Relation entre alimentation et pression artérielle : une analyse transversale de l’étude NutriNet-Santé, une cohorte française sur internet
Am J Hypertens. 2015 28(3):362-71
Lelong H, Galan P, Kesse-Guyot E, Fezeu L, Hercberg S, Blacher J.
L’hypertension est la maladie chronique avec la plus forte prévalence dans le monde. Les comportements liés au mode de vie pour sa prévention et son contrôle font l’objet de recommandations mondiales. Cependant, leur relation avec la pression artérielle (PA), en particulier dans la population générale, nécessite des recherches supplémentaires. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact relatif de facteurs nutritionnels et du mode de vie sur la PA.
Des analyses transversales ont été réalisées sur les données de 8670 volontaires de l’étude NutriNet-Santé, une étude de cohorte française sur internet. Les apports alimentaires ont été estimés à partir de 3 enregistrements de 24 h. Les données sur les facteurs du mode de vie ont été collectées à partir de questionnaires et 3 mesures de la PA ont été effectuées en suivant un protocole standardisé. Les associations ajustées sur l’âge et les associations multivariées entre la pression artérielle systolique (PAS) et les facteurs du mode de vie ont été estimées par régressions linéaires multiples.
La PAS était plus élevée chez les participants avec des indices de masse corporelle (IMC) élevés. Les apports en sel était positivement associés avec la PAS chez les hommes mais pas chez les femmes. L’association négative entre consommation de fruits et légumes et PAS était significative dans les deux sexes. La consommation d’alcool était positivement associée à la PAS dans les deux sexes, contrairement à l’activité physique. Les 5 paramètres représentant les facteurs modifiables pour réduire l’hypertension plus l’âge et le niveau d’éducation, expliquaient 19,7 % de la variance de la PAS chez les femmes et 12,8 % chez les hommes. En tenant compte de leur coefficient de corrélation partielle, l’âge et l’IMC étaient les paramètres les plus importants en relation avec la PAS. L’apport en sel n’était plus associé à la PAS dans les deux sexes après ajustements multiples.
L’IMC est le facteur modifiable principal contribuant à la PAS après ajustements multiples.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25189870