Publications
Co-occurrence des comportements addictifs et leurs déterminants sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie
Publié le 26/03/2024
Junko Kose, Pauline Duquenne, Serge Hercberg, Pilar Galan, Mathilde Touvier, Léopold K. Fezeu, Valentina A. Andreeva
Doi : 10.1186/s13690-024-01251-2
Contexte
Bien que les comportements addictifs soient fréquemment coexistants, les déterminants de ces comportements concomitants ont rarement été étudiés. L'objectif de l’étude était d'examiner les déterminants sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie des comportements addictifs concomitants chez des adultes issus de la population générale.
Méthodes
Nous avons analysé les données de 32 622 participants (74,5 % de femmes ; âge moyen = 57,9 ± 14,2 ans) de la cohorte NutriNet-Santé qui ont rempli les questionnaires suivants en 2021 – 2022 : l’Alcohol Use Disorders Identification Test, le 12-item Cigarette Dependence Scale, le modified Yale Food Addiction Scale 2.0 et l’Internet Addiction Test. À l'aide de seuils établis, les participants ont d'abord été divisés en 2 groupes (présence versus absence) pour chaque type d’addiction (troubles liés à la consommation d'alcool, dépendance à la nicotine, addiction à l’alimentation, addiction à Internet) et ont ensuite été divisés en 3 groupes (aucun comportement addictif, 1 comportement addictif (référence), et ≥ 2 comportements addictifs). Les associations entre les facteurs sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie et les comportements addictifs ont été étudiées à l'aide d'une régression logistique polytomique.
Résultats
Le jeune âge (Odds Ratio (OR) = 2,04 ; 95% Intervalle de Confiance (IC : 1,62-2,56), les difficultés financières actuelles (OR = 1,29 ; IC : 1,08-1,54), le mauvais état de santé perçu (OR = 1,70 ; IC : 1,32-2,20), la mauvaise qualité de l'alimentation perçue (OR = 2,88 ; IC : 2,06-4,02), l'insuffisance pondérale (OR = 1,46 ; IC : 1. 05-2,04), l'obésité (OR = 1,62 ; CI : 1,31-1,99), le manque d'affection pendant l'enfance (OR = 1,41 ; CI : 1,18-1,69) et la prévalence ou la prise de médicaments pour un trouble mental au cours de la vie (OR = 1,46 ; CI : 1,24-1,73) étaient positivement associés au fait d'avoir ≥ 2 comportements addictifs contre 1 comportement addictif (tous p < 0,05).
Conclusions
Cette étude a révélé les déterminants des comportements addictifs concomitants chez les adultes issus de la population générale. Les résultats pourraient servir d'impulsion à de futures recherches dans ce domaine et contribuer à orienter les efforts de prévention des troubles addictifs.
Doi : 10.1186/s13690-024-01251-2
Contexte
Bien que les comportements addictifs soient fréquemment coexistants, les déterminants de ces comportements concomitants ont rarement été étudiés. L'objectif de l’étude était d'examiner les déterminants sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie des comportements addictifs concomitants chez des adultes issus de la population générale.
Méthodes
Nous avons analysé les données de 32 622 participants (74,5 % de femmes ; âge moyen = 57,9 ± 14,2 ans) de la cohorte NutriNet-Santé qui ont rempli les questionnaires suivants en 2021 – 2022 : l’Alcohol Use Disorders Identification Test, le 12-item Cigarette Dependence Scale, le modified Yale Food Addiction Scale 2.0 et l’Internet Addiction Test. À l'aide de seuils établis, les participants ont d'abord été divisés en 2 groupes (présence versus absence) pour chaque type d’addiction (troubles liés à la consommation d'alcool, dépendance à la nicotine, addiction à l’alimentation, addiction à Internet) et ont ensuite été divisés en 3 groupes (aucun comportement addictif, 1 comportement addictif (référence), et ≥ 2 comportements addictifs). Les associations entre les facteurs sociodémographiques, de l'état de santé et du mode de vie et les comportements addictifs ont été étudiées à l'aide d'une régression logistique polytomique.
