AUT dans leur régime alimentaire. Cela indique que tous les végétariens et véganes n'ont pas nécessairement une alimentation favorable à la santé. Ainsi, la part d’AUT dans l’alimentation permettra de définir une nouvelle typologie de végétariens, qui pourra être utilisée dans des études sur le lien entre végétarisme et santé.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32692345/
Symptômes dépressifs, consommation de fruits et légumes et concentration urinaire de 3-indoxylsulfate : une étude cas-témoin nichée dans la cohorte française NutriNet-Santé
Publié le 19/08/2020
Eur J Nutr. 2020
Szabo de Edelenyi F, Philippe C, Druesne-Pecollo N, Naudon L, Rabot S, Hercberg S, Latino-Martel P, Kesse-Guyot E, Galan P.
Objectif : De précédentes études épidémiologiques ont mis en évidence une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs. Cette association pourrait être due à l’influence de l’alimentation sur la flore intestinale, et être médiée par l’indole, un métabolite produit par les bactéries intestinales, qui pourrait être associé au développement de troubles de l’humeur. En conséquence, le but de ce travail était d’étudier les relations entre consommation de fruits et légumes, symptômes dépressifs récurrents et indole, en utilisant une mesure de sa principale forme excrétée dans les urines, le 3-indoxylsulfate, comme biomarqueur.
Matériel et méthode : Une étude cas-témoins nichée a été réalisée sur 891 femmes (âgée de 45 à 65 ans) participant à l’étude Nutrinet-Santé et pour lesquelles des données alimentaires et des échantillons biologiques étaient disponibles. Les cas (n=297) étaient définis comme ayant des scores ≥ 16 aux 2 questionnaires Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale (CES-D) posés à 2 ans d’intervalle durant le suivi. Ces cas ont été appairés chacun avec 2 sujets témoins ayant leurs 2 scores CES-D < 16. La concentration en 3-indoxylsulfate urinaire a été mesurée comme biomarqueur de la production d’indole par la flore microbienne intestinale. Des modèles de régression logistique appariée multivariés ont été utilisés pour tester l’association entre la consommation de fruits et légumes d’une part, le niveau de 3-indoxylsulfate urinaire d’autre part et la présence de symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également étudié l’association entre la consommation de fruits et légumes et la concentration de 3-indoxylsulfate urinaire en utilisant des modèles d’analyse de variance multivariés.
Résultats : Nous avons mis en évidence une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs récurrents sur une période de 2 ans. La consommation de fruits et légumes était également inversement associée à la concentration de 3-indoxylsulfate dans les urines. Cependant, aucune association n’a été observée entre le niveau de 3-indoxylsulfate urinaire et la présence de symptômes dépressifs sur cet échantillon.
Conclusion : Nos résultats confirment qu’une faible consommation de fruits et légumes augmente le risque de la survenue de symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également trouvé une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le niveau de 3-indoxylsulfate dans les urines. Néanmoins, il n’est pas possible de conclure à un possible rôle de médiation de la relation entre consommation de fruits et légumes et les symptômes dépressifs via l’indole produit par la flore bactérienne intestinale à partir du tryptophane, car il n’y avait pas de relation significative entre 3-indoxylsulfate et présence de symptômes dépressifs récurrents sur cette population.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32588216/
Szabo de Edelenyi F, Philippe C, Druesne-Pecollo N, Naudon L, Rabot S, Hercberg S, Latino-Martel P, Kesse-Guyot E, Galan P.
Objectif : De précédentes études épidémiologiques ont mis en évidence une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs. Cette association pourrait être due à l’influence de l’alimentation sur la flore intestinale, et être médiée par l’indole, un métabolite produit par les bactéries intestinales, qui pourrait être associé au développement de troubles de l’humeur. En conséquence, le but de ce travail était d’étudier les relations entre consommation de fruits et légumes, symptômes dépressifs récurrents et indole, en utilisant une mesure de sa principale forme excrétée dans les urines, le 3-indoxylsulfate, comme biomarqueur.
