Publications
Alimentation à base de végétaux, légumineuses et prévalence des facteurs de risque cardiométaboliques dans la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 18/08/2025
Fie Langmann, Clémentine Prioux, Mathilde Touvier, Emmanuelle Kesse-Guyot, Léopold K Fezeu, Julia Baudry, Christina C Dahm, Benjamin Allès
Langmann F, Prioux C, Touvier M, Kesse-Guyot E, Fezeu LK, Baudry J, Dahm CC, Allès B. Plant-based diets, legumes, and prevalence of cardiometabolic risk factors in the NutriNet-Santé cohort. Eur J Nutr. 2025 May 30;64(5):193. doi: 10.1007/s00394-025-03722-w. PMID: 40445244.
Les légumineuses sont des aliments riches en protéines, bénéfiques pour la santé et à faible impact environnemental. Cette étude a examiné les associations entre la consommation de légumineuses, isolément ou dans le cadre de régimes alimentaires à base de végétaux, et les facteurs de risque cardiométaboliques.
Cette étude transversale a utilisé un sous-échantillon de la cohorte NutriNet-Santé ayant complété trois enregistrements alimentaires de 24 heures à l’inscription et ayant bénéficié d’examens cliniques et biologiques. Les associations entre la consommation de légumineuses et un faible taux de cholestérol HDL (dit « bon » cholestérol »), un tour de taille élevé, une pression artérielle élevée, une glycémie élevée, des triglycérides sériques élevés, un cholestérol total ou un cholestérol LDL (dit « mauvais » cholestérol) élevé ont été estimées par des modèles statistiques. Ces derniers tenaient compte de nombreuses caractéristiques sociodémographiques, de mode de vie mais aussi des antécédents familiaux. Les associations avec deux indicateurs reflétant des régimes alimentaires à base de végétaux favorables ou moins favorables à la santé ont été étudiées selon deux groupes séparant les plus fortes consommatrices et forts consommateurs d’aliments ultra-transformés, et deux groupes de genre.
Une consommation élevée de légumineuses, comparée à une faible consommation, n’était pas significativement associée à la probabilité de présenter un faible taux de cholestérol HDL, un tour de taille élevé, une pression artérielle élevée, une glycémie élevée, un taux de triglycérides élevés, de cholestérol total ou de cholestérol LDL. En revanche, l’adhésion à un régime alimentaire favorable à la santé à base de végétaux était associée à une plus faible probabilité de présenter tous les facteurs de risque évoqués précédemment. Les associations n’étaient pas modifiées par la consommation d’aliments ultra-transformés ni par le sexe.
Les régimes alimentaires riches en légumineuses, céréales complètes, fruits, légumes et fruits à coque étaient associés à une plus faible probabilité de présenter des facteurs de risque cardiométaboliques, alors que la consommation de légumineuses prise isolément ne l’était pas. Le niveau de consommation de légumineuses reste relativement bas dans ce sous-échantillon de la cohorte NutriNet-Santé, ce qui rend complexe l’observation de potentiels effets bénéfiques sur la santé. Enfin, ces travaux appuient l’importance de considérer l’alimentation dans son ensemble pour étudier les liens nutrition et facteurs de risques cardiométaboliques.
L'alcool, le tabagisme et leur synergie en tant que facteurs de risque de diabète de type 2 incident
Publié le 18/08/2025
Indira Paz-Graniel, Junko Kose, Pauline Duquenne, Nancy Babio, Jordi Salas-Salvado, Serge Hercberg, Pilar Galan, Mathilde Touvier, Leopold K Fezeu, Valentina A Andreeva
Paz-Graniel I, Kose J, Duquenne P, Babio N, Salas-Salvadó J, Hercberg S, Galan P, Touvier M, Fezeu LK, Andreeva VA. Alcohol, smoking and their synergy as risk factors for incident Type 2 Diabetes. Am J Prev Med. 2025 Jul 31:108011. doi: 10.1016/j.amepre.2025.108011. Epub ahead of print. PMID: 40752888.
Introduction
Le tabagisme a été indépendamment lié à un risque accru de diabète de type 2 (DT2), tandis que le rôle de l'alcool demeure controversé. L'impact combiné de la consommation de tabac et d'alcool sur le risque de DT2 est sous-étudié. Cette étude a analysé les effets individuels et combinés du tabagisme et de l'alcool sur le risque de DT2.