Résultats
Le jeune âge (Odds Ratio (OR) = 2,04 ; 95% Intervalle de Confiance (IC : 1,62-2,56), les difficultés financières actuelles (OR = 1,29 ; IC : 1,08-1,54), le mauvais état de santé perçu (OR = 1,70 ; IC : 1,32-2,20), la mauvaise qualité de l'alimentation perçue (OR = 2,88 ; IC : 2,06-4,02), l'insuffisance pondérale (OR = 1,46 ; IC : 1. 05-2,04), l'obésité (OR = 1,62 ; CI : 1,31-1,99), le manque d'affection pendant l'enfance (OR = 1,41 ; CI : 1,18-1,69) et la prévalence ou la prise de médicaments pour un trouble mental au cours de la vie (OR = 1,46 ; CI : 1,24-1,73) étaient positivement associés au fait d'avoir ≥ 2 comportements addictifs contre 1 comportement addictif (tous p < 0,05).
Conclusions
Cette étude a révélé les déterminants des comportements addictifs concomitants chez les adultes issus de la population générale. Les résultats pourraient servir d'impulsion à de futures recherches dans ce domaine et contribuer à orienter les efforts de prévention des troubles addictifs.
Association entre des profils d’exposition alimentaire aux pesticides et les variations de poids chez les adultes français : Résultats de la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 25/03/2024
Auteurs : Berlivet J, Payrastre L, Rebouillat P, Fougerat A, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Pointereau P, Guillou H, Vidal R, Baudry J, Kesse-Guyot E.
doi: 10.1016/j.envint.2024.108485. Epub 2024 Feb 8. PMID: 38350259.
Contexte : Les pesticides peuvent occasionner de nombreux effets délétères sur la santé, et notamment des désordres métaboliques. Les associations entre l’exposition aux pesticides via l’alimentation et les variations de poids chez l’adulte n’ont été que peu étudiées. Notre étude avait pour objectif d’examiner cette question chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé, en se focalisant notamment sur un possible dimorphisme sexuel de la réponse à l’exposition aux pesticides via l’alimentation.
Méthodes : En 2014, les participants ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire permettant de collecter pour 264 items, leur fréquence de consommation, la quantité consommée, en précisant le mode de production (issu de l’agriculture conventionnelle ou biologique).
Les profils d’exposition aux pesticides ont été implémentés par la méthode de matrice factorielle non négative, sur la base de l’observation de typologies d’expositions. Les associations entre les variations de poids et l’exposition aux pesticides en mélange ont été estimées par des modèles mixtes produisant des coefficients (β) et leurs intervalles de confiance (IC95%), au global, puis après stratification par sexe et statut ménopausique.
Résultats : L’échantillon final comptait 32 062 participants, parmi lesquels 8 211 hommes, 10 637 femmes non ménopausées, et 13 217 femmes ménopausées. Le suivi médian était de 7.0 (IQR=4.4 ; 8.0) ans. Quatre profils d’exposition ont été identifiés par NMF.
Au cours du suivi, les hommes et les femmes ménopausées perdaient du poids, tandis que les femmes non ménopausées en prenaient. Une exposition plus forte au profil reflétant une moindre exposition aux pesticides de synthèse était associée à une moindre prise de poids des femmes, et plus spécialement des femmes non ménopausées (β=-0.04 IC95%=(-0.07 ; 0)kg/an, p=0.04).
Chez les hommes, une plus forte exposition au second profil, fortement corrélé à un mélange de 9 pesticides de synthèse (azoxystrobin, boscalid, chlorpropham, cyprodinil, difenoconazole, fenhexamid, iprodione, tebuconazole, et lambda cyhalothrin) était associée à une plus forte perte de poids au cours du temps (β=-0.05, IC95%=(-0.08 ; -0.03)kg/an, p<0.001).
Les autres profils de pesticides identifiés par NMF n’étaient pas associés à une variation de poids.
Conclusion : Cette étude suggère un rôle de l’exposition aux pesticides alimentaires sur les variations de poids, qui serait différent selon le sexe et selon le statut ménopausique chez la femme. Nos résultats suggèrent une association entre une moindre exposition aux pesticides de synthèse et une moindre prise de poids chez les femmes. Chez les hommes, l’exposition à un mélange spécifique est associée à une plus grande perte de poids. Les résultats de cette étude doivent être répliqués, et les mécanismes biologiques sous-jacents doivent être explorés.