Matériel et méthode : Une étude cas-témoins nichée a été réalisée sur 891 femmes (âgée de 45 à 65 ans) participant à l’étude Nutrinet-Santé et pour lesquelles des données alimentaires et des échantillons biologiques étaient disponibles. Les cas (n=297) étaient définis comme ayant des scores ≥ 16 aux 2 questionnaires Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale (CES-D) posés à 2 ans d’intervalle durant le suivi. Ces cas ont été appairés chacun avec 2 sujets témoins ayant leurs 2 scores CES-D < 16. La concentration en 3-indoxylsulfate urinaire a été mesurée comme biomarqueur de la production d’indole par la flore microbienne intestinale. Des modèles de régression logistique appariée multivariés ont été utilisés pour tester l’association entre la consommation de fruits et légumes d’une part, le niveau de 3-indoxylsulfate urinaire d’autre part et la présence de symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également étudié l’association entre la consommation de fruits et légumes et la concentration de 3-indoxylsulfate urinaire en utilisant des modèles d’analyse de variance multivariés.
Résultats : Nous avons mis en évidence une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le risque de développer des symptômes dépressifs récurrents sur une période de 2 ans. La consommation de fruits et légumes était également inversement associée à la concentration de 3-indoxylsulfate dans les urines. Cependant, aucune association n’a été observée entre le niveau de 3-indoxylsulfate urinaire et la présence de symptômes dépressifs sur cet échantillon.
Conclusion : Nos résultats confirment qu’une faible consommation de fruits et légumes augmente le risque de la survenue de symptômes dépressifs récurrents. Nous avons également trouvé une association négative entre la consommation de fruits et légumes et le niveau de 3-indoxylsulfate dans les urines. Néanmoins, il n’est pas possible de conclure à un possible rôle de médiation de la relation entre consommation de fruits et légumes et les symptômes dépressifs via l’indole produit par la flore bactérienne intestinale à partir du tryptophane, car il n’y avait pas de relation significative entre 3-indoxylsulfate et présence de symptômes dépressifs récurrents sur cette population.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32588216/
Absence d’association entre la charge alimentaire inflammatoire et le risque de fracture : résultats à partir de la cohorte française NutriNet-Santé
Publié le 19/08/2020
Joint Bone Spine. 2020:S1297-319X(20)30109-3.
Herrou J, Julia C, Kesse-Guyot E, Touvier M, Hercberg S, Roux C, Briot K.
Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques et l’inflammation systémique sont associées à une augmentation du risque de fractures. Des études récentes conduites chez les femmes ménopausées suggèrent que l’inflammation liée à l’alimentation était aussi associée à une augmentation de ce risque. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la charge alimentaire inflammatoire calculée à partir de l’Alternate Dietary Inflammatory Index (ADII) et le risque de fractures vertébrales et de fractures majeures de faible traumatisme chez les femmes ménopausées et les hommes de plus de 50 ans.
Patients et méthodes : 14775 Nutrinautes ont été inclus dans l’étude à partir de la cohorte française NutriNet-Santé. L’objectif de cette cohorte est d’évaluer les relations entre la santé et la nutrition et de comprendre les déterminants des comportements alimentaires. Le score ADII de chaque participant a été calculé à partir des questionnaires alimentaires déclarés pendant les 2 premières années après l’inclusion. Les fractures incidentes de faible traumatisme étaient rétrospectivement rapportées par les participants sur un questionnaire additionnel publié sur le site internet. Les hazard ratio ont été obtenus à partir d’un modèle à risques proportionnels de Cox pour caractériser l’association entre l’ADII divisé en quartiles et la survenue de fractures incidentes de faible traumatisme.
