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Association entre la qualité de l'alimentation selon les recommandations alimentaires françaises de 2017 et le risque de décès, de maladies cardiovasculaires et de cancer

Publié le 29/07/2021
Br J Nutr. 2021 May 21:1-11. doi: 10.1017/S0007114521001367. Epub ahead of print. PMID: 34016201.
Chaltiel D, Julia C, Chaltiel R, Baudry J, Touvier M, Deschamps V, Latino- Martel P, Fezeu L, Hercberg S, Kesse-Guyot E.

Introduction et but de l’étude : Après la mise-à-jour des recommandations nutritionnelles françaises en mars 2017, un score d’adéquation a été développé et validé : le PNNS-GS2. Dans le cadre de l’évaluation de ces nouvelles recommandations, ce score a déjà montré une forte association négative au risque de surpoids et d’obésité. Les maladies cardiovasculaires (MCV) et les cancers représentant les deux plus grandes causes de morbi-mortalité en France comme dans la majorité des pays riches, l’objectif de cette étude prospective était d’évaluer l’association de l’adhérence aux nouvelles recommandations avec le risque de décès et de ces grandes pathologies.

Matériel et Méthodes : Notre échantillon était constitué de participants recrutés parmi les adultes français au sein de la cohorte prospective NutriNet-Santé (N=67 748 pour le risque de décès, N=75 634 pour le risque de cancer et N=80 269 pour le risque de MCV). Le PNNS-GS2 a été calculé à partir des données alimentaires recueillies au cours des 2 premières années de suivi, et les événements de santé ont été validé par les médecins de notre équipe. L’association entre le score (en continu et en quintiles Q) et l’incidence de décès non accidentel après 35 ans, de MCV et de cancer (total et par localisation) a été étudiée par des modèles de Cox ajustés sur les principaux facteurs de confusion. Des analyses de sensibilité ont été conduites en ne considérant pas les événements précoces (<2 ans après l’inclusion) et en ne considérant pas les angioplasties comme des événements de MCV.

Résultats et analyse statistique : Notre échantillon était composé à 78% de femmes et 22% d’hommes, ayant en moyenne 44,4 ans (SD=14,6), et fournissant en moyenne 6,6 (SD=2,3) enregistrements alimentaires et 14,8 (SD=9,2) questionnaires de santé par personne. La moyenne du PNNS-GS2 était de 1,5 (SD=3,4) et le suivi médian était de 6,6 ans pour les cancers et 6,2 ans pour les MCV et pour les décès. Un PNNS-GS2 élevé (représentant une forte adhérence aux recommandations) était significativement et négativement associé au risque de décès non accidentel (HRQ5vsQ1 [IC95%] = 0,77 [0,60-1,00]), de cancer (HRQ5vsQ1 = 0,80 [0,69-0,92]) et de MCV (HRQ5vsQ1 =0,64 [0,51-0,81]). Dans l’analyse des cancers par localisation, le PNNS-GS2 était significativement associé au risque de cancer colorectal mais pas au risque de cancer du sein et de la prostate. Dans l’analyse de sensibilité sans les événements précoces, l’association du PNNS-GS2 avec le risque de décès, MCV et cancer restait significative dans tous les modèles. Dans l’analyse de sensibilité ne considérant pas les angioplasties, l’association du PNNS-GS2 avec le risque de MCV n’était significative que dans le modèle le moins ajusté.

Conclusion : Nos résultats suggèrent qu’une forte adhérence aux recommandations nutritionnelles françaises de 2017 est associée à un risque plus faible de décès, de cancer ou de MCV. Cela renforce la validité de ces nouvelles recommandations et favorisera leur diffusion et leur acceptation scientifique.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34016201/

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Etude épidémiologique sur les apports alimentaires en sucres en lien avec l’anxiété générale

Publié le 29/07/2021
Nutrients. 2021 Apr 30;13(5):1526. doi: 10.3390/nu13051526. PMID: 33946586; PMCID: PMC8147234.
Kose J, Cheung A, Fezeu LK, Péneau S, Debras C, Touvier M, Hercberg S, Galan P, Andreeva VA.

Introduction : Les glucides étant le principal substrat du cerveau pourraient avoir une influence importante sur la santé mentale et en particulier sur l’état d’anxiété. L’objectif de cette étude était d’étudier le lien transversal entre la propension à l’anxiété et les apports alimentaires en sucres chez les adultes français non diabétiques.

Méthodes : Au total, 20 263 participants à la cohorte NutriNet-Santé ayant répondu au questionnaire d’anxiété générale de Spielberger (T-STAI-Y) entre 2013 et 2016 ont été inclus dans les analyses. Ils ont été séparés en deux groupes en fonction de leur score au T-STAI-Y : groupe «anxiété bas» et groupe «anxiété élevé» utilisant le seuil de 40 points. La consommation de sucres a été calculée à partir d’au moins trois enregistrements alimentaires de 24-heures. L’association ajustée entre l’anxiété (en tant que trait) et la consommation de sucres a été évaluée par le test ANCOVA en fonction de la classe d’âge (<45 et ≥45 ans).

