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Influence des pratiques culinaires sur la variation de poids et le risque d’obésité sur 5 ans dans une cohorte prospective française

Publié le 17/05/2019
Int J Behav Nutr Phys Act. 2018 Nov 26;15(1):120
Méjean C, Lampuré A, Si Hassen W, Gojard S, Péneau S, Hercberg S, Castetbon K.



Contexte : Les pratiques culinaires pourraient déterminer les apports alimentaires et influencer le statut pondéral. Toutefois, les rares études disponibles ont montré des résultats incohérents. Aucune étude n’a investigué prospectivement l’association entre les pratiques culinaires et la variation de poids au cours du temps. Nous avons estimé les associations entre les pratiques culinaires et la variation de poids et le risque de développer une obésité sur 5 ans chez 12 851 adultes français participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé. L’effet médiateur des apports alimentaires dans ces relations a également été investigué. 

Méthodes : La fréquence et le temps consacré à la préparation des repas, les compétences culinaires, l’utilisation d’aliments bruts, l’équipement en cuisine,  le plaisir de cuisiner, la volonté de cuisiner mieux ou plus fréquemment ont été estimés à l’inclusion par  un questionnaire en ligne et les apports alimentaires avec des enregistrements de 24 h.  Les données anthropométriques auto-déclarées ont été collectées, via un questionnaire en ligne, à l’inclusion et 5 ans plus tard. Les associations entre ces pratiques et la variation relative de poids sur 5 ans et les analyses de médiation ont été réalisées par des modèles linéaires et ceux pour le risque d’obésité avec des modèles de régression logistique, stratifiés sur le sexe et ajustés sur l’âge, la composition du foyer, le niveau d’éducation, la profession, les revenus, l’activité physique, le statut tabagique et les antécédents de régime.

Résultats : Chez les femmes, l’utilisation d’aliments bruts était prospectivement associée à une diminution du risque d’obésité sur la période de suivi de 5 ans (OR = 1,32 (1,08-2,32)) après ajustements sur les facteurs de confusion. Après inclusion des apports alimentaires comme médiateurs, l’association entre l’utilisation d’aliments bruts et le risque d’obésité chez la femme n’était plus significative (P = 0,08). Cette association semblait être en partie médiée par les facteurs alimentaires avec une différence de 59 % de l’estimation, dans le groupe ayant un faible score d’utilisation d’aliments bruts, entre le modèle ajusté et ceux avec médiateurs (OR = 1,13 (0,71-1,77)). Concernant la variation de poids sur 5 ans, après ajustement sur les facteurs de confusion, toutes les associations entre les indicateurs de pratiques culinaires et la variation de poids n’étaient plus significatives.  

Conclusions : Dans un contexte de diminution du temps consacré à la préparation des repas dans les pays industrialisés, qui pourrait influencer la qualité nutritionnelle et la santé, notre étude prospective ne montre pas d’effet des pratiques culinaires sur la variation de poids sur 5 ans et le risque d’obésité, excepté pour l’utilisation d’aliments bruts et le risque d’obésité chez les femmes. Cette étude fournit des informations utiles sur les implications à long terme des pratiques culinaires sur la santé et devrait être corroborée par de nouvelles études, en particulier sur l’effet des pratiques culinaires sur les maladies chroniques telles que l’incidence de diabète, d’hypertension, des maladies cardiovasculaires, en comparaison à d’autres déterminants.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30477513

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Association prospective entre fréquence de consommation de bio et risque de cancer : résultats de l’étude de cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 17/04/2019
JAMA Intern Med. 2018 Dec 1;178(12):1597-1606
Baudry J, Assmann KE, Touvier M, Allès B, Seconda L, Latino-Martel P, Ezzedine K, Galan P, Hercberg S, Lairon D, Kesse-Guyot E.


Importance : Bien que les produits bio soient moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides que les aliments conventionnels, peu de travaux ont exploré le lien entre la consommation de produits bio et le risque de cancer.

Objectif : D’étudier l’association prospective entre la fréquence de consommation de produits bio (dont l'utilisation de pesticides de synthèse est interdite) et le risque de cancer dans un large échantillon d’adultes français issus de la population générale.

Matériel et méthodes : Les données ont été recueillies chez 68946 participants de la cohorte NutriNet-Santé ayant fourni des informations relatives à leur fréquence de consommation pour 16 produits alimentaires bio, permettant d’obtenir un « score de fréquence de bio » (noté de 0 à 32). Le suivi a été réalisé entre le 10 mai 2009 et le 30 novembre 2016. Les associations entre le score bio modélisé en quartiles et le risque de cancer ont été caractérisées par des modèles de Cox multivariables qui ont permis de fournir des risques relatifs (RR) et des intervalles de confiance à 95 % (IC 95 %).

