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Associations transversales entre les régimes alimentaires végétaux favorables et moins favorables à la santé et le syndrome métabolique dans trois populations françaises distinctes, une méta-analyse
Publié le 09/05/2025
Clémentine Prioux, Sandra Wagner, Léopold K Fézeu, Valérie Deschamps, Charlotte Verdot, Julia Baudry, Mathilde Touvier, Serge Herberg, Julie-Anne Nazare, Axelle Hoge, Joao Pedro Ferreira, Patrick Rossignol, Nicolas Girerd, Sopio Tatulashvili, Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès
Prioux C, Wagner S, Fézeu LK, Deschamps V, Verdot C, Baudry J, Touvier M, Herberg S, Nazare JA, Hoge A, Ferreira JP, Rossignol P, Girerd N, Tatulashvili S, Kesse-Guyot E, Allès B. Cross-sectional associations between healthy and unhealthy plant-based diets and metabolic syndrome in three distinct French populations, a meta-analysis. Br J Nutr. 2025 Mar 3:1-48. doi: 10.1017/S0007114525000376. Epub ahead of print. PMID: 40026144.
Des études antérieures ont montré que l’adhésion à un régime riche en produits végétaux est associée à une diminution du risque d’avoir un évènement de santé cardiovasculaire. Cependant, ces régimes englobent une grande diversité d'aliments de qualité nutritionnelle diverses, pouvant avoir des effets distincts sur la santé. Notre objectif était d'examiner l'association transversale entre le syndrome métabolique, ses composantes, et des indicateurs d’adhésion à des régimes plus faibles en produits animaux, et riches en produits végétaux favorables à la santé comme les fruits et légumes, les produits céréaliers complets ou encore le thé et café non sucrés ; et moins favorables à la santé comme les frites, les bonbons ou les sodas sucrés ; et le syndrome métabolique. Pour cela nous avons utilisé les données issues de deux cohortes françaises et d'une étude représentative de la population française.
Cette étude a inclus 16 358 participants de l’étude NutriNet-Santé, 1 769 participants de l’étude Esteban et 1 565 participants de l’étude STANISLAS ayant effectué une visite clinique. Le syndrome métabolique a été défini selon les critères de la Fédération Internationale du Diabète. Les associations entre les indicateurs de consommation de produits végétaux favorables et moins favorables à la santé et le syndrome métabolique ont été estimées par des modèles statistiques tenant compte de nombreuses caractéristiques sociodémographique, mode de vie mais aussi des antécédents familiaux, stratifiés sur le sexe. Une méthode permettant de coupler les trois études pour une plus grande robustesse statistique : la méta-analyse, a permis d’estimer les risques associés aux régimes pour l’ensemble des participantes et participants.
Le fait d’adhérer à un régime riche en produits végétaux sains était associée à une probabilité plus faible de présenter un syndrome métabolique, un tour de taille élevé et une pression artérielle élevée. Chez les femmes, l’adhésion à ce régime était également associée à une probabilité plus faible d’avoir des triglycérides élevés, une faible cholestérolémie HDL et une hyperglycémie. À l’inverse, l’adhésion à un régime riche en aliments végétaux moins favorables à la santé était associée à un risque accru de présenter un syndrome métabolique.
Ainsi, l’adhésion à un régime avec une forte part de produits végétaux sains, et moins de produits animaux, était ainsi associé à des effets protecteurs pour le syndrome métabolique, en particulier chez les femmes. Les différences entre les sexes devraient être davantage explorées dans le cadre de la transition actuelle vers une alimentation durable.
Mots-clés : régime à base de produits végétaux, facteurs de risque cardiovasculaire, habitudes alimentaires, étude multi-cohorte, épidémiologie, méta-analyse.
Prioux C, Wagner S, Fézeu LK, Deschamps V, Verdot C, Baudry J, Touvier M, Herberg S, Nazare JA, Hoge A, Ferreira JP, Rossignol P, Girerd N, Tatulashvili S, Kesse-Guyot E, Allès B. Cross-sectional associations between healthy and unhealthy plant-based diets and metabolic syndrome in three distinct French populations, a meta-analysis. Br J Nutr. 2025 Mar 3:1-48. doi: 10.1017/S0007114525000376. Epub ahead of print. PMID: 40026144.
Des études antérieures ont montré que l’adhésion à un régime riche en produits végétaux est associée à une diminution du risque d’avoir un évènement de santé cardiovasculaire. Cependant, ces régimes englobent une grande diversité d'aliments de qualité nutritionnelle diverses, pouvant avoir des effets distincts sur la santé. Notre objectif était d'examiner l'association transversale entre le syndrome métabolique, ses composantes, et des indicateurs d’adhésion à des régimes plus faibles en produits animaux, et riches en produits végétaux favorables à la santé comme les fruits et légumes, les produits céréaliers complets ou encore le thé et café non sucrés ; et moins favorables à la santé comme les frites, les bonbons ou les sodas sucrés ; et le syndrome métabolique. Pour cela nous avons utilisé les données issues de deux cohortes françaises et d'une étude représentative de la population française.
Cette étude a inclus 16 358 participants de l’étude NutriNet-Santé, 1 769 participants de l’étude Esteban et 1 565 participants de l’étude STANISLAS ayant effectué une visite clinique. Le syndrome métabolique a été défini selon les critères de la Fédération Internationale du Diabète. Les associations entre les indicateurs de consommation de produits végétaux favorables et moins favorables à la santé et le syndrome métabolique ont été estimées par des modèles statistiques tenant compte de nombreuses caractéristiques sociodémographique, mode de vie mais aussi des antécédents familiaux, stratifiés sur le sexe. Une méthode permettant de coupler les trois études pour une plus grande robustesse statistique : la méta-analyse, a permis d’