Méthodes
Les données de 110 076 participants de la cohorte NutriNet-Santé (2009-2023), sans DT2 au départ et ayant des données sur l'alcool et le tabagisme, ont été analysées. Des modèles de régression de Cox multivariée ont évalué l'association de la consommation d'alcool (<2 vs. ≥2 portions/jour, <10 vs. ≥10 portions/semaine, grammes/jour d'éthanol) et du tabagisme (jamais vs. ancien/actuel fumeur) avec le risque de DT2. Les effets combinés du tabagisme intensif (≥20 cigarettes/jour) et de la consommation excessive d'alcool (>8 et >15 portions/semaine pour les femmes et les hommes, respectivement) ont également été évalués.
Résultats
Au cours de 7,5 années de suivi (820 470 années-personnes), 1 175 cas de DT2 ont été identifiés. La consommation d'alcool, y compris une consommation excessive, n'était pas significativement associée au risque de DT2. Les personnes ayant déjà fumé ou fumant actuellement avaient un risque de DT2 supérieur de 36 % par rapport à celles n'ayant jamais fumé (HR : 1,36 ; IC à 95 % : 1,20-1,53). Ceux qui fumaient de manière excessive avaient plus de deux fois le risque de ceux qui fumaient légèrement ou modérément (HR : 2,10 ; IC à 95 % : 1,46–3,02). L'exposition combinée au tabagisme et à une forte consommation d'alcool n'a pas augmenté de manière significative le risque de DT2 (HR : 1,11 ; IC à 95 % : 0,95–1,29).
Conclusions
Ces résultats soutiennent l'hypothèse que le tabagisme est un facteur de risque indépendant pour le DT2 et montrent que la consommation d'alcool n'apporte aucune protection. L'effet combiné de l'alcool et du tabac sur le risque de DT2 et les mécanismes sous-jacents à cette relation devraient être étudiés de manière plus approfondie.
L'alimentation consciente est associée à une alimentation davantage végétalisée dans l'étude NutriNet-Santé
Publié le 11/08/2025
Pauline Paolassini-Guesnier, Marion Van Beekum, Emmanuelle Kesse-Guyot, Julia Baudry, Rebecca Shankland, Angélique Rodhain, Alice Bellicha, Christophe Leys,
Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Benjamin Allès & Sandrine Péneau
Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Benjamin Allès & Sandrine Péneau
Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Shankland R, Rodhain A, Bellicha A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a healthier plant-based diet in the NutriNet-Santé study. Sci Rep. 2025 Jun 6;15(1):19928. doi: 10.1038/s41598-025-02195-5. PMID: 40481021; PMCID: PMC12144130.
Introduction et but de l’étude : L'alimentation consciente (AC) peut être globalement définie comme le fait de prêter attention à l'expérience alimentaire avec tous ses sens, et d'être témoin des réactions émotionnelles et physiques qui surviennent avant, pendant, et après l'expérience alimentaire, sans jugement ni réaction. Des données scientifiques suggèrent que ce concept pourrait être une approche efficace pour promouvoir des consommations alimentaires végétalisées favorables à la santé et l'environnement. Toutefois, la littérature ne contient que peu de données sur la relation entre l'AC et ces régimes végétalisés. Cette étude transversale avait pour objectif d’étudier l'association entre l'AC et les consommations alimentaires végétalisées.
Matériels et méthodes : En 2023, 13 768 participants de l’étude NutriNet-Santé ont rempli l'échelle Mind-Eat, qui évalue l'AC (totale et sous-dimensions), ainsi qu'au moins trois enregistrements alimentaires de 24 heures, et un questionnaire de choix alimentaires. La contribution des aliments d'origine végétale a été évaluée à l'aide des scores Plant-based Diet Index (PDI), healthy PDI (hPDI), et unhealthy PDI (uPDI). Les participants ont été classés en cinq groupes : les grands consommateurs de viande, les petits consommateurs de viande, les pesco-végétariens, les végétariens, et les végétaliens/végans. Des régressions linéaires et logistiques multivariables ont été effectuées pour analyser l'association entre l'AC (variable indépendante), et les scores PDI, hPDI et uPDI, les proportions de viande, de poisson, et de produits laitiers dans le régime alimentaire, et les 5 groupes de régime, (variables dépendantes), et ce en tenant compte des facteurs sociodémographiques et de mode de vie.