Résultats : Le suivi moyen était de 4,58 (2,08) ans et la moyenne d’âge de 44,2 (14,5) ans. Au cours de cette période, 1340 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués, notamment 459 cas de cancer du sein, 180 cancers de la prostate, 135 cancers de la peau, 99 cancers colorectaux, 45 lymphomes non-Hodgkiniens et 15 autres lymphomes. Après ajustement sur les principaux facteurs de confusion, la consommation de bio était associée avec une diminution du risque de cancer au global (RRQ4 vs Q1 = 0,75 (0,63–0,88), ptendance = 0,001) ; réduction absolue du risque, 0,6 % ; hazard ratio pour un incrément de 5 points, 0,92 ; IC 95 %, 0,88-0,96).

Conclusions et pertinence : Une fréquence plus élevée de consommation d’aliments bio étaient associée à une diminution du risque de cancers. Des études prospectives avec des temps de suivi suffisamment longs sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces résultats et identifier les facteurs impliqués dans cette association.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30422212
 

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Association prospective entre apports alimentaires en polyphénols (totaux ou spécifiques) et le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) dans la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 16/04/2019
Nutrients. 2018 10(11): e1587
Adriouch S, Lampuré A, Nechba A, Baudry J, Assmann K, Kesse-Guyot E, Hercberg S, Scalbert A, Touvier M, Fezeu LK.

Contexte : Les données épidémiologiques et expérimentales suggèrent un effet protecteur des polyphénols alimentaires sur les maladies chroniques ; cependant, des données longitudinales de haute qualité sont nécessaires, y compris celles portant sur les catégories de polyphénols. Notre objectif était d'étudier l'association entre les classes et sous-classes totales et individuelles de polyphénols alimentaires et le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) dans la cohorte NutriNet-Santé.

Méthodes : Un total de 84 158 participants, ayant complété au moins trois rappels alimentaires de 24 h, ont été inclus entre mai 2009 et juin 2017. Les apports individuels en polyphénols ont été obtenus en faisant correspondre les données de consommation alimentaire des rappels alimentaires de 24 h avec la base de données de composition de polyphénols de Phenol-Explorer. Des modèles multivariés à risques proportionnels de Cox ont été utilisés pour caractériser les associations entre les polyphénols alimentaires et l'incidence des maladies cardiovasculaires, en comparant le tertile 3 au tertile 1 des classes et sous-classes de polyphénols.

Résultats : Sur une médiane de suivi de 4,9 années, 602 événements cardiovasculaires majeurs ont été diagnostiqués. La consommation d'anthocyanines, de catéchines et de flavonols était fortement inversement associée au risque de maladie cardiovasculaire (anthocyanes: rapport de risque (RR) pour une augmentation de 10 mg / jour = 0,98 (0,96 -  0,99, p = 0,03, HRT3vs.T1 = 0,66 (0,52-0,83), ptendance = 0,0003; catéchines: HR pour une augmentation de 10 mg / jour = 0,98 (0,96-10,99), p = 0,02, RRT3vs.T1 = 0,74 (0,60-0,91), ptendance = 0,004 ; flavonols: RR pour une augmentation de 10 mg / jour = 0,94 (0,90 à 0,99), p = 0,02, RRT3vs.T1 = 0,75 (0,61 à 0,94), ptendance = 0,006). Les apports nutritionnels en dihydrochalcones, proanthocyaninidines, dihydroflavonols, acides hydroxybenzoïques et stilbènes étaient également associés à une diminution (de 13 %, 19 %, 24 %, 24 % et 27 %, respectivement) du risque de maladie cardiovasculaire, en comparant le tertile 3 au tertile 1.

Conclusions : Des apports élevés en polyphénols, en particulier en anthocyanes, en catéchines et en flavonols, ont été associés à une diminution statistiquement significative du risque de maladie cardiovasculaire.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30380657
 

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Consommation de compléments alimentaires dans une population de 77 000 adultes français: impact sur les apports nutritionnels, les prévalences d’inadéquation et les dépassements des limites de sécurité et identification des prises « à risque » (cohorte NutriNet-Santé)

Publié le 16/04/2019
Eur J Nutr. 2018
Fassier P, Egnell M, Pouchieu C, Vasson MP, Cohen P, Galan P, Kesse-Guyot E, Latino-Martel P, Hercberg S, Deschasaux M, Touvier M.

Introduction : Les compléments alimentaires (CA) sont largement consommés dans les pays occidentaux mais les études disposant de données quantitatives sont rares. Les objectifs de cette étude étaient 1) d’évaluer la contribution des CA vitaminiques et minéraux aux apports nutritionnels usuels et l’impact de la consommation de ces produits sur les prévalences d'inadéquation et les dépassements des limites de sécurité, et 2) de répertorier les pratiques de consommation de CA potentiellement « à risque », dans une large population d’adultes en France.

