Publications
Exposition alimentaire aux nitrites et aux nitrates en association avec le risque de diabète de type 2 : Résultats de la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 28/03/2023
PLoS Med. 2023 Jan; 20(1): e1004149. doi: 10.1371/journal.pmed.1004149
Bernard Srour, Eloi Chazelas, Nathalie Druesne-Pecollo, Younes Esseddik, Fabien Szabo de Edelenyi, Cédric Agaësse, Alexandre De Sa, Rebecca Lutchia, Charlotte Debras, Laury Sellem, Inge Huybrechts, Chantal Julia, Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Pilar Galan, Serge Hercberg, Fabrice Pierre, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Mathilde Touvier
Lien Pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36649248/
Introduction et but de l’étude
Les nitrates et les nitrites sont naturellement présents dans l'eau et le sol et sont généralement ingérés à partir de l'eau potable et de sources alimentaires. Ils sont également utilisés comme additifs alimentaires. Les preuves épidémiologiques établissant un lien entre l'exposition aux nitrites/nitrates et le risque de diabète de type 2 (DT2) sont rares. Nous avons cherché à étudier ces associations dans une étude de cohorte prospective basée sur une grande population.
Matériel et Méthodes
Au total, 104 168 adultes de l'étude de cohorte française NutriNet-Santé (durée médiane de suivi 6,7 ans) ont été inclus. Les associations entre les apports de nitrites et de nitrates (évalués à l'aide d'enregistrements alimentaires répétés sur 24 h, liés à une base de données complète sur la composition des aliments et tenant compte des détails des noms commerciaux/marques de produits industriels) et le risque de DT2 ont été évaluées à l'aide de modèles de Cox à risques proportionnels ajustés sur les facteurs de risque connus (facteurs sociodémographiques, anthropométriques, mode de vie, antécédents médicaux et facteurs nutritionnels).
Résultats et Analyses statistiques
Au cours du suivi, 969 cas incidents de DT2 ont été recensés. Par rapport aux participants ayant des apports plus faibles (1er tertile), ceux ayant des apports plus élevés en nitrites totaux et de nitrites de sources naturelles (aliments et eau) (3e tertile) avaient un risque de DT2 plus élevé (HR = 1,29 (1,06-1,56), P = 0,0043, et 1,27 (1,05-1,54), P = 0,01, respectivement). Les participants ayant des apports plus élevés de nitrites provenant d'additifs alimentaires (c'est-à-dire ceux ayant des apports plus élevés que la médiane spécifique au sexe parmi les participants exposés), et en particulier ceux ayant des apports plus élevés de nitrite de sodium (e250) avaient un risque de DT2 plus élevé que ceux qui ne sont pas exposés aux nitrites des additifs alimentaires (HR=1,58 (1,28-1,94), P<0,001 et 1,59 (1,30-1,96), P<0,001), respectivement). Il n'y avait aucune preuve d'association entre les nitrates totaux ou les nitrates provenant d'additifs alimentaires, avec le risque de DT2 (P>0,4).
Conclusion
Dans cette large étude de cohorte prospective, des apports élevés en nitrites alimentaires (provenant à la fois de sources naturelles et d'additifs alimentaires) étaient associés à un risque plus élevé de DT2. Ces résultats doivent être confirmés dans d'autres études prospectives à grande échelle ; cependant, ils fournissent des preuves supplémentaires dans le contexte des discussions en cours sur la mise à jour des réglementations sur la contamination des sols ainsi que l'utilisation des nitrites en tant qu'additifs alimentaires.
Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche, le Ministère de la santé et l'Université Paris Cité. Il a reçu le prix de la fondation Bettencourt Schueller "Coup d'élan pour la recherche française" 2021, et le label NACRe Partenariat (réseau Nutrition Activité physique Cancer Recherche).