Résultats : Parmi tous les participants, 7 953 (39,2 %) ont été inclus dans le groupe « anxiété élevé ». Ils étaient plus souvent des femmes (82,2 % versus 69,2 %; p<0,0001) avec un âge moyen plus jeunes (51,6 versus 55,1 ans; p<0,0001) par rapport à ceux dans le groupe « anxiété bas ». En comparaison avec le groupe « anxiété bas », les individus dans le groupe « anxiété élevé » âgés de moins de 45 ans avaient une consommation significativement plus élevée de sucres simples ajoutés (43,9 versus 42,3 g/j ; p<0,0007). Chez les individus ayant 45 ans ou plus, les ceux dans le groupe « anxiété élevé » avaient une consommation significativement moins élevée de fruits (214,0 versus 219,5 g/j ; p<0,02).

Conclusion : Dans cette étude épidémiologique transversale, les individus de moins de 45 ans présentant une forte propension à l'anxiété consommaient plus de sucres simples ajoutés en comparaison avec ceux présentant une faible propension à l’anxiété. Les études prospectives sont nécessaires afin d’élucider la bidirectionnalité potentielle de cette association.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33946586/

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Consommation de produits laitiers et risques de maladies cardiovasculaires : résultats de la cohorte française NutriNet-Santé

Publié le 29/07/2021
Br J Nutr. 2021 Apr 29:1-11. doi: 10.1017/S0007114521001422. Epub ahead of print. PMID: 33910667.
Sellem L, Srour B, Jackson KG, Hercberg S, Galan P, Kesse-Guyot E, Julia C, Fezeu L, Deschasaux-Tanguy M, Lovegrove J, Touvier M.

Contexte : En France, les produits laitiers contribuent aux apports en acides gras saturés, dont la réduction est souvent conseillée pour la prévention des maladies cardiovasculaires (MCV). Cependant, les résultats épidémiologiques sur les associations entre la consommation de produits laitiers et les risques de MCV sont contrastés et suggèrent des associations nulles ou de faibles associations inverses.

Objectifs : Notre objectif était d’évaluer les associations entre la consommation de différents types de produits laitiers et les risques de MCV incidentes dans une cohorte d’adultes français.

Méthodes : Les consommations alimentaires journalières des participants de l’étude NutriNet-Santé entre 2009 et 2019 ont été calculées grâce à des enregistrements alimentaires répétés, et les apports en produits laitiers ont été décomposés en produits laitiers totaux, laits, fromages, yaourts, produits laitiers fermentés, et produits laitiers réduits en graisses. Les MCV (n = 1952 cas) considérées incluaient les maladies coronariennes (n = 1219 cas) et les maladies cérébro-vasculaires (n = 878 cas). Les associations entre consommations alimentaires et risques de MCV ont été évaluées grâce à des modèles de Cox multivariés. 

Résultats : 104 805 participants de l’étude NutriNet-Santé ont été inclus dans les analyses (âge moyen 42,8 ± 14,6 ans, durée de suivi moyenne 5,5 ± 3,0 ans, 579 155 personnes-années). Dans les modèles de Cox, les consommations de produits laitiers n’étaient pas associées aux risques de MCV totales ou de maladies coronariennes. En revanche, la consommation de produits laitiers fermentés (comme les fromages et les yaourts), à raison d’au moins 160 g/j, était associée à une diminution du risque de maladie cérébro-vasculaires comparé à une consommation de moins de 57 g/j (HR = 0,81 (95 % CI 0,66 – 0,98), p trend = 0,01). 

Conclusions : Malgré qu’ils représentent une source alimentaire importante d’acides gras saturés, la consommation de produits laitiers n’était pas associée au risque total de MCV ou au risque de maladies coronariennes dans la cohorte NutriNet-Santé. Cependant, la consommation de produits laitiers fermentés était associée à une diminution du risque de maladie cérébro-vasculaires. Des études d’interventions contrôlées et randomisées permettront d’évaluer les effets de la consommation de produits laitiers sur la santé cardiovasculaire avec plus de précision.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33910667/

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Estimation de l’exposition aux résidus de pesticides en fonction de l’origine bio ou conventionnelle des aliments chez des individus omnivores, pesco-végétariens, végétariens et végétaliens

Publié le 29/07/2021
Food Chem Toxicol. 2021 Jul;153:112179. doi: 10.1016/j.fct.2021.112179. Epub 2021 May 20. PMID: 33845070.
Baudry J, Rebouillat P, Allès B, Cravedi JP, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Vidal R, Kesse-Guyot E.

