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Expositions professionnelles aux irritants et sensibilisants, asthme et contrôle de l'asthme dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 14/11/2022
Guillaume SIT, Raphaëlle VARRASO, Léopold K. FEZEU, Pilar GALAN, Florence ORSI, Emilie PACHECO DA SILVA, Mathilde TOUVIER, Serge HERCBERG, Christophe PARIS, Nicole LE MOUAL, Orianne DUMAS

Lien PubMed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36108925/

Contexte. Le rôle des expositions professionnelles chroniques aux irritants dans l'asthme n'est pas encore bien établi. Peu d'études ont examiné leurs associations avec l'asthme et son contrôle.

Objectif. Étudier les associations entre les expositions professionnelles et l'asthme et son contrôle, avec un intérêt particulier pour les irritants, notamment les produits de nettoyage/désinfectants (PND) et les solvants.

Méthodes. Les analyses ont inclus 4469 adultes (3792 sans asthme ni symptômes respiratoires, 677 avec un asthme actuel ; 75,9% de femmes, âge moyen 54 ans) provenant d'une étude cas-témoins (2018) issue de la cohorte NutriNet-Santé. L'asthme actuel était défini par un asthme vie associé à des symptômes d’asthme, des traitements ou des crises d'asthme au cours des 12 derniers mois, l'asthme de l'adulte par un âge à la première crise d'asthme > 16 ans, et l'asthme non contrôlé par un score au « Asthma Control Test » (ACT) <20. Les expositions vie/actuelles ont été évaluées à l'aide de la matrice emploi-exposition spécifique à l'asthme professionnel OAsJEM. Les associations entre expositions professionnelles et asthme ou son contrôle ont été évaluées avec des régressions logistiques multinomiales ajustées sur le sexe, l'âge, le tabagisme et l'indice de masse corporelle.

Résultats. Les expositions vie aux sensibilisants (haut poids moléculaire [HMW] : Odds Ratio 1,53 ; Intervalle de Confiance 95% 1,18-2,00, et bas poids moléculaire [LMW] : 1,42 ; 1,09-1,87), aux irritants (1,32 ; 1,03-1,68) et aux PND (1,43 ; 1,10-1,85) étaient associés à l'asthme actuel chez l'adulte. Des associations significatives entre les expositions vie et l'asthme non contrôlé à l'âge adulte ont été observées pour les sensibilisants HMW (2,69 ; 1,52-4,78) et LMW (2,27 ; 1,24-4,37), les irritants (2,32 ; 1,36-3,95) et les PND (2,59 ; 1,48-4,54). Les résultats étaient similaires pour les expositions actuelles, avec des OR plus élevés. Aucune association n'a été observée avec les solvants.

Conclusion. Les expositions professionnelles aux sensibilisants et aux irritants sont associées à l'asthme actuel chez l'adulte et à l'asthme non contrôlé. Les agents irritants et sensibilisants doivent faire l’objet d’une attention particulière dans la prise en charge de l'asthme.

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Associations entre les mesures de la position socio-économique et les habitudes alimentaires durables dans l'étude NutriNet-Santé.

Publié le 14/11/2022
Baudry J, Allès B, Langevin B, Reuzé A, Brunin J, Touvier M, Hercberg S, Lairon D, Péneau S, Pointereau P, Kesse-Guyot E.

Lien Pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36213945/

Le but de cette étude était d’examiner la relation entre caractéristiques socioéconomiques et régimes alimentaires durables.
Les données alimentaires ont été calculées à partir d’un questionnaire de fréquence alimentaire. La durabilité des régimes a été évaluée en se basant sur le modified Sustainable Diet Index (mSDI), qui comprenait 4 indicateurs (nutrition, environnement et aspect culturel). Des scores plus élevés reflétaient une plus grande durabilité.
Les marqueurs de position socio-économique étudiés étaient l'éducation, le revenu du ménage et le statut professionnel. Des modèles de régression linéaire et de Poisson multi-ajustés ont été utilisés pour évaluer l'association transversale des marqueurs du statut socio-économique avec un régime alimentaire durable, et les sous-composantes de la durabilité, respectivement chez 29 119 volontaires de la cohorte NutriNet-Santé.
Les personnes ayant un régime alimentaire plus durable avaient un coût monétaire légèrement plus élevé, un apport énergétique plus faible et consommaient moins d'aliments d'origine animale que leurs homologues. Un niveau d'éducation plus faible était associé à une durabilité globale du régime alimentaire et à des sous-scores nutritionnels, socioculturels et environnementaux plus faibles. Les ouvriers et les employés avaient un mSDI plus faible que les professions intermédiaires.
Dans l'ensemble, nos résultats ont mis en évidence des associations entre le statut socio-économique et le niveau de durabilité du régime alimentaire, ce qui plaide en faveur de la mise en œuvre de politiques alimentaires appropriées pour promouvoir des régimes durables à moindre coût
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Les motivations individuelles d'achat d'alimentaire durable se traduisent-elles par un changement individuel vers une alimentation plus durable ? Une analyse longitudinale dans la cohorte NutriNet-Sante

Publié le 16/08/2022

Joséphine Brunin, Benjamin Alles, Sandrine Péneau, Anouk Reuzé, Philippe Pointereau, Mathilde Touvier, Serge Hercberg, Denis Lairon, Julia Baudry, Emmanuelle Kesse-Guyot.