Bernard Srour, Eloi Chazelas, Nathalie Druesne-Pecollo, Younes Esseddik, Fabien Szabo de Edelenyi, Cédric Agaësse, Alexandre De Sa, Rebecca Lutchia, Charlotte Debras, Laury Sellem, Inge Huybrechts, Chantal Julia, Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Pilar Galan, Serge Hercberg, Fabrice Pierre, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Mathilde Touvier
Lien Pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36649248/
Introduction et but de l’étude
Les nitrates et les nitrites sont naturellement présents dans l'eau et le sol et sont généralement ingérés à partir de l'eau potable et de sources alimentaires. Ils sont également utilisés comme additifs alimentaires. Les preuves épidémiologiques établissant un lien entre l'exposition aux nitrites/nitrates et le risque de diabète de type 2 (DT2) sont rares. Nous avons cherché à étudier ces associations dans une étude de cohorte prospective basée sur une grande population.
Matériel et Méthodes
Au total, 104 168 adultes de l'étude de cohorte française NutriNet-Santé (durée médiane de suivi 6,7 ans) ont été inclus. Les associations entre les apports de nitrites et de nitrates (évalués à l'aide d'enregistrements alimentaires répétés sur 24 h, liés à une base de données complète sur la composition des aliments et tenant compte des détails des noms commerciaux/marques de produits industriels) et le risque de DT2 ont été évaluées à l'aide de modèles de Cox à risques proportionnels ajustés sur les facteurs de risque connus (facteurs sociodémographiques, anthropométriques, mode de vie, antécédents médicaux et facteurs nutritionnels).
Résultats et Analyses statistiques
Au cours du suivi, 969 cas incidents de DT2 ont été recensés. Par rapport aux participants ayant des apports plus faibles (1er tertile), ceux ayant des apports plus élevés en nitrites totaux et de nitrites de sources naturelles (aliments et eau) (3e tertile) avaient un risque de DT2 plus élevé (HR = 1,29 (1,06-1,56), P = 0,0043, et 1,27 (1,05-1,54), P = 0,01, respectivement). Les participants ayant des apports plus élevés de nitrites provenant d'additifs alimentaires (c'est-à-dire ceux ayant des apports plus élevés que la médiane spécifique au sexe parmi les participants exposés), et en particulier ceux ayant des apports plus élevés de nitrite de sodium (e250) avaient un risque de DT2 plus élevé que ceux qui ne sont pas exposés aux nitrites des additifs alimentaires (HR=1,58 (1,28-1,94), P<0,001 et 1,59 (1,30-1,96), P<0,001), respectivement). Il n'y avait aucune preuve d'association entre les nitrates totaux ou les nitrates provenant d'additifs alimentaires, avec le risque de DT2 (P>0,4).
Conclusion
Dans cette large étude de cohorte prospective, des apports élevés en nitrites alimentaires (provenant à la fois de sources naturelles et d'additifs alimentaires) étaient associés à un risque plus élevé de DT2. Ces résultats doivent être confirmés dans d'autres études prospectives à grande échelle ; cependant, ils fournissent des preuves supplémentaires dans le contexte des discussions en cours sur la mise à jour des réglementations sur la contamination des sols ainsi que l'utilisation des nitrites en tant qu'additifs alimentaires.
Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche, le Ministère de la santé et l'Université Paris Cité. Il a reçu le prix de la fondation Bettencourt Schueller "Coup d'élan pour la recherche française" 2021, et le label NACRe Partenariat (réseau Nutrition Activité physique Cancer Recherche).
Associations entre l'apport global et spécifique en glucides et l'évolution de l'état d'anxiété : résultats de la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 28/03/2023
https://doi.org/10.1038/s41598-022-25337-5; Scientific Reports
Junko Kose, Pauline Duquenne, Margaux Robert, Charlotte Debras, Pilar Galan, Sandrine Péneau, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva
Lien pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36517506/
Introduction et But de l’étude : Des études transversales suggèrent des associations entre les apports en glucides et l'état d’anxiété. Toutefois, les données prospectives sur ce sujet sont limitées. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'association entre les apports en glucides et l'évolution de l'état d'anxiété dans une étude prospective issue de la population générale.