Néanmoins, au regard des nombreux effets délétères sur la santé avérés des pesticides de synthèse, il convient de réduire au maximum l'utilisation de ces substances, dans une approche de protection concomitante de la santé humaine et de la santé des écosystèmes.
doi: 10.1016/j.envint.2024.108485. Epub 2024 Feb 8. PMID: 38350259.
Contexte : Les pesticides peuvent occasionner de nombreux effets délétères sur la santé, et notamment des désordres métaboliques. Les associations entre l’exposition aux pesticides via l’alimentation et les variations de poids chez l’adulte n’ont été que peu étudiées. Notre étude avait pour objectif d’examiner cette question chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé, en se focalisant notamment sur un possible dimorphisme sexuel de la réponse à l’exposition aux pesticides via l’alimentation.
Méthodes : En 2014, les participants ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire permettant de collecter pour 264 items, leur fréquence de consommation, la quantité consommée, en précisant le mode de production (issu de l’agriculture conventionnelle ou biologique).
Les profils d’exposition aux pesticides ont été implémentés par la méthode de matrice factorielle non négative, sur la base de l’observation de typologies d’expositions. Les associations entre les variations de poids et l’exposition aux pesticides en mélange ont été estimées par des modèles mixtes produisant des coefficients (β) et leurs intervalles de confiance (IC95%), au global, puis après stratification par sexe et statut ménopausique.
Résultats : L’échantillon final comptait 32 062 participants, parmi lesquels 8 211 hommes, 10 637 femmes non ménopausées, et 13 217 femmes ménopausées. Le suivi médian était de 7.0 (IQR=4.4 ; 8.0) ans. Quatre profils d’exposition ont été identifiés par NMF.
Au cours du suivi, les hommes et les femmes ménopausées perdaient du poids, tandis que les femmes non ménopausées en prenaient. Une exposition plus forte au profil reflétant une moindre exposition aux pesticides de synthèse était associée à une moindre prise de poids des femmes, et plus spécialement des femmes non ménopausées (β=-0.04 IC95%=(-0.07 ; 0)kg/an, p=0.04).
Chez les hommes, une plus forte exposition au second profil, fortement corrélé à un mélange de 9 pesticides de synthèse (azoxystrobin, boscalid, chlorpropham, cyprodinil, difenoconazole, fenhexamid, iprodione, tebuconazole, et lambda cyhalothrin) était associée à une plus forte perte de poids au cours du temps (β=-0.05, IC95%=(-0.08 ; -0.03)kg/an, p<0.001).
Les autres profils de pesticides identifiés par NMF n’étaient pas associés à une variation de poids.
Conclusion : Cette étude suggère un rôle de l’exposition aux pesticides alimentaires sur les variations de poids, qui serait différent selon le sexe et selon le statut ménopausique chez la femme. Nos résultats suggèrent une association entre une moindre exposition aux pesticides de synthèse et une moindre prise de poids chez les femmes. Chez les hommes, l’exposition à un mélange spécifique est associée à une plus grande perte de poids. Les résultats de cette étude doivent être répliqués, et les mécanismes biologiques sous-jacents doivent être explorés.
Néanmoins, au regard des nombreux effets délétères sur la santé avérés des pesticides de synthèse, il convient de réduire au maximum l'utilisation de ces substances, dans une approche de protection concomitante de la santé humaine et de la santé des écosystèmes.
Cohérence de la version initiale et de la version actualisée du Nutri-Score avec les recommandations alimentaires : une perspective française
Publié le 25/03/2024
Auteurs : Barthelemy Sarda, Emmanuelle Kesse-Guyot, Valérie Deschamps, Pauline Ducrot, Pilar Galan, Serge Hercberg, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Bernard Srour, Leopold K. Fezeu, Mathilde Touvier, Chantal Julia
Contexte : Pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains, sept pays européens ont mis en place l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score sur la face avant des emballages. L'algorithme a été mis à jour en 2022-2023 par le comité scientifique européen du Nutri-Score, sur la base des connaissances scientifiques actuelles.
Objectif : L'objectif de la présente étude était d'étudier la cohérence de l’algorithme actualisé au niveau transnational avec les recommandations alimentaires françaises et de comparer les performances respectives de l'algorithme initial et de l'algorithme mis à jour.