Résultats : La charge alimentaire inflammatoire était disponible pour 12551 Nutrinautes (8297 (66,1 %) femmes et 4254 (33,9 %) hommes). Les participants étaient âgés en moyenne de 58,4 (+/- 6,06) et 61,2 (+/- 6,09) ans respectivement. La durée de suivi était de 8,34 (+/- 1,82) ans. Les Nutrinautes avec un score ADII élevé (quartile supérieur) étaient significativement plus jeunes (p < 0,0001), avec un BMI supérieur (p < 0,0001), un nombre de fumeurs plus élevé (p<0,0001) et une consommation d’alcool plus importante (p<0,0001). Les prises de traitement hormonal substitutif (p<0,0001), de calcium (uniquement chez les femmes) (p=0,01) et de vitamine D (p<0,0001) étaient significativement plus importantes chez les Nutrinautes avec un faible score ADII. Il n’y avait pas de différence dans la prise de traitement anti ostéoporotique selon le score ADII. Le diabète et les rhumatismes inflammatoires n’étaient pas associés à un score ADII élevé chez les femmes et les hommes. Des fractures vertébrales incidentes ont été observées chez les femmes (93 (1,1 %)) et chez les hommes (18 (0,4%)). Des fractures incidentes de faible traumatismes sont survenues chez 832 (10 %) femmes et 189 (4,4 %) hommes. La moyenne du score ADII était de -1,41 (+/-3,64) chez les femmes et -1,09 (+/- 4,40) chez les hommes. Le score ADII n’était pas associé à une augmentation du risque de fractures vertébrales (p = 0,51), de toutes les fractures incidentes confondues (p = 0,71) et de fractures majeures (p = 0,77) chez les femmes et chez les hommes (p = 0,75 pour les fractures toutes confondues et p = 0,81 pour les fractures majeures), après ajustement sur les facteurs confondants.
Discussion : Dans cette cohorte française issue de la population générale, une charge alimentaire pro inflammatoire n’était pas associée à une augmentation du risque de fractures. Cependant la moyenne de la charge alimentaire inflammatoire est inférieure à celles d’autres études suggérant une population plus saine, comme confirmé par une faible prévalence du diabète (2 % chez les femmes et 5,5 % chez les hommes) dans notre étude.
Conclusion : Cette étude conduite chez les femmes ménopausées et les hommes de plus de 50 ans issus de la population générale n’a pas montré d’association entre la charge alimentaire inflammatoire et le risque de fractures incidentes.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32534198/
Herrou J, Julia C, Kesse-Guyot E, Touvier M, Hercberg S, Roux C, Briot K.
Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques et l’inflammation systémique sont associées à une augmentation du risque de fractures. Des études récentes conduites chez les femmes ménopausées suggèrent que l’inflammation liée à l’alimentation était aussi associée à une augmentation de ce risque. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre la charge alimentaire inflammatoire calculée à partir de l’Alternate Dietary Inflammatory Index (ADII) et le risque de fractures vertébrales et de fractures majeures de faible traumatisme chez les femmes ménopausées et les hommes de plus de 50 ans.
Patients et méthodes : 14775 Nutrinautes ont été inclus dans l’étude à partir de la cohorte française NutriNet-Santé. L’objectif de cette cohorte est d’évaluer les relations entre la santé et la nutrition et de comprendre les déterminants des comportements alimentaires. Le score ADII de chaque participant a été calculé à partir des questionnaires alimentaires déclarés pendant les 2 premières années après l’inclusion. Les fractures incidentes de faible traumatisme étaient rétrospectivement rapportées par les participants sur un questionnaire additionnel publié sur le site internet. Les hazard ratio ont été obtenus à partir d’un modèle à risques proportionnels de Cox pour caractériser l’association entre l’ADII divisé en quartiles et la survenue de fractures incidentes de faible traumatisme.