Matériel et Méthodes : 15 602 participants (73,8 % de femmes ; âge moyen = 53,8 ans) de la web-cohorte NutriNet-Santé ayant rempli la sous-échelle trait du questionnaire d'anxiété générale de Spielberger (STAI-T : score de 20 à 80) une fois à l’inclusion (2013-2016) et une fois au suivi (2020) ont été inclus dans les analyses. Le seuil de 40 points du STAI-T a été utilisé afin de définir l’anxiété élevée. Les participants ont été regroupés en quatre en fonction de leur état d'anxiété à l’inclusion et au suivi : « Aucune » = absence d'anxiété élevée à l’inclusion et au suivi ; « Transitoire » = anxiété élevée uniquement à l’inclusion ; « Survenue au cours du suivi » = anxiété élevée uniquement au suivi ; « Persistante » = anxiété élevée à l’inclusion et au suivi. Les apports en glucides ont été estimés à partir de ≥ 2 enregistrements de 24h auto-administrés complétés dans une fenêtre de 2,5 ans autour de la date du remplissage du STAI-T à l’inclusion. Des modèles de régression logistique polytomique ont évalué les associations entre les quartiles (Q) de l'apport global et spécifique en glucides et l’état d'anxiété.
Résultats : La durée moyenne du suivi était de 5,4 ans. Les modèles ajustés ont démontré que la consommation de boissons sucrées était positivement associée à l’anxiété « Transitoire » (ORQ4vsQ1=1,11 (IC 95 % : 1,02-1,21), p de tendance < 0,02). Les apports en glucides complexes (ORQ4vsQ1=1,12 (1,01-1,25) ; p de tendance < 0,02) et en amidon (ORQ4vsQ1=1,13 (1,02-1,25), p de tendance < 0,01) étaient positivement associés à la « Survenue au cours du suivi ». Le pourcentage d'énergie provenant des glucides (ORQ4vsQ1=1,11 (1,03-1,19), p de tendance < 0,02), les apports en glucides totaux (ORQ4vsQ1=1,10 (1,03-1,18), p de tendance < 0,02), en glucides complexes (ORQ4vsQ1=1,09 (1,02-1,17), p de tendance < 0,01) et en amidon (ORQ4vsQ1=1,09 (1,01-1,16), p de tendance < 0,02) étaient positivement associés à l'anxiété "Persistante", tandis que la consommation de jus de fruits pur jus était inversement associée à l'anxiété "Persistante" (ORQ4vsQ1=0,87 (0,81-0,94), p de tendance < 0,01).
Conclusions : Cette étude prospective a révélé des associations significatives entre les apports en glucides et l'évolution de l’état d’anxiété. Les résultats de cette étude, ainsi que de futures études sur ce sujet, pourraient aider à éclairer les interventions visant à prévenir et à gérer l'anxiété.
Junko Kose, Pauline Duquenne, Margaux Robert, Charlotte Debras, Pilar Galan, Sandrine Péneau, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva
Lien pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36517506/
Introduction et But de l’étude : Des études transversales suggèrent des associations entre les apports en glucides et l'état d’anxiété. Toutefois, les données prospectives sur ce sujet sont limitées. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'association entre les apports en glucides et l'évolution de l'état d'anxiété dans une étude prospective issue de la population générale.
Matériel et Méthodes : 15 602 participants (73,8 % de femmes ; âge moyen = 53,8 ans) de la web-cohorte NutriNet-Santé ayant rempli la sous-échelle trait du questionnaire d'anxiété générale de Spielberger (STAI-T : score de 20 à 80) une fois à l’inclusion (2013-2016) et une fois au suivi (2020) ont été inclus dans les analyses. Le seuil de 40 points du STAI-T a été utilisé afin de définir l’anxiété élevée. Les participants ont été regroupés en quatre en fonction de leur état d'anxiété à l’inclusion et au suivi : « Aucune » = absence d'anxiété élevée à l’inclusion et au suivi ; « Transitoire » = anxiété élevée uniquement à l’inclusion ; « Survenue au cours du suivi » = anxiété élevée uniquement au suivi ; « Persistante » = anxiété élevée à l’inclusion et au suivi. Les apports en glucides ont été estimés à partir de ≥ 2 enregistrements de 24h auto-administrés complétés dans une fenêtre de 2,5 ans autour de la date du remplissage du STAI-T à l’inclusion. Des modèles de régression logistique polytomique ont évalué les associations entre les quartiles (Q) de l'apport global et spécifique en glucides et l’état d'anxiété.