Lien : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S266678432200016X?via%3Dihub

De nombreuses études ont démontré les faiblesses des systèmes alimentaires en matière d'environnement et de santé et la nécessité d'une amélioration est désormais reconnue. Bien qu’une partie des consommateurs semblent être plus conscients des questions de durabilité, les motivations d’achat alimentaires durables ne se traduisent pas systématiquement par un comportement d'achat. Les objectifs de cette étude étaient les suivants : identifier une typologie des changements alimentaires et analyser si ces changements alimentaires vers une consommation plus durable entre 2014 et 2018 (en tenant compte de la qualité nutritionnelle, des aliments d’origine végétale et de la consommation de produits biologiques) étaient liés à un ensemble de motivations d'achat alimentaire.

Dans la cohorte française NutriNet-Santé, 13 292 individus ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire en 2014 et 2018 et un questionnaire validé de motivations d'achat alimentaire en 2013, avec un accent particulier sur la durabilité. Une typologie a été construite pour identifier les clusters à l'aide d'un modèle statistique de régression par rangs réduits (RRR), avec les différences de consommation alimentaire comme variables prédictives et un ensemble de scores alimentaires (reflétant la qualité nutritionnelle, les aliments d'origine végétale et la consommation de produits biologiques) comme variables de réponse. Les associations entre les changements alimentaires et les motivations d'achat alimentaire ont été évaluées à l'aide d'une ANCOVA.

Les participants ayant le régime alimentaire le plus durable en 2014 et ont continué de l’améliorer au fil du temps (augmentation de la consommation d'aliments favorable à la santé d’origine végétale et de produits biologiques) présentaient des motivations d'achat alimentaire durable plus élevées. Il s'agissait plus souvent de femmes, de personnes jeunes, et plus diplômées. Les participants ayant les motivations durables les plus faibles avaient au même temps un régime alimentaire plutôt non durable et ont amélioré leur régime alimentaire en 2018. Les participants ayant des motivations fortes liées au prix, à l'innovation et à la praticité ont montré une diminution de la qualité de leur alimentation au fil du temps (augmentation des aliments défavorable à la santé d’origine végétale et animale, des boissons alcoolisées, diminution de la consommation de produits biologiques). Ce cluster présentait la plus forte proportion d'hommes, de personnes moins diplômées, et de personnes âgées de plus de 65 ans.

Nos résultats indiquent qu'une partie de la population s'est intéressée à l'achat d'aliments durables et a amélioré la durabilité de son alimentation sur une courte période. Certains participants, présentant des caractéristiques socio-démographiques spécifiques, n'étaient pas conscients de la durabilité de leur alimentation. Il est donc essentiel de sensibiliser une certaine partie de la population à la durabilité alimentaire.


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Consommation de produits laitiers et risque de cancer: résultats de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 16/08/2022

Int J Cancer. 2022 Jun 15;150(12):1978-1986. doi: 10.1002/ijc.33935.

Mélanie Deschasaux-Tanguy*, Laura Barrubés Piñol*, Laury Sellem, Charlotte Debras, Bernard Srour, Eloi Chazelas, Gaëlle Wendeu-Foyet, Serge Hercberg, Pilar Galan, Emmanuelle Kesse-Guyot, Chantal Julia, Nancy Elvira Babio Sánchez, Jordi Salas Salvadó, Mathilde Touvier (*co-premières auteurs)

Lien : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/ijc.33935

De nombreuses questions subsistent concernant l’impact de la consommation de produits laitiers sur la santé à long terme, et en particulier leur rôle dans le développement de cancers fréquents comme le cancer du sein ou le cancer de la prostate. Par ailleurs, il existe peu de données prenant en compte d’éventuelles différences d’effets en fonction des différents types de produits laitiers.

L’objectif de notre étude était donc d’évaluer les associations entre la consommation de produits laitiers (au global et de différents types) et le risque de cancer.

Notre étude incluait 101 279 participants de la cohorte NutriNet-Santé (78,7% de femmes, âge moyen de 42,2 ans). La consommation de produits laitiers a été estimée à l’aide d’enregistrements de 24h validés et répétés. Des modèles de Cox à risques proportionnels incluant un grand nombre de facteurs liés aux caractéristiques sociodémographiques et au mode de vie ont été utilisés.