Résultats : La charge alimentaire inflammatoire était disponible pour 12551 Nutrinautes (8297 (66,1 %) femmes et 4254 (33,9 %) hommes). Les participants étaient âgés en moyenne de 58,4 (+/- 6,06) et 61,2 (+/- 6,09) ans respectivement. La durée de suivi était de 8,34 (+/- 1,82) ans. Les Nutrinautes avec un score ADII élevé (quartile supérieur) étaient significativement plus jeunes (p < 0,0001), avec un BMI supérieur (p < 0,0001), un nombre de fumeurs plus élevé (p<0,0001) et une consommation d’alcool plus importante (p<0,0001). Les prises de traitement hormonal substitutif (p<0,0001), de calcium (uniquement chez les femmes) (p=0,01) et de vitamine D (p<0,0001) étaient significativement plus importantes chez les Nutrinautes avec un faible score ADII. Il n’y avait pas de différence dans la prise de traitement anti ostéoporotique selon le score ADII. Le diabète et les rhumatismes inflammatoires n’étaient pas associés à un score ADII élevé chez les femmes et les hommes. Des fractures vertébrales incidentes ont été observées chez les femmes (93 (1,1 %)) et chez les hommes (18 (0,4%)). Des fractures incidentes de faible traumatismes sont survenues chez 832 (10 %) femmes et 189 (4,4 %) hommes. La moyenne du score ADII était de -1,41 (+/-3,64) chez les femmes et -1,09 (+/- 4,40) chez les hommes. Le score ADII n’était pas associé à une augmentation du risque de fractures vertébrales (p = 0,51), de toutes les fractures incidentes confondues (p = 0,71) et de fractures majeures (p = 0,77) chez les femmes et chez les hommes (p = 0,75 pour les fractures toutes confondues et p = 0,81 pour les fractures majeures), après ajustement sur les facteurs confondants.
Discussion : Dans cette cohorte française issue de la population générale, une charge alimentaire pro inflammatoire n’était pas associée à une augmentation du risque de fractures. Cependant la moyenne de la charge alimentaire inflammatoire est inférieure à celles d’autres études suggérant une population plus saine, comme confirmé par une faible prévalence du diabète (2 % chez les femmes et 5,5 % chez les hommes) dans notre étude.
Conclusion : Cette étude conduite chez les femmes ménopausées et les hommes de plus de 50 ans issus de la population générale n’a pas montré d’association entre la charge alimentaire inflammatoire et le risque de fractures incidentes.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32534198/
Comportements alimentaires et acné à l’âge adulte : Résultats d’une étude transversale issue de la cohorte prospective NutriNet-Santé
Publié le 19/08/2020
JAMA Dermatol. 2020;156(8):1–9.
Penso L, Touvier M, Deschasaux M, Szabo de Edelenyi F, Hercberg S, Ezzedine K, Sbidian E.
Introduction : L’acné est une dermatose inflammatoire chronique, multifactorielle, pouvant avoir un impact psychologique majeur. L’association entre l’alimentation et la survenue et l’aggravation de l’acné, notamment avec la consommation de produits laitiers et/ou d’aliments gras et sucrés, reste peu claire.
Objectif : Evaluer l’association entre le comportement alimentaire et la présence de l’acné à l’âge adulte.
Méthodes : La présente étude transversale a été réalisée entre novembre 2018 et juillet 2019 et est issue de la e-cohorte NutriNet-Santé lancée en France en mai 2009. Un total de 24 452 participants adultes ont complété un questionnaire mis à disposition en ligne sur la thématique de l’acné, nous permettent d’accéder à leur statut vis-à-vis de la maladie : n’ayant jamais eu d’acné, ayant eu de l’acné dans le passé ou ayant de l’acné actuellement. L’association avec le comportement alimentaire (l’apport alimentaire, l’apport nutritionnel et des patterns alimentaires issus d’une analyse en composantes principales) et la présence de l’acné chez l’adulte ou le fait d’avoir eu de l’acné dans le passé a été étudiée à l’aide de régressions logistiques multinomiale ajustés sur des facteurs de confusion potentiels (l’âge, le sexe, l’activité physique, le statut tabagique, le niveau de diplôme obtenu, l’apport énergétique journalier, le nombre d’enquête alimentaire complétée et la dépression).