Résultats : La durée moyenne du suivi était de 5,4 ans. Les modèles ajustés ont démontré que la consommation de boissons sucrées était positivement associée à l’anxiété « Transitoire » (ORQ4vsQ1=1,11 (IC 95 % : 1,02-1,21), p de tendance < 0,02). Les apports en glucides complexes (ORQ4vsQ1=1,12 (1,01-1,25) ; p de tendance < 0,02) et en amidon (ORQ4vsQ1=1,13 (1,02-1,25), p de tendance < 0,01) étaient positivement associés à la « Survenue au cours du suivi ». Le pourcentage d'énergie provenant des glucides (ORQ4vsQ1=1,11 (1,03-1,19), p de tendance < 0,02), les apports en glucides totaux (ORQ4vsQ1=1,10 (1,03-1,18), p de tendance < 0,02), en glucides complexes (ORQ4vsQ1=1,09 (1,02-1,17), p de tendance < 0,01) et en amidon (ORQ4vsQ1=1,09 (1,01-1,16), p de tendance < 0,02) étaient positivement associés à l'anxiété "Persistante", tandis que la consommation de jus de fruits pur jus était inversement associée à l'anxiété "Persistante" (ORQ4vsQ1=0,87 (0,81-0,94), p de tendance < 0,01).
Conclusions : Cette étude prospective a révélé des associations significatives entre les apports en glucides et l'évolution de l’état d’anxiété. Les résultats de cette étude, ainsi que de futures études sur ce sujet, pourraient aider à éclairer les interventions visant à prévenir et à gérer l'anxiété.
Synthèse narrative sur le lien entre les apports en glucides et la santé mentale : focus sur l’anxiété et l’insomnie chez les adultes"
Publié le 28/03/2023
https://doi.org/10.1016/j.cnd.2022.09.005; Cahiers de Nutrition et de Diététique
Junko Kose, Pauline Duquenne, Bernard Srour, Charlotte Debras, Damien Léger, Sandrine Péneau, Pilar Galan, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva
Résumé : Les troubles anxieux, l’insomnie et leur comorbidité sont des problématiques de
santé publique bien connues. Cet article vise à synthétiser les connaissances actuelles et à
discuter de fac ̧on narrative les résultats des études issues des domaines de l’épidémiologie nutritionnelle et de la psychiatrie nutritionnelle s’intéressant aux apports en glucides en lien avec la santé mentale. La synthèse inclut des études sur l’anxiété ou sur l’insomnie avec ≥ 1000 participants adultes issus des populations non-cliniques. La plupart des études existantes sur l’anxiété et l’insomnie en lien avec les apports en glucides étaient transversales suggérant globalement des associations positives. Les variables reflétant les apports en glucides qui étaient positivement associées à l’anxiété ou à l’insomnie concernent le pourcentage d’énergie provenant des glucides, les glucides totaux et complexes, les amidons, les sucres ajoutés, les céréales raffinées, les boissons sucrées, les confiseries, les pâtes, l’indice glycémique et la charge glycémique. Afin de conclure sur la causalité concernant l’effet potentiel des apports en glucides sur ces deux troubles de santé mentale, davantage d’études prospectives observationnelles et interventionnelles seraient nécessaires.