Résultats : L’AC était positivement associée au PDI (β=1,19; 95%IC: 0,98, 1,41) et au hPDI (β=1,00; 95%IC: 0,76, 1,24), et négativement au uPDI (β= -0,48; 95%IC: -0,70, -0,27), à la consommation de viande (β= -0,63; 95%IC: -0,76, -0,50), et de produits laitiers (β= -0,86; 95%IC: -1,14, -0,58) . Les individus ayant des niveaux plus élevés d’AC étaient plus à même d’être des petits consommateurs de viande (OR=1,13; 95%IC: 1,04, 1,23), pesco-végétariens (OR=1,56.; 95%IC: 1,33, 1,83), végétariens (OR=2,19.; 95%IC: 1,57, 3,05), ou végétaliens/végans (OR=1,35.; 95%IC: 1,24, 1,48). La plupart de ces résultats étaient similaires pour les sous-dimensions de l'AC.
Conclusions : Notre étude a montré que les participants ayant des niveaux élevés d'AC étaient plus susceptibles de suivre des régimes alimentaires végétalisés favorables à la santé. Ces résultats suggèrent que l'AC pourrait être une stratégie prometteuse pour promouvoir une réduction de la consommation de produits animaux, dans la perspective d’une plus grande durabilité alimentaire. Des études longitudinales sont nécessaires pour attribuer un lien de causalité à ces associations.
Mots clés : alimentation consciente ; nutrition ; régimes végétalisés ; végétarien ; végétalien
Profils de trajectoires de consommation alimentaire dans le temps chez les adultes français de la cohorte NutriNet-Santé (2014-2022) : Analyse multicritère de la durabilité
Publié le 11/08/2025
Hafsa Toujgani, Juhui Wang, Elie Perraud, Julia Baudry, Justine Berlivet, Benjamin Allès, Hélène Fouillet, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Denis Lairon, Philippe Pointereau, Christian Couturier, François Mariotti, Emmanuelle Kesse-Guyot; TRANSFood Consortium
Toujgani H, Wang J, Perraud E, Baudry J, Berlivet J, Allès B, Fouillet H, Hercberg S, Touvier M, Lairon D, Pointereau P, Couturier C, Mariotti F, Kesse-Guyot E; TRANSFood Consortium. Dietary consumption trajectory profiles over time of French adults from the NutriNet-Santé cohort (2014-2022): multicriteria analysis of sustainability. Int J Behav Nutr Phys Act. 2025 Jun 13;22(1):76. doi: 10.1186/s12966-025-01777-w. PMID: 40514663; PMCID: PMC12166596.
Contexte : Les régimes alimentaires ont un impact majeur sur le changement climatique et la morbidité, rendant les transitions vers des régimes durables urgentes. Peu d’études explorent des mesures alimentaires répétées sur plusieurs années ou les variations entre différents profils de consommateurs caractérisés par leurs caractéristiques sociodémographiques et alimentaires.
Objectif : Cette étude vise à identifier des profils de trajectoires alimentaires chez les adultes français (2014-2022) et à évaluer leurs impacts environnementaux, nutritionnels et sanitaires.
Méthodes: Les données de consommation de 17 187 participants de la cohorte NutriNet-Santé (52 % de femmes, âge moyen 48 ans, écart-type = 16) ont été recueillies via des questionnaires de fréquence alimentaire en 2014 (pondérés selon le recensement français), 2018 et 2022. Les profils de trajectoires alimentaires ont été modélisés à l’aide d’une approche multi-trajectoires basée sur une analyse en composantes principales des consommations ajustées sur l’énergie. Les associations avec les dimensions environnementale (émissions de gaz à effet de serre) et nutritionnelle (adhésion aux recommandations alimentaires françaises, indice de qualité du régime) ont été analysées à l’aide de modèles mixtes multivariés. Les impacts sanitaires ont été évalués en Années de Vie Ajustées sur l’Incapacité (DALYs) évitées, selon l’approche d’évaluation des risques comparatifs.