Dans cet échantillon, 2503 cas de cancers incidents (783 cancers du sein, 323 cancers de la prostate et 182 cancers colorectaux) ont été documenté au cours d’un suivi médian de 5,9 ans.

La consommation de produits laitiers (tous confondus) n’était pas associée de manière significative au risque de cancer. En revanche la consommation de fromage blanc était associée à un risque accru de cancer au global (HR pour l’augmentation d’une portion = 1,11 [IC 95% : 1,01-1,21] ; P = 0.03) et de cancer colorectal (HR pour l’augmentation d’une portion = 1,39 [1,09-1,77] ; P < 0,01). Par ailleurs, la consommation de desserts lactés sucrés était associée au risque de cancer colorectal (HR pour l’augmentation d’une portion = 1,58 [1,01-2,46] ; P = 0.046]. Aucune association n’a été observée entre la consommation de produits laitiers ou de desserts lactés sucrés et le risque de cancer du sein ou de la prostate.

Pour conclure, notre étude n’a pas montré d’associations significatives entre la consommation de produits laitiers et le risque de cancer, à l’exception d’une association entre la consommation de fromage blanc et le risque de cancer au global et de cancer colorectal, association qui reste néanmoins à clarifier, notamment concernant les potentiels mécanismes impliqués. De même une association a également été observée entre la consommation de desserts lactés sucrés et le risque de cancer colorectal. Ces associations nécessitent d’être confirmées par de futures études.


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Association prospective entre des profils d’exposition alimentaire aux pesticides et le risque de diabète de type 2 dans la cohorte NutriNet-Santé.

Publié le 16/08/2022

Pauline Rebouillat, Rodolphe Vidal, Jean-Pierre Cravedi, Bruno Taupier-Letage, Laurent Debrauwer, Laurence Gamet-Payrastre, Hervé Guillou, Mathilde Touvier, Léopold K. Fezeu, Serge Hercberg, Denis Lairon, Julia Baudry & Emmanuelle Kesse-Guyot.
Publié le 25/05/2022 dans le journal Environmental Health
Lien vers la publication : https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-022-00862-y

Contexte

Peu d’études en population ont porté sur l’exposition alimentaire aux pesticides et les effets potentiels de mélange sont encore peu connus. L’objectif de cette étude était d’évaluer les associations entre les profils d'exposition alimentaire aux pesticides et le diabète de type 2 chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé.

Méthodes

Au début de l’étude, les participants ont complété un fréquentiel alimentaire, évaluant la consommation d'aliments conventionnels et biologiques. Les expositions à 25 substances actives ont été estimées à l'aide de la base de données de contamination du Chemisches und Veterinäruntersuchungsamt Stuttgart, qui comprenait des données pour les aliments conventionnels et biologiques. Les cas de diabète de type 2 ont été identifiés via une approche multi-sources.

Les profils d’exposition alimentaire aux pesticides ont été établis en utilisant la Factorisation par Matrices non-Négatives (NMF), méthode particulièrement adaptée aux données de contamination. Des modèles de Cox, ajustés sur les facteurs de confusion connus, ont été utilisés pour estimer les Hazard Ratios (HR) et intervalles de confiance à 95%, pour les associations entre les quatre composantes NMF, divisées en quintiles, et le risque de diabète de type 2.

Résultats

L’échantillon d’étude se composait de 33 013 participants âgés de 53 ans en moyenne, comprenant 76% de femmes. Pendant le suivi (suivi médian : 5,95 années), 340 cas incidents de diabète de type 2 ont été identifiés.

Des associations positives ont été retrouvées entre la composante NMF 1 (reflétant l’exposition la plus forte à plusieurs pesticides de synthèse) et le risque de diabète de type 2 sur l’échantillon complet : HRQ5vsQ1 = 1,47, 95% CI (1,00 ; 2,18). La composante NMF 3 (reflétant une exposition faible aux pesticides de synthèse) était associée à un plus faible risque de diabète de type 2, uniquement chez les participants adhérant fortement aux dernières recommandations nutritionnelles françaises (qualité de l’alimentation élevée, y compris une consommation élevée d’aliments végétaux) : HRQ5vsQ1=0,31, IC 95% (0,10 ; 0,94). 

Conclusion

Ces résultats mettent en évidence un rôle potentiel de l'exposition à certains mélanges de
pesticides avec des effets différents selon le mélange auquel les participants sont exposés. Ces associations doivent être confirmées dans d'autres types d'études et dans d'autres contextes. Ces résultats pourraient avoir des implications importantes pour le développement de stratégies de prévention, par le biais de réglementations ou de recommandations nutritionnelles.


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