Méthodes : Trois bases de données françaises complémentaires sur la composition des aliments ont été utilisées pour obtenir une couverture étendue de l'offre alimentaire en France (N=46 752) : les bases de données Oqali, Open Food Facts et Ciqual. Une liste de 41 critères a été définie sur la base des recommandations alimentaires françaises afin d'évaluer la cohérence des recommandations française avec le Nutri-Score (par exemple, la consommation de légumes frais est encouragée dans les recommandations, le Nutri-Score devrait donc évaluer favorablement ce type de produits).
Résultats : Sur l'ensemble des critères, l'algorithme initial répondait à 63 % (26/41) d'entre eux, tandis que l'algorithme révisé répondait à 85 % (35/41) d'entre eux. Les améliorations apportées par la version actualisée du Nutri-Score en termes d'alignement avec les recommandations ont été particulièrement observées pour les produits riches en matières grasses (poissons gras, noix et graines), les produits sucrés (crèmes glacées, pâtes à tartiner sucrées), les produits salés (snacks salés, noix salées), les boissons laitières et les boissons contenant des édulcorants artificiels.
Conclusion : La version actualisée du Nutri-Score apparaît comme évaluant les aliments de manière plus cohérente par rapport aux recommandations alimentaires françaises et améliore le système existant. Le présent travail soutient la mise en œuvre du système actualisé de profilage des nutriments qui sous-tend le Nutri-Score.
Contexte : Pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus sains, sept pays européens ont mis en place l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score sur la face avant des emballages. L'algorithme a été mis à jour en 2022-2023 par le comité scientifique européen du Nutri-Score, sur la base des connaissances scientifiques actuelles.
Objectif : L'objectif de la présente étude était d'étudier la cohérence de l’algorithme actualisé au niveau transnational avec les recommandations alimentaires françaises et de comparer les performances respectives de l'algorithme initial et de l'algorithme mis à jour.
Méthodes : Trois bases de données françaises complémentaires sur la composition des aliments ont été utilisées pour obtenir une couverture étendue de l'offre alimentaire en France (N=46 752) : les bases de données Oqali, Open Food Facts et Ciqual. Une liste de 41 critères a été définie sur la base des recommandations alimentaires françaises afin d'évaluer la cohérence des recommandations française avec le Nutri-Score (par exemple, la consommation de légumes frais est encouragée dans les recommandations, le Nutri-Score devrait donc évaluer favorablement ce type de produits).
Résultats : Sur l'ensemble des critères, l'algorithme initial répondait à 63 % (26/41) d'entre eux, tandis que l'algorithme révisé répondait à 85 % (35/41) d'entre eux. Les améliorations apportées par la version actualisée du Nutri-Score en termes d'alignement avec les recommandations ont été particulièrement observées pour les produits riches en matières grasses (poissons gras, noix et graines), les produits sucrés (crèmes glacées, pâtes à tartiner sucrées), les produits salés (snacks salés, noix salées), les boissons laitières et les boissons contenant des édulcorants artificiels.
Conclusion : La version actualisée du Nutri-Score apparaît comme évaluant les aliments de manière plus cohérente par rapport aux recommandations alimentaires françaises et améliore le système existant. Le présent travail soutient la mise en œuvre du système actualisé de profilage des nutriments qui sous-tend le Nutri-Score.
Complémentarité entre la version actualisée du logo nutritionnel Nutri-Score et la classification du degré de transformation NOVA
Publié le 25/03/2024
Auteurs : Barthélemy Sarda, Emmanuelle Kesse-Guyot, Valérie Deschamps, Pauline Ducrot, Pilar Galan, Serge Hercberg, Melanie Deschasaux-Tanguy, Bernard Srour, Leopold K. Fezeu, Mathilde Touvier, Chantal Julia
Objectif : Comparer la version initiale et la version actualisée de l'étiquetage à l’avant des emballages Nutri-Score (relative au contenu nutritionnel) avec la classification NOVA (relative au degré de transformation des aliments) au niveau des aliments.
Conception : En utilisant la base de données OpenFoodFacts (129 950 produits alimentaires), nous avons évalué la complémentarité entre le Nutri-Score (initial et mis à jour) et la classification NOVA par le biais d'une analyse de correspondance. Des tableaux de contingence entre les deux systèmes de classification ont été utilisés.
Cadre : L'offre alimentaire en France.
