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Association entre l'indice alimentaire basé sur le Nutri-Score et la santé bucco-dentaire : analyses dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 25/03/2020
Nutrients. 2019; 11(9). pii: E1998

VA Andreeva, M Egnell, P Galan, G Feron, S Hercberg, C Julia.

L'implémentation en 2017 en France de l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score sur le devant de l'emballage des produits alimentaires était conçu comme une stratégie de santé publique pour aider les consommateurs dans leurs choix des aliments plus sains, ainsi réduire les taux de maladies chroniques au niveau de la population. Le Nutri-Score et l'indice alimentaire individuel associé sont basés sur les normes alimentaires britanniques (FSAm-NPS-DI). Des recherches antérieures ont mis en évidence la relation entre l'indice alimentaire et divers critères de jugement concernant la santé physique, or aucune étude n'a testé le lien avec la santé bucco-dentaire.

Nous avons analysé l'association transversale de l'indice alimentaire avec la santé bucco-dentaire dans un échantillon de 33 231 adultes de la cohorte française NutriNet-Santé. La santé bucco-dentaire a été évaluée en 2016 avec l’échelle GOHAI ; le score FSAm-NPS-DI a été calculé en utilisant 3 enregistrements alimentaires de 24 h ; plus le score est bas, plus l'alimentation est de bonne qualité nutritionnelle.

Les modèles statistiques ajustés ont montré des associations modestes mais significatives entre l'indice alimentaire et la santé bucco-dentaire chez les plus jeunes (18–59 ans) et les participants plus âgés (60+ ans), la force de l’association étant plus élevée dans le premier groupe (valeur F: 28,5 contre 6,3 ; valeurs p < 0,0001).

Quoique préliminaire, les résultats soulignent la pertinence des indices alimentaires sous-tendant l’étiquetage nutritionnel. Des recherches futures sont nécessaires pour confirmer les associations.

Pour en savoir plus : Score FSA & asthme ; Score FSA & cancer du sein ; Score FSA & maladies cardiovasculaires

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31450857
 

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Combinaison de comportements sains et risque d’hypertension dans une cohorte d’adultes français

Publié le 28/01/2020
Nutrients. 2019;11(7).

Lelong H, Blacher J, Baudry J, Adriouch S, Galan P, Fezeu L, Hercberg S, Kesse-Guyot E.

Contexte et objectifs : L’adoption de comportements sains ou de mesures non médicamenteuses est largement recommandée pour la prévention et le contrôle de l’hypertension. Cependant, il y a peu de données sur l’impact que pourrait avoir l’adhérence à plusieurs comportements sains sur le risque de survenue d’hypertension en population générale. L’objectif de cette étude était d’élaborer un score d’adhérence aux différentes mesures non médicamenteuses largement recommandées pour améliorer la prévention de l’hypertension, le score HLI pour « Healthy Lifestyle Index » et d’étudier l’impact individuel et combinées de ces différentes mesures, à savoir : avoir un indice de masse corporelle (IMC) ≤ 25 kg/m2, avoir une activité physique modérée à intense, avoir une consommation d’alcool limitée (≤ 20g d’éthanol/j), adhérer à une alimentation globale équilibrée type DASH pour Dietary Approaches to Stop Hypertension, sur le risque de survenue d’une hypertension dans une population d’adultes sains.

Méthodes : Le risque de survenue d’hypertension incidente a été étudié à partir des données prospectives de 80 426 adultes français, participants à l’étude NutriNet-Santé, une e-cohorte française. Pour chaque participant les données alimentaires, socio-démographiques, de mode vie et de santé ont été collectées à l’inclusion et annuellement à travers des questionnaires spécifiques permettant d’élaborer un score HLI. L’association entre le score HLI et la survenue d’hypertension a été évaluée à l’aide de modèles de Cox multivariés. Le pourcentage hypothétique de risque attribuable (PAR) de nouveaux cas d’hypertension correspondant à la non adhérence à chacune des mesures non médicamenteuses d’une part et le PAR correspondant à la non adhérence à l’ensemble de ces mesures d’autre part ont également été calculés.

Résultats : Durant un suivi moyen de 3,4± 2,1 ans, 2 413 cas d’hypertension incidente ont été documentés. Par comparaison aux participants n’adhérant à aucune ou à une seule des mesures non médicamenteuses, les participants adhérant à 2 mesures avaient un risque de survenue d’hypertension diminué de 24 % (Hazard Ratio (HR)=0,76 (Intervalle de Confiance (IC) 95 %, 0,67-0,85)), ceux adhérant à 3 mesures un risque diminué de 53 % (HR=0,47 (IC 95 %, 0,42-0,53)) et ceux adhérant à toutes les mesures un risque diminué de 65 % (HR=0,35 (IC 95 %, 0,30-0,41)). Adhérer à l’ensemble des mesures non médicamenteuse versus aucune, une seule, deux ou trois était associée un du risque d’hypertension diminué de moitié (HR=0,56 (IC 95 %, 0,46-0,65)).