Junko Kose, Pauline Duquenne, Bernard Srour, Charlotte Debras, Damien Léger, Sandrine Péneau, Pilar Galan, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva
Résumé : Les troubles anxieux, l’insomnie et leur comorbidité sont des problématiques de
santé publique bien connues. Cet article vise à synthétiser les connaissances actuelles et à
discuter de fac ̧on narrative les résultats des études issues des domaines de l’épidémiologie nutritionnelle et de la psychiatrie nutritionnelle s’intéressant aux apports en glucides en lien avec la santé mentale. La synthèse inclut des études sur l’anxiété ou sur l’insomnie avec ≥ 1000 participants adultes issus des populations non-cliniques. La plupart des études existantes sur l’anxiété et l’insomnie en lien avec les apports en glucides étaient transversales suggérant globalement des associations positives. Les variables reflétant les apports en glucides qui étaient positivement associées à l’anxiété ou à l’insomnie concernent le pourcentage d’énergie provenant des glucides, les glucides totaux et complexes, les amidons, les sucres ajoutés, les céréales raffinées, les boissons sucrées, les confiseries, les pâtes, l’indice glycémique et la charge glycémique. Afin de conclure sur la causalité concernant l’effet potentiel des apports en glucides sur ces deux troubles de santé mentale, davantage d’études prospectives observationnelles et interventionnelles seraient nécessaires.
L’analyse du métabolome urinaire révèle des modifications potentielles du microbiote couplée à un stress oxydatif induit par une consommation élevée de viande rouge : résultat issu de la cohorte Nutrinet-Santé et d’une expérimentation chez le rat
Publié le 28/03/2023
https://doi.org/10.1002/mnfr.202200432, Molecular Nutrition Food Reshearch
Loïc Mervant, Marie Tremblay-Franco, Maïwenn Olier, Emilien Jamin, Jean-Francois Martin, Lidwine Trouilh, Charline Buisson, Nathalie Naud, Claire Maslo, Cécile Héliès-Toussaint, Edwin Fouché, Emmanuelle Kesse-Guyot, Serge Hercberg, Pilar Galan, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Mathilde Touvier, Fabrice Pierre, Laurent Debrauwer, Francoise Guéraud
Contexte : La consommation excessive de viande rouge et charcuterie est fréquemment associée à des effets néfastes pour la santé, tels qu’un nombre accru de cas de cancer colorectaux ou de diabète. Les mécanismes moléculaires expliquant cette association sont, en revanche, toujours en cours d’élucidation et nécessitent d’être étudiés.
Objectif : Déterminer des biomarqueurs témoin de la consommation de viande rouge via une analyse non-invasive d’échantillons urinaires.
Méthodes : Les analyses ont inclus 240 sujets de la cohorte Nutrinet-Santé répartis en 3 groupes en fonction de leur consommation de viande rouge et charcuterie. Les échantillons urinaires récoltés ont été analysés par chromatographie liquide couplée spectrométrie de masse. Ces analyses ont été complétées par l’analyse d’échantillons urinaires issus de rats soumis à des régimes à forte teneur en viande rouge ou un régime contrôle sans viande. Une analyse du microbiote de ces mêmes animaux a été réalisée pour compléter les résultats.
Résultats : Les analyses ont révélé qu’un régime a forte teneur en viande rouge avait un impact sur les métabolites dérivés du microbiote a la fois chez l’humain et chez le rat avec des altérations similaires. Ces résultats ont été renforcés par l’analyse du microbiote des rats, démontrant une modification de la composition du microbiote des rats soumis au régime a forte teneur en viande rouge, en comparaison au groupe contrôle. Enfin, une augmentation du stress oxydant a pu être mise en évidence chez le rat, bien que ce phénomène n’ait pas été observé chez l’Homme.
Conclusion : Les biomarqueurs microbiens identifiés comme étant associés à la consommation de viande rouge suggèrent un effet délétère de la consommation excessive de viande rouge. Ces résultats pourraient en partie expliquer l’origine des effets délétères associés à la consommation excessive de viande rouge.
Loïc Mervant, Marie Tremblay-Franco, Maïwenn Olier, Emilien Jamin, Jean-Francois Martin, Lidwine Trouilh, Charline Buisson, Nathalie Naud, Claire Maslo, Cécile Héliès-Toussaint, Edwin Fouché, Emmanuelle Kesse-Guyot, Serge Hercberg, Pilar Galan, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Mathilde Touvier, Fabrice Pierre, Laurent Debrauwer, Francoise Guéraud
Contexte : La consommation excessive de viande rouge et charcuterie est fréquemment associée à des effets néfastes pour la santé, tels qu’un nombre accru de cas de cancer colorectaux ou de diabète. Les mécanismes moléculaires expliquant cette association sont, en revanche, toujours en cours d’élucidation et nécessitent d’être étudiés.