Participants : Sans objet
Résultats : Avec les deux versions (initiale et mise à jour) du Nutri-Score, la majorité des produits ultra-transformés ont reçu un Nutri-Score intermédiaire ou défavorable (entre 77,9% et 87,5% des produits ultra-transformés selon la version de l'algorithme). Globalement, la mise à jour de l'algorithme Nutri-Score a entraîné une réduction du nombre de produits classés A et B et une augmentation du nombre de produits classés D ou E pour toutes les catégories NOVA, les aliments non transformés étant les moins touchés (-3. 8 points de pourcentage (-5,2 %) pour les produits classés A ou B et +1,3 point de pourcentage (+12,9 %) pour les produits classés D ou E) et les aliments ultra-transformés sont les plus touchés (-9,8 points de pourcentage (-43,4 %) pour les produits classés A ou B et +7,8 points de pourcentage (+14,1 %) pour les produits classés D ou E). Parmi les aliments ultra-transformés évalués favorablement avec le Nutri-Score initial, les boissons artificiellement sucrées, les boissons végétales sucrées et les produits de panification ont été les catégories les plus pénalisées par la révision du Nutri-Score alors que les eaux aromatisées à faible teneur en sucre, les préparations à base de fruits et de légumineuses ont été les moins affectées.
Conclusion : Ces résultats indiquent que la mise à jour du Nutri-Score renforce sa cohérence avec la classification NOVA, même si les deux systèmes mesurent deux dimensions santé distinctes au niveau des aliments.
Objectif : Comparer la version initiale et la version actualisée de l'étiquetage à l’avant des emballages Nutri-Score (relative au contenu nutritionnel) avec la classification NOVA (relative au degré de transformation des aliments) au niveau des aliments.
Conception : En utilisant la base de données OpenFoodFacts (129 950 produits alimentaires), nous avons évalué la complémentarité entre le Nutri-Score (initial et mis à jour) et la classification NOVA par le biais d'une analyse de correspondance. Des tableaux de contingence entre les deux systèmes de classification ont été utilisés.
Cadre : L'offre alimentaire en France.
Participants : Sans objet
Résultats : Avec les deux versions (initiale et mise à jour) du Nutri-Score, la majorité des produits ultra-transformés ont reçu un Nutri-Score intermédiaire ou défavorable (entre 77,9% et 87,5% des produits ultra-transformés selon la version de l'algorithme). Globalement, la mise à jour de l'algorithme Nutri-Score a entraîné une réduction du nombre de produits classés A et B et une augmentation du nombre de produits classés D ou E pour toutes les catégories NOVA, les aliments non transformés étant les moins touchés (-3. 8 points de pourcentage (-5,2 %) pour les produits classés A ou B et +1,3 point de pourcentage (+12,9 %) pour les produits classés D ou E) et les aliments ultra-transformés sont les plus touchés (-9,8 points de pourcentage (-43,4 %) pour les produits classés A ou B et +7,8 points de pourcentage (+14,1 %) pour les produits classés D ou E). Parmi les aliments ultra-transformés évalués favorablement avec le Nutri-Score initial, les boissons artificiellement sucrées, les boissons végétales sucrées et les produits de panification ont été les catégories les plus pénalisées par la révision du Nutri-Score alors que les eaux aromatisées à faible teneur en sucre, les préparations à base de fruits et de légumineuses ont été les moins affectées.
Conclusion : Ces résultats indiquent que la mise à jour du Nutri-Score renforce sa cohérence avec la classification NOVA, même si les deux systèmes mesurent deux dimensions santé distinctes au niveau des aliments.
L'association entre la prise en compte des conséquences futures et la prise alimentaire est médiée par les motivations des choix alimentaires dans une population adulte française
Publié le 25/03/2024
Bénard M, Robert M, Méjean C, Allès B, Kesse-Guyot E, Paolassini-Guesnier P, Bellisle F, Etilé F, Reach G, Hercberg S, Touvier M, Péneau S.
doi: 10.1017/S1368980023002501. Epub ahead of print. PMID: 38326937.
Objectifs : La considération des conséquences futures (CFC) distingue les individus qui adoptent des comportements basés sur des besoins et des préoccupations immédiats des individus qui considèrent les conséquences futures de leurs comportements. Notre objectif était d'évaluer l'association entre la CFC et l'alimentation, et de tester le rôle médiateur des motivations de choix alimentaires sur cette relation.