Conclusion : Une promotion encore plus active des comportements sains dans la population générale pourrait être un levier essentiel pour combattre l’épidémie d’hypertension.  

Pour en savoir plus : Alimentation & pression artériellerecommandations nutritionnelles et pression artériellefacteurs nutritionnels & hypertension

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31340445
 

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Association entre la consommation de fibres, le score de symptômes d’asthme et le contrôle de l’asthme

Publié le 27/01/2020
Br J Nutr. 2019:1-40.

Andrianasolo RM, Hercberg S, Kesse-Guyot E, Druesne-Pecollo N, Touvier M, Galan P, Varraso R.

De nombreuses études suggèrent le rôle bénéfique d'une consommation élevée en fibres pour la prévention des maladies chroniques. Si plusieurs études ont rapporté un rôle protecteur de la consommation de fibres sur la santé respiratoire, peu d’études ont été conduites sur le rôle de la consommation en fibres alimentaires, les types et sources de fibres sur l'asthme. L’objectif de ce travail était donc d’étudier l’association entre la consommation de fibres (total, soluble et insoluble) et les sources de fibres (céréales, légumes, fruits, graines et légumineuses) et le score de symptômes d’asthme ainsi que le contrôle de l’asthme.

Tous les participants de la cohorte NutriNet-Santé ayant complété au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures sur 2 ans de suivi depuis leur inscription et ayant répondu à un questionnaire respiratoire détaillé en 2017 ont été inclus dans cette étude (n=35 380). L'asthme a été défini à l’aide du score de symptômes d'asthme proposé par Pekkanen et al. et le contrôle de l'asthme par l’ACT (Asthme mal contrôlé : ACT≤19). Les apports en fibres (grammes/jour) ont été classés selon les quintiles sexe-spécifiques. Des modèles de régression binomiale négative ont été utilisés pour évaluer les associations entre la consommation de fibres et le score de symptômes d'asthme, et des modèles de régression logistique pour l’association entre la consommation de fibres et le contrôle de l'asthme.

Les participants étaient âgés en moyenne de 54 ans, avec une majorité de femmes, 49 % d'anciens fumeurs et 27 % rapportant au moins un symptôme d'asthme. Après ajustement sur divers facteurs de confusion potentiels, des apports plus élevés en fibres totales, solubles, insolubles, fibres provenant de céréales, des fruits et des graines étaient associés significativement et négativement au score de symptômes d'asthme aussi bien chez les femmes que chez les hommes : les OR associés au 5ème quintile (consommation de fibres plus élevée) étaient de 0,73 (0,67-0,79) chez les femmes et 0,63 (0,55-0,73) chez les hommes (P de tendance <0,0001) comparativement au 1er quintile (consommation de fibres plus basse). er quintile, les OR associés au 5ème quintile étaient de 0,72 (0,55-0,95) chez les femmes et de 0,45 (0,26-0,79) chez les hommes (P de tendance = 0,01).

Nos résultats suggèrent qu'une consommation élevée de fibres alimentaires, principalement les fibres insolubles et celles issues des céréales, était associée à moins de symptômes d'asthme et à un meilleur contrôle de la maladie.

Pour en savoir plus :  Scores alimentaires, alimentation, qualité de l’alimentation, charcuteries et asthme

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31340870
 

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Programme National Nutrition Santé - Guidelines Score 2 (PNNS-GS2) : développement et validation d'un score de qualité nutritionnelle reflétant les recommandations alimentaires françaises de 2017

Publié le 27/01/2020
Br J Nutr. 2019 Aug 14;122(3):331-342.

Chaltiel D, Adjibade M, Deschamps V, Touvier M, Hercberg S, Julia C, Kesse-Guyot E.

Suite à la révision des recommandations nutritionnelles françaises en 2017, le score du Programme National Nutrition Santé  (le PNNS-GS), construit sur les recommandations précédentes publiées en 2001, devait être mis à jour. Cette étude transversale visait donc à développer et valider le PNNS-GS2, un score nutritionnel prédéfini basé sur les recommandations nutritionnelles françaises révisées en 2017.

Au total, 80 965 participants recrutés parmi les adultes français (≥ 18 ans) de la cohorte prospective NutriNet-Santé sur le Web ont été inclus. Les données recueillies comprenaient des données alimentaires répétées sur 24 heures sur une période de deux ans, des données sociodémographiques et, pour 16 938 sujets, des données cliniques et biologiques. La pondération et les seuils des composantes du PNNS-GS2 ont été fixés collégialement par des experts en nutrition qui ont participé à la révision des directives en 2017. Les facteurs sociodémographiques, nutritionnels, cliniques et biologiques ont été étudiés selon les quintiles (Q) du PNNS-GS2 (intervalle théorique allant de -17 à +14,25).