Résultats : Six profils de trajectoires alimentaires (P) distincts, par leur régime initial et leur évolution, ont été identifiés. P0 avait des apports moyens ; P1 et P5 étaient centrés sur la viande, P5 présentant la consommation animale la plus élevée. P3 et P4 étaient plus végétalisés, P4 maintenant des apports élevés en poisson et végétaux, tandis que P3 augmentait sa consommation de viande de ruminants. P2, dont le régime était initialement riche en aliments gras salés et/ou sucrés, a nettement évolué vers un régime plus végétal. Au fil du temps, les émissions de GES ont diminué (−5 % à −14 %), la qualité de l’alimentation s’est améliorée (score PNNS-GS2 : +12 % à +174 %), et les risques sanitaires ont reculé pour quatre profils en lien avec une réduction de la viande rouge et une hausse des céréales complètes et fruits. En revanche, les risques ont augmenté pour P4 et P5 en raison de la consommation de viande transformée.
Conclusion : Ces profils reflètent la diversité des segments de population, avec des régimes alimentaires et des progrès en matière de durabilité variés. Des recherches complémentaires seraient nécessaires sur les facteurs économiques, psychologiques et culturels pour accompagner les changements alimentaires durables et assurer leur acceptabilité.
Typologie de personnes consommant hors domicile : description des caractéristiques sociodémographiques, de mode de vie, nutritionnelles et environnementales dans la cohorte NutriNet-Santé
Publié le 17/06/2025
Emma Meyer, Benjamin Allès, Justine Berlivet, Sandrine Péneau, Alice Bellicha, Mathilde Touvier, Brigitte Langevin, Philippe Pointereau, Denis Lairon, Serge Hercberg, Emmanuelle Kesse-Guyot & Julia Baudry
Meyer, E., Allès, B., Berlivet, J. et al. Typology of out-of-home eaters: a description of sociodemographic, lifestyle, nutritional and environmental characteristics in the NutriNet-Santé cohort. Int J Behav Nutr Phys Act 22, 61 (2025). https://doi.org/10.1186/s12966-025-01752-5. PMID: 40420193.
Contexte : La consommation hors domicile (HD) offre la possibilité de promouvoir des régimes alimentaires plus sains et plus durables à grande échelle, étant donné le nombre élevé de personnes consommant régulièrement des aliments HD. Cependant, les informations sur les caractéristiques socio-économiques et alimentaires des personnes consommant HD sont limitées. Cette étude visait à identifier une typologie des personnes consommant HD en fonction de la fréquence et du type de repas consommés HD, ainsi que des caractéristiques sociodémographiques, du mode de vie, nutritionnelles et environnementales qui leur sont associées.
Méthodes : Cette étude portait sur un sous-échantillon d’une cohorte française (n = 29 140) ayant rempli un fréquentiel sur leur alimentation. La typologie a été construite à l’aide d’une analyse factorielle multiple suivie de procédures de classification ascendante hiérarchique et k-means. Afin de comparer les caractéristiques des différents groupes identifiés, des modèles ANCOVA ajustés sur l’apport énergétique ont été appliqués. Les comparaisons portaient sur les caractéristiques sociodémographiques, les modes de vie et les facteurs associés à l’alimentation : 1) qualité nutritionnelle des régimes globaux (c’est-à-dire incluant les consommations à domicile et HD), mesurée à l’aide de différents scores alimentaires (Programme National Nutrition Santé-Guidelines Score 2, Comprehensive Diet Quality Index, EAT-Lancet Diet Index, Diet Quality Index based on the Probability of Adequate Nutrient Intake) et 2) différentes pressions environnementales (émissions de gaz à effet de serre, occupation des terres et consommation d'énergie).
Résultats : Cinq clusters ont été identifiés : 1) Consommation HD en semaine uniquement (19%) ; 2) Consommation HD fréquemment en semaine et le week-end (24%) ; 3) Consommation bio HD (6%) ; 4) Consommation HD le week-end (19%) et 5) Pas de consommation HD (32%). Les personnes du cluster 1 étaient plus jeunes, plus fréquemment actives professionnellement et avaient plus souvent des enfants à la maison que les autres groupes. Les personnes du groupe 2 consommaient le plus fréquemment HD et avaient la qualité alimentaire la plus faible et les impacts environnementaux les plus élevés liés à l'alimentation ; Il s’agissait principalement de jeunes femmes, professionnellement actives, au statut socio-économique élevé. Le cluster 3, vivant plus souvent dans des zones urbaines et suivant des régimes spécifiques tels que les régimes végétaliens ou végétariens, avait la meilleure qualité alimentaire et les plus faibles impacts environnementaux liés à l'alimentation. Les clusters 4 et 5 comptaient une plus grande proportion de retraités, tandis que le groupe 4 montrait une plus grande proportion de personnes à haut revenu.