Méthodes : Les individus (âge ≥ 18 ans) ont rempli le questionnaire CFC-12 en 2014, au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures et un questionnaire sur les motivations des choix alimentaires. Une analyse de médiation multiple a permis d'évaluer l'effet médiateur des motivations des choix alimentaires sur l'association transversale entre la CFC et l'alimentation, ajusté sur des facteurs sociodémographiques.
Contexte : Données de l'étude de cohorte NutriNet-Santé.
Participants : 27 330 participants.
Résultats : La CFC était associée à toutes les motivations des choix alimentaires (P < 0,001), avec les associations positives les plus fortes pour les motivations suivantes "évitement pour des raisons environnementales", "absence de contaminants" et "santé", et les associations négatives les plus fortes pour "innovation" et "commodité". Des effets totaux positifs ont été constatés entre la CFC et la consommation de groupes alimentaires sains (fruits et légumes, aliments complets, légumineuses) ; et des effets totaux négatifs pour l'alcool, la viande, la volaille et la viande transformée (P < 0,001). La CFC était positivement associée à la qualité du régime alimentaire (P < 0,001). En ce qui concerne les groupes alimentaires, les principaux médiateurs étaient des préoccupations plus élevées en matière de "santé" (8,4 à 32,6 %), et "environnementales" (13,7 à 22,1 %) et des préoccupations moindres en matière "d'innovation" (7,3 à 25,1 %).
Conclusions : La CFC était associée à un apport alimentaire plus sain, essentiellement médiée par des motivations auto-centrées ou altruistes des participants davantage tournés vers l'avenir, notamment en matière de santé et d'environnement. S'intéresser à la prise de conscience des avantages futurs des individus dans les interventions de santé publique pourrait conduire à des comportements alimentaires plus sains.
Mots-clés : Adultes ; Prise en compte des conséquences futures ; Prise alimentaire ; Motifs des choix alimentaires ; France.
doi: 10.1017/S1368980023002501. Epub ahead of print. PMID: 38326937.
Objectifs : La considération des conséquences futures (CFC) distingue les individus qui adoptent des comportements basés sur des besoins et des préoccupations immédiats des individus qui considèrent les conséquences futures de leurs comportements. Notre objectif était d'évaluer l'association entre la CFC et l'alimentation, et de tester le rôle médiateur des motivations de choix alimentaires sur cette relation.
Méthodes : Les individus (âge ≥ 18 ans) ont rempli le questionnaire CFC-12 en 2014, au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures et un questionnaire sur les motivations des choix alimentaires. Une analyse de médiation multiple a permis d'évaluer l'effet médiateur des motivations des choix alimentaires sur l'association transversale entre la CFC et l'alimentation, ajusté sur des facteurs sociodémographiques.
Contexte : Données de l'étude de cohorte NutriNet-Santé.
Participants : 27 330 participants.
Résultats : La CFC était associée à toutes les motivations des choix alimentaires (P < 0,001), avec les associations positives les plus fortes pour les motivations suivantes "évitement pour des raisons environnementales", "absence de contaminants" et "santé", et les associations négatives les plus fortes pour "innovation" et "commodité". Des effets totaux positifs ont été constatés entre la CFC et la consommation de groupes alimentaires sains (fruits et légumes, aliments complets, légumineuses) ; et des effets totaux négatifs pour l'alcool, la viande, la volaille et la viande transformée (P < 0,001). La CFC était positivement associée à la qualité du régime alimentaire (P < 0,001). En ce qui concerne les groupes alimentaires, les principaux médiateurs étaient des préoccupations plus élevées en matière de "santé" (8,4 à 32,6 %), et "environnementales" (13,7 à 22,1 %) et des préoccupations moindres en matière "d'innovation" (7,3 à 25,1 %).
Conclusions : La CFC était associée à un apport alimentaire plus sain, essentiellement médiée par des motivations auto-centrées ou altruistes des participants davantage tournés vers l'avenir, notamment en matière de santé et d'environnement. S'intéresser à la prise de conscience des avantages futurs des individus dans les interventions de santé publique pourrait conduire à des comportements alimentaires plus sains.
Mots-clés : Adultes ; Prise en compte des conséquences futures ; Prise alimentaire ; Motifs des choix alimentaires ; France.
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