Le PNNS-GS2 moyen était de 2,1 (SD = 3,1) chez les femmes et de -0,3 (SD = 3,6) chez les hommes. Un PNNS-GS2 plus élevé (plus grand respect des recommandations alimentaires de 2017) était associé positivement à (différence moyenne entre le 5e quintile et le 1er quintile chez les femmes/les hommes) l'âge (+8,4/+4,7 ans), l'éducation (+3,9/+7,4 % du niveau universitaire), (+13,3/+3,5 % de ≥60 min/d) et non-fumeur (+9,7/+13,7 %), et était associé négativement à la pression artérielle moyenne (-3,0/-2,8 mmHg), au LDL-cholestérol plasmatique (-0,07/-0,06 g/l) et aux concentrations de triglycérides (-0,10/-0,16 g/l). Un PNNS-GS2 plus élevé était également associé à un apport plus élevé d'éléments nutritifs favorables, par exemple les AGPI n-3 (+0,2/+0,2 % de l'apport énergétique), les fibres (+8,7/+10,7 g) et la vitamine C (+36,6/+43,8 mg).

Les associations entre le PNNS-GS2 et les facteurs sociodémographiques et nutritionnels justifiant sa validation sont cohérentes. D'autres études sont nécessaires pour évaluer son association avec la mortalité et la morbidité.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31342885

 

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Consommation de boissons sucrées et risque de cancer : résultats de la cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 27/01/2020
BMJ. 2019;366:l2408.

Chazelas E, Srour B, Desmetz E, Kesse-Guyot E, Julia C, Deschamps V, Druesne-Pecollo N, Galan P, Hercberg S, Latino-Martel P, Deschasaux M, Touvier M.

Introduction : Selon le Global Burden of Disease, la consommation de boissons sucrées a augmenté d’environ 40 % entre 1990 et 2016. Les boissons sucrées et édulcorées ont étés associées au risque de pathologies cardiométaboliques, mais concernant le lien direct avec le cancer, les données de la littérature sont encore limitées. Notre objectif était d’évaluer les associations entre la consommation de boissons sucrées et édulcorées et le risque de cancer.

Matériel et méthodes : Les analyses ont été effectuées sur 101 257 sujets adultes (âge moyen 42.2±14.4 ans ; temps de suivi moyen 5.1 ans) inclus dans la cohorte prospective NutriNet-Santé (2009-2017). La consommation de boissons sucrées et édulcorées a été évaluée grâce à des enregistrements de 24 h répétés, élaborés afin de déterminer la consommation habituelle de 3300 items d’aliments et de boissons différents. Les associations entre la consommation de boissons sucrées et édulcorées et le risque de cancer (au global, sein, prostate et colorectal) ont été étudiées grâce à des modèles de Fine & Gray ajustés sur les facteurs de confusion connus.


Résultats : Une augmentation de 100 mL de la consommation de boissons sucrées était significativement associée au risque de cancer au global (n=2193 cas; sHR=1,18, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,10 à 1,27, P<0,0001) et de cancer du sein (n=693 cas; sHR=1,22, IC 95 % : 1,07 à 1,39, P=0,004). Les sous-analyses ont montré qu’une augmentation de 100 mL de la consommation de jus de fruit 100 % pur jus était significativement associée au risque de cancer au global (sHR=1,12, IC 95 % : 1,03 à 1,23, P=0,007). Dans les analyses secondaires, une augmentation du sucre provenant des boissons sucrées a été associée positivement à l'ensemble des cancers (sHR pour une augmentation de 10 g/j de sucre = 1,16, IC 95 % : 1,09 à 1,24, P<0,0001) et au cancer du sein (sHR pour une augmentation de 10 g/j de sucre = 1,18, IC 95 % : 1,05 à 1,33, P=0,006). D'autres ajustements pour plusieurs indicateurs de la qualité de l'alimentation n'ont pas modifié substantiellement les résultats, pas plus que d'autres analyses de sensibilité. L'étude était étant interventionnelle, la causalité des associations observées ne peut être établie.

Conclusion : Dans un contexte où l'OMS s'interroge sur le niveau de preuve des données scientifiques à l'appui de la mise en œuvre d'une taxe sur les boissons sucrées, les résultats de cette étude observationnelle basée sur une importante cohorte prospective suggèrent qu'une consommation accrue de boissons sucrées pourrait être associée positivement au risque de cancer au global et du sein. Il est à noter que les jus de fruits 100 % pur jus étaient également associés positivement au risque de cancer au global. Ces résultats doivent être reproduits dans d'autres études prospectives à grande échelle. Ils suggèrent que les boissons sucrées, qui sont massivement consommées dans les pays occidentaux, peuvent potentiellement représenter un facteur de risque modifiable pour la prévention du cancer.

Pour en savoir plus : Communiqué de presse

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31292122
 

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