Résultats : 24 452 participants adultes ont complété le questionnaire ainsi qu’au moins 3 enquêtes alimentaires (moyenne d’âge [SD] de 57 ans [14], 18 327 (75 %) étaient des femmes). Parmi eux 11 324 (46 %) déclaraient avoir eu ou avoir encore de l’acné au moment du questionnaire. Après ajustement, était retrouvée une association significative entre l’acné présente à l’âge adulte et la consommation de produits gras et sucrés (ORa 1.54, IC 95 % 1,09-2,16), de boissons sucrées (ORa 1,18, IC 95 % 1,01-1,38) et de lait (ORa 1,12, IC 95 % 1,00-1,25*). Une alimentation en teneur énergétique élevé était associée à la présence de l’acné chez l’adulte (aOR 1,13, IC 95 % 1,05-1,18).
Conclusion : La consommation de lait, de boissons sucrées et d’aliments gras et sucrés semble être associée avec la présence de l’acné chez l’adulte. D’autres études à plus grande échelle sont nécessaires pour étudier l’association entre l’alimentation et l’acné à l’âge adulte.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32520303/
Penso L, Touvier M, Deschasaux M, Szabo de Edelenyi F, Hercberg S, Ezzedine K, Sbidian E.
Introduction : L’acné est une dermatose inflammatoire chronique, multifactorielle, pouvant avoir un impact psychologique majeur. L’association entre l’alimentation et la survenue et l’aggravation de l’acné, notamment avec la consommation de produits laitiers et/ou d’aliments gras et sucrés, reste peu claire.
Objectif : Evaluer l’association entre le comportement alimentaire et la présence de l’acné à l’âge adulte.
Méthodes : La présente étude transversale a été réalisée entre novembre 2018 et juillet 2019 et est issue de la e-cohorte NutriNet-Santé lancée en France en mai 2009. Un total de 24 452 participants adultes ont complété un questionnaire mis à disposition en ligne sur la thématique de l’acné, nous permettent d’accéder à leur statut vis-à-vis de la maladie : n’ayant jamais eu d’acné, ayant eu de l’acné dans le passé ou ayant de l’acné actuellement. L’association avec le comportement alimentaire (l’apport alimentaire, l’apport nutritionnel et des patterns alimentaires issus d’une analyse en composantes principales) et la présence de l’acné chez l’adulte ou le fait d’avoir eu de l’acné dans le passé a été étudiée à l’aide de régressions logistiques multinomiale ajustés sur des facteurs de confusion potentiels (l’âge, le sexe, l’activité physique, le statut tabagique, le niveau de diplôme obtenu, l’apport énergétique journalier, le nombre d’enquête alimentaire complétée et la dépression).
Résultats : 24 452 participants adultes ont complété le questionnaire ainsi qu’au moins 3 enquêtes alimentaires (moyenne d’âge [SD] de 57 ans [14], 18 327 (75 %) étaient des femmes). Parmi eux 11 324 (46 %) déclaraient avoir eu ou avoir encore de l’acné au moment du questionnaire. Après ajustement, était retrouvée une association significative entre l’acné présente à l’âge adulte et la consommation de produits gras et sucrés (ORa 1.54, IC 95 % 1,09-2,16), de boissons sucrées (ORa 1,18, IC 95 % 1,01-1,38) et de lait (ORa 1,12, IC 95 % 1,00-1,25*). Une alimentation en teneur énergétique élevé était associée à la présence de l’acné chez l’adulte (aOR 1,13, IC 95 % 1,05-1,18).
Conclusion : La consommation de lait, de boissons sucrées et d’aliments gras et sucrés semble être associée avec la présence de l’acné chez l’adulte. D’autres études à plus grande échelle sont nécessaires pour étudier l’association entre l’alimentation et l’acné à l’âge adulte.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32520303/
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