Conclusion : Nos résultats indiquent que la qualité de l'alimentation et les impacts environnementaux étaient plus élevés chez les personnes consommant fréquemment HD, alors que celles consommant davantage de produits biologiques affichaient des tendances inverses. Cette étude contribue à la compréhension des différentes caractéristiques des personnes consommant HD et pourrait servir de base à d'autres recherches dans ce domaine.
Meyer, E., Allès, B., Berlivet, J. et al. Typology of out-of-home eaters: a description of sociodemographic, lifestyle, nutritional and environmental characteristics in the NutriNet-Santé cohort. Int J Behav Nutr Phys Act 22, 61 (2025). https://doi.org/10.1186/s12966-025-01752-5. PMID: 40420193.
Contexte : La consommation hors domicile (HD) offre la possibilité de promouvoir des régimes alimentaires plus sains et plus durables à grande échelle, étant donné le nombre élevé de personnes consommant régulièrement des aliments HD. Cependant, les informations sur les caractéristiques socio-économiques et alimentaires des personnes consommant HD sont limitées. Cette étude visait à identifier une typologie des personnes consommant HD en fonction de la fréquence et du type de repas consommés HD, ainsi que des caractéristiques sociodémographiques, du mode de vie, nutritionnelles et environnementales qui leur sont associées.
Méthodes : Cette étude portait sur un sous-échantillon d’une cohorte française (n = 29 140) ayant rempli un fréquentiel sur leur alimentation. La typologie a été construite à l’aide d’une analyse factorielle multiple suivie de procédures de classification ascendante hiérarchique et k-means. Afin de comparer les caractéristiques des différents groupes identifiés, des modèles ANCOVA ajustés sur l’apport énergétique ont été appliqués. Les comparaisons portaient sur les caractéristiques sociodémographiques, les modes de vie et les facteurs associés à l’alimentation : 1) qualité nutritionnelle des régimes globaux (c’est-à-dire incluant les consommations à domicile et HD), mesurée à l’aide de différents scores alimentaires (Programme National Nutrition Santé-Guidelines Score 2, Comprehensive Diet Quality Index, EAT-Lancet Diet Index, Diet Quality Index based on the Probability of Adequate Nutrient Intake) et 2) différentes pressions environnementales (émissions de gaz à effet de serre, occupation des terres et consommation d'énergie).
Résultats : Cinq clusters ont été identifiés : 1) Consommation HD en semaine uniquement (19%) ; 2) Consommation HD fréquemment en semaine et le week-end (24%) ; 3) Consommation bio HD (6%) ; 4) Consommation HD le week-end (19%) et 5) Pas de consommation HD (32%). Les personnes du cluster 1 étaient plus jeunes, plus fréquemment actives professionnellement et avaient plus souvent des enfants à la maison que les autres groupes. Les personnes du groupe 2 consommaient le plus fréquemment HD et avaient la qualité alimentaire la plus faible et les impacts environnementaux les plus élevés liés à l'alimentation ; Il s’agissait principalement de jeunes femmes, professionnellement actives, au statut socio-économique élevé. Le cluster 3, vivant plus souvent dans des zones urbaines et suivant des régimes spécifiques tels que les régimes végétaliens ou végétariens, avait la meilleure qualité alimentaire et les plus faibles impacts environnementaux liés à l'alimentation. Les clusters 4 et 5 comptaient une plus grande proportion de retraités, tandis que le groupe 4 montrait une plus grande proportion de personnes à haut revenu.
Conclusion : Nos résultats indiquent que la qualité de l'alimentation et les impacts environnementaux étaient plus élevés chez les personnes consommant fréquemment HD, alors que celles consommant davantage de produits biologiques affichaient des tendances inverses. Cette étude contribue à la compréhension des différentes caractéristiques des personnes consommant HD et pourrait servir de base à d'autres recherches dans ce domaine.
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