Matériel et méthodes : Un questionnaire portant sur la consommation de CA durant les 12 derniers mois a été complété par 76 925 sujets de la cohorte NutriNet-Santé deux mois après leur inclusion. Les données alimentaires étaient recueillies à l’aide de 3 enregistrements de 24 heures, auxquels a été appliquée la méthode de réduction de la variance développée par le National Cancer Institute, USA. Les analyses étaient redressées grâce aux données du recensement INSEE (macro Calmar). Les prévalences d’inadéquation étaient estimées par la proportion de sujets dont l’apport est inférieur au besoin nutritionnel moyen.

Résultats : 43% des sujets étaient consommateurs de CA. Les CA contribuaient de manière importante à l’apport nutritionnel total chez les utilisateurs du nutriment spécifique (e.g., 52% pour la vitamine D, 21% pour la vitamine B6 et le rétinol, 19% pour le bêta-carotène et la vitamine C, et 18% pour la vitamine B1). Comparé à l’apport alimentaire seul, l’utilisation de CA contenant le nutriment spécifique conduisait à une diminution des prévalences d’inadéquation de 11% pour la vitamine C, 9% pour le magnésium et 6% pour la vitamine B6 chez les hommes, et de 19% pour le calcium, 12% pour le fer et 11% pour le magnésium chez les femmes. En revanche, les proportions de dépassement des limites de sécurité atteignaient 6% pour le fer et 5% pour le magnésium chez les hommes, et 9% pour le fer chez les femmes, chez les utilisateurs de CA contenant ces nutriments spécifiques. Environ 7% des consommateurs de CA ont rapporté des prises pouvant être qualifiées de « à risque »: 1 372 (4%) fumeurs ou ex-fumeurs consommaient des CA à base de bêta-carotène et 1 023 (3%) participants avaient pris simultanément des compléments et des médicaments pour lesquels des interactions délétères étaient répertoriées dans la littérature.

Conclusion : Cette large étude quantitative souligne une contribution relativement importante des CA à l’apport nutritionnel, ayant pour conséquence une réduction des prévalences d’inadéquation pour plusieurs nutriments mais également une augmentation des dépassements des limites de sécurité, notamment pour le fer. En outre, des pratiques de consommation « à risque » (associations à éviter entre certains CA et certains médicaments par exemple) étaient observées pour une proportion non négligeable de consommateurs de CA.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30293178


 

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Prévalences et déterminants sociodémographiques des troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les hommes et femmes en France, avec un focus sur l’âge

Publié le 16/04/2019
J Epidemiol Community Health. 2019 73(1):56-64
Andreeva VA, Tavolacci MP, Galan P, Ladner J, Buscail C, Péneau S, Galmiche M, Hercberg S, Déchelotte P, Julia C.

Contexte : A l’échelle de la population générale, l’association entre les troubles du comportement alimentaire (TCA) et l’âge, et d’autres facteurs sociodémographiques a été très peu étudiée.

Méthodes : Les données transversales de l’e-cohorte NutriNet-Santé incluant des individus issus de la population générale française (n = 49603 adultes ; 76,3 % de femmes ; âge moyen = 50,4 ± 14,6 ans) ont été utilisées. Les TCA ont été évalués en 2014 à partir du questionnaire SCOFF (composé de 5 questions à réponse binaire) et de l’algorithme Expali. Les TCA ont été classés en 4 grandes catégories diagnostiques : restrictifs, boulimiques, hyperphagiques et autres et ont été considérés comme des variables dépendantes. L’âge, le statut marital, le niveau d’éducation, la profession, l’activité physique et le statut tabagique ont été considérés comme des variables indépendantes. Les associations ont été estimées par des modèles logistiques multivariés.

Résultats : Chez les femmes, l’âge était inversement et linéairement associé aux troubles restrictifs et boulimiques, mettant en évidence la période 18-25 ans comme la plus vulnérable (OR ajusté = 3,37 ; IC 95 % : 2,24-5,08 pour les troubles restrictifs et OR ajusté = 2,98 ; IC 95 % : 2,37-3,74 pour les troubles boulimiques, respectivement). Une association similaire a été observée chez les hommes pour les troubles boulimiques. Chez les femmes, l’âge n’était pas associé aux troubles hyperphagiques, pour lesquels le fait de vivre seule, un faible niveau d’éducation, une activité physique faible, être femme au foyer/handicapée/au chômage/retraitée, manutentionnaire, ou une ancienne fumeuse était significativement associés. Chez les hommes, la période 18-39 ans est apparue comme la moins vulnérable pour les troubles hyperphagiques (OR ajusté = 0,74 ; IC 95 % : 0,56-0,99). Dans les deux sexes, avoir un diplôme postsecondaire était inversement associé à tous les TCA excepté les troubles restrictifs, tandis qu’être étudiant(e) était significativement associé aux troubles restrictifs.  

Conclusions : Ces résultats, qui sont en faveur d’associations sexe-spécifiques entre l’âge et les 4 types de TCA, pourraient être utiles dans le cadre d’initiatives de prévention futures ciblant des TCA spécifiques dans des groupes d’âge spécifiques.  

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30301763

 

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