Objectif : Déterminer des biomarqueurs témoin de la consommation de viande rouge via une analyse non-invasive d’échantillons urinaires.
Méthodes : Les analyses ont inclus 240 sujets de la cohorte Nutrinet-Santé répartis en 3 groupes en fonction de leur consommation de viande rouge et charcuterie. Les échantillons urinaires récoltés ont été analysés par chromatographie liquide couplée spectrométrie de masse. Ces analyses ont été complétées par l’analyse d’échantillons urinaires issus de rats soumis à des régimes à forte teneur en viande rouge ou un régime contrôle sans viande. Une analyse du microbiote de ces mêmes animaux a été réalisée pour compléter les résultats.
Résultats : Les analyses ont révélé qu’un régime a forte teneur en viande rouge avait un impact sur les métabolites dérivés du microbiote a la fois chez l’humain et chez le rat avec des altérations similaires. Ces résultats ont été renforcés par l’analyse du microbiote des rats, démontrant une modification de la composition du microbiote des rats soumis au régime a forte teneur en viande rouge, en comparaison au groupe contrôle. Enfin, une augmentation du stress oxydant a pu être mise en évidence chez le rat, bien que ce phénomène n’ait pas été observé chez l’Homme.
Conclusion : Les biomarqueurs microbiens identifiés comme étant associés à la consommation de viande rouge suggèrent un effet délétère de la consommation excessive de viande rouge. Ces résultats pourraient en partie expliquer l’origine des effets délétères associés à la consommation excessive de viande rouge.
Profils exposomiques et asthme chez les adultes français
Publié le 02/02/2023
American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 2022, doi : 10.1164/rccm.202205-0865OC
Alicia Guillien, Annabelle Bédard, Orianne Dumas, Julien Allègre, Nathalie Arnault, Audrey Bochaton, Nathalie Druesne-Pecollo, Dorothée Dumay, Léopold K Fezeu, Serge Herberg, Nicole Le Moual, Hugo Pilkington, Stéphane Rican, Guillaume Assis, Fabien Szabo de Edelenyi, Mathilde Touvier, Pilar Galan, Thierry Feuillet, Raphaëlle Varraso, Valérie Siroux
Lien PubMed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35816632/
Introduction : Alors que les études précédentes en épidémiologie environnementale se sont concentrées sur une seule ou quelques expositions, une approche holistique combinant de multiples facteurs de risque évitables est nécessaire pour comprendre l'étiologie de maladies multifactorielles telles que l'asthme. L’objectif de cette étude était donc d’étudier l'association entre de multiples facteurs liés au statut socio-économique, à l'environnement extérieur, à l'environnement au début de la vie, à l’anthropométrie et au mode de vie et les phénotypes de l'asthme.
Méthodes : Un total de 20 833 adultes de la cohorte française NutriNet-Santé a été inclu (âge moyen : 56,2 ± 13,2 ans, 72% de femmes). Les phénotypes d’asthme étaient évalués à l’aide du score de symptômes de l'asthme (continu) et du contrôle de l'asthme (jamais d'asthme, asthme contrôlé et asthme non contrôlé). L'exposome (n=87 facteurs) couvrait quatre domaines : socio-économique, environnement externe, environnement au début de la vie et mode de vie-anthropométrie. Des analyses en clusters ont été réalisées dans chaque domaine de l'exposome, et les profils identifiés ont été étudiés en association avec les phénotypes de l'asthme dans des modèles de régression binomiale négative (score de symptômes de l'asthme) ou logistique multinomiale (contrôle de l'asthme).
Résultats : Au total, 5 546 (27%) individus avaient un score de symptômes d'asthme ≥1, et 1 206 (6%) et 194 (1%) avaient un asthme contrôlé et non contrôlé, respectivement. Trois profils d'exposition en début de vie (caractérisés par "tabagisme passif élevé-possède un chien", "mauvais paramètres de naissance-fréquentation d'une crèche-grandi en centre-ville" et " ≥2 frères et sœurs-allaité" par rapport au profil caractérisé par "grandi dans une ferme-possède des animaux domestiques-moisissures-faible tabagisme passif") et un profil de mode de vie-anthropométrie (caractérisé par "régime alimentaire malsain-fumeur-surpoids" par rapport au profil caractérisé par "régime alimentaire sain-non-fumeur-corpulence mince") étaient associés à davantage de symptômes d'asthme et d'asthme non contrôlé.