Introduction et but de l’étude : Les personnes suivant des régimes végétariens pourraient être particulièrement exposées aux résidus de pesticides alimentaires étant donné leurs fortes consommations de produits végétaux. Toutefois, peu de données objectives existent concernant l’exposition alimentaire aux résidus de pesticides dans ces populations. En particulier, il n’existe pas de données prenant en considération les modes de production (bio ou conventionnel). L’objectif de cette étude était d’estimer l’exposition alimentaire à 25 pesticides naturels et de synthèse chez des omnivores, pesco-végétariens, végétariens et végétaliens, en prenant en compte les modes de production des aliments consommés.

Matériel et méthodes : Les données de consommations alimentaires ont été recueillies en 2014 à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire couplé à une échelle de fréquence de consommation en bio. L’exposition alimentaire (végétale) à 25 pesticides a été estimée à l’aide de la base de données de teneurs en résidus du CVUA Stuttgart prenant en compte le mode de production chez 33,018 omnivores, 555 pesco-végétariens, 501 végétariens et 368 végétaliens de l’étude NutriNet-Santé. Les expositions des régimes observés ainsi que celles basées sur deux scénarios (régimes 100 % bio et 100 % conventionnel) ont été estimées et des tests de Kruskal-Wallis ont été réalisés.

Résultats et analyse statistique : Les niveaux d’exposition variaient selon le pesticide étudié. L’exposition journalière estimée la plus élevée a été observée pour l’imazalil quel que soit le groupe. De manière générale, les végétariens semblaient être le groupe le moins exposé aux résidus de pesticides étudiés tandis que les résultats étaient plus contrastés pour les autres groupes. Ainsi, comparés aux omnivores - à l’exception des pesticides autorisés ou utilisables en bio et du glyphosate - les végétariens présentaient des expositions plus faibles (allant de 0 (végétariens) vs 0,001 (omnivores) µg/kgpc/j pour l’anthraquinone à 0,522 (végétariens) vs 0,754 (omnivores) µg/kgpc/j pour l’imazalil).

Le scénario 100 % conventionnel conduisait à une forte augmentation de l’exposition aux résidus de pesticides (chez les végétaliens l’exposition au glyphosate était accrue jusqu’à 3,7 fois comparée au régime réellement observé), excepté pour les pyréthrines et le spinosad (autorisés en bio) pour lesquels une tendance inverse était observée. A l’inverse, le scenario 100 % bio conduisait à une diminution de l’exposition sauf pour les pesticides autorisés en bio.

Conclusion : Ces résultats indiquent que l’exposition aux résidus de pesticides varient selon les régimes alimentaires et selon les modes de production des aliments et illustrent l’importance de tenir compte de ce dernier paramètre lors de l’estimation de l’exposition alimentaire aux résidus de pesticides. D’autres études représentatives de la population française prenant en compte les modes de production et l’exposition alimentaire liée à la consommation de produits animaux sont nécessaires pour approfondir ces résultats.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33845070/

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Association entre humeur et 3-Indoxylsulfate : résultats de l'étude observationnelle prospective NutriNet-Santé

Publié le 29/07/2021
Microorganisms. 2021 Mar 31;9(4):716. doi: 10.3390/microorganisms9040716. PMID: 33807160; PMCID: PMC8065611.
Philippe C, Szabo de Edelenyi F, Naudon L, Druesne-Pecollo N, Hercberg S, Kesse-Guyot E, Latino-Martel P, Galan P, Rabot S. 

Le microbiote intestinal permet la métabolisation du tryptophane en indole, qui peut influencer le cerveau et le comportement de l’hôte. En effet, certains dérivés hépatiques de l’indole possèdent des propriétés neuro-active. Chez le rat, nous avons montré dans une précédente étude que la surproduction d’indole induisait de l’anxiété et des symptômes dépressifs. Le but de cette étude était d’analyser la relation entre l’apparition de symptômes dépressifs récurrents chez l’humain et la production d’indole par la flore intestinale.

Nous avons mis en place une étude cas-témoins de 261 femmes (âgées entre 45 et 65 ans) participant à l’étude NutriNet-Santé et pour lesquelles nous avions des échantillons biologiques disponibles. Les cas (femmes avec des symptômes dépressifs récurrents, N=87) ont été définis comme ayant des scores ≥ 23 à chacun des 2 questionnaires CES-D posés à 2 ans d’intervalle durant le suivi, et ont été appariés à 2 individus contrôle ayant 2 scores CES-D < 23 (N=174).

La concentration urinaire du 3-indoxylsulfate, le principal métabolite issu de la dégradation de l’indole a été utilisé comme biomarqueur de la production d’indole par la flore intestinale. Une régression logistique appariée, à partir des tertiles du log(3-indoxylsulfate/creatinine) a montré une association significative avec la présence de symptômes dépressifs récurrents (OR=2.46; p tendance=0.0264) après ajustement des différents facteurs confondants. Cette association est en accord avec nos résultats précédents chez le rat, suggérant que la production d’indole par la flore intestinale pourrait jouer un rôle dans l’apparition de troubles de l’humeur.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33807160/

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