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Association prospective entre des profils d’exposition alimentaire aux pesticides et le risque de diabète de type 2 dans la cohorte NutriNet-Santé.

Publié le 16/08/2022

Pauline Rebouillat, Rodolphe Vidal, Jean-Pierre Cravedi, Bruno Taupier-Letage, Laurent Debrauwer, Laurence Gamet-Payrastre, Hervé Guillou, Mathilde Touvier, Léopold K. Fezeu, Serge Hercberg, Denis Lairon, Julia Baudry & Emmanuelle Kesse-Guyot.
Publié le 25/05/2022 dans le journal Environmental Health
Lien vers la publication : https://ehjournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12940-022-00862-y

Contexte

Peu d’études en population ont porté sur l’exposition alimentaire aux pesticides et les effets potentiels de mélange sont encore peu connus. L’objectif de cette étude était d’évaluer les associations entre les profils d'exposition alimentaire aux pesticides et le diabète de type 2 chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé.

Méthodes

Au début de l’étude, les participants ont complété un fréquentiel alimentaire, évaluant la consommation d'aliments conventionnels et biologiques. Les expositions à 25 substances actives ont été estimées à l'aide de la base de données de contamination du Chemisches und Veterinäruntersuchungsamt Stuttgart, qui comprenait des données pour les aliments conventionnels et biologiques. Les cas de diabète de type 2 ont été identifiés via une approche multi-sources.

Les profils d’exposition alimentaire aux pesticides ont été établis en utilisant la Factorisation par Matrices non-Négatives (NMF), méthode particulièrement adaptée aux données de contamination. Des modèles de Cox, ajustés sur les facteurs de confusion connus, ont été utilisés pour estimer les Hazard Ratios (HR) et intervalles de confiance à 95%, pour les associations entre les quatre composantes NMF, divisées en quintiles, et le risque de diabète de type 2.

Résultats

L’échantillon d’étude se composait de 33 013 participants âgés de 53 ans en moyenne, comprenant 76% de femmes. Pendant le suivi (suivi médian : 5,95 années), 340 cas incidents de diabète de type 2 ont été identifiés.

Des associations positives ont été retrouvées entre la composante NMF 1 (reflétant l’exposition la plus forte à plusieurs pesticides de synthèse) et le risque de diabète de type 2 sur l’échantillon complet : HRQ5vsQ1 = 1,47, 95% CI (1,00 ; 2,18). La composante NMF 3 (reflétant une exposition faible aux pesticides de synthèse) était associée à un plus faible risque de diabète de type 2, uniquement chez les participants adhérant fortement aux dernières recommandations nutritionnelles françaises (qualité de l’alimentation élevée, y compris une consommation élevée d’aliments végétaux) : HRQ5vsQ1=0,31, IC 95% (0,10 ; 0,94). 

Conclusion

Ces résultats mettent en évidence un rôle potentiel de l'exposition à certains mélanges de
pesticides avec des effets différents selon le mélange auquel les participants sont exposés. Ces associations doivent être confirmées dans d'autres types d'études et dans d'autres contextes. Ces résultats pourraient avoir des implications importantes pour le développement de stratégies de prévention, par le biais de réglementations ou de recommandations nutritionnelles.


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