Conclusions : Cette étude à grande échelle basée sur l'exposome a révélé des profils liés aux expositions au début de la vie et au mode de vie qui étaient à risque pour l'asthme chez les adultes. Ces résultats soutiennent l'importance des programmes multi-interventionnels pour la prévention primaire et secondaire de l'asthme, y compris le contrôle des facteurs de risque spécifiques au début de la vie et la promotion d'un mode de vie sain à l'âge adulte.
Alicia Guillien, Annabelle Bédard, Orianne Dumas, Julien Allègre, Nathalie Arnault, Audrey Bochaton, Nathalie Druesne-Pecollo, Dorothée Dumay, Léopold K Fezeu, Serge Herberg, Nicole Le Moual, Hugo Pilkington, Stéphane Rican, Guillaume Assis, Fabien Szabo de Edelenyi, Mathilde Touvier, Pilar Galan, Thierry Feuillet, Raphaëlle Varraso, Valérie Siroux
Lien PubMed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35816632/
Introduction : Alors que les études précédentes en épidémiologie environnementale se sont concentrées sur une seule ou quelques expositions, une approche holistique combinant de multiples facteurs de risque évitables est nécessaire pour comprendre l'étiologie de maladies multifactorielles telles que l'asthme. L’objectif de cette étude était donc d’étudier l'association entre de multiples facteurs liés au statut socio-économique, à l'environnement extérieur, à l'environnement au début de la vie, à l’anthropométrie et au mode de vie et les phénotypes de l'asthme.
Méthodes : Un total de 20 833 adultes de la cohorte française NutriNet-Santé a été inclu (âge moyen : 56,2 ± 13,2 ans, 72% de femmes). Les phénotypes d’asthme étaient évalués à l’aide du score de symptômes de l'asthme (continu) et du contrôle de l'asthme (jamais d'asthme, asthme contrôlé et asthme non contrôlé). L'exposome (n=87 facteurs) couvrait quatre domaines : socio-économique, environnement externe, environnement au début de la vie et mode de vie-anthropométrie. Des analyses en clusters ont été réalisées dans chaque domaine de l'exposome, et les profils identifiés ont été étudiés en association avec les phénotypes de l'asthme dans des modèles de régression binomiale négative (score de symptômes de l'asthme) ou logistique multinomiale (contrôle de l'asthme).
Résultats : Au total, 5 546 (27%) individus avaient un score de symptômes d'asthme ≥1, et 1 206 (6%) et 194 (1%) avaient un asthme contrôlé et non contrôlé, respectivement. Trois profils d'exposition en début de vie (caractérisés par "tabagisme passif élevé-possède un chien", "mauvais paramètres de naissance-fréquentation d'une crèche-grandi en centre-ville" et " ≥2 frères et sœurs-allaité" par rapport au profil caractérisé par "grandi dans une ferme-possède des animaux domestiques-moisissures-faible tabagisme passif") et un profil de mode de vie-anthropométrie (caractérisé par "régime alimentaire malsain-fumeur-surpoids" par rapport au profil caractérisé par "régime alimentaire sain-non-fumeur-corpulence mince") étaient associés à davantage de symptômes d'asthme et d'asthme non contrôlé.
Conclusions : Cette étude à grande échelle basée sur l'exposome a révélé des profils liés aux expositions au début de la vie et au mode de vie qui étaient à risque pour l'asthme chez les adultes. Ces résultats soutiennent l'importance des programmes multi-interventionnels pour la prévention primaire et secondaire de l'asthme, y compris le contrôle des facteurs de risque spécifiques au début de la vie et la promotion d'un mode de vie sain à l'âge adulte.
Il n'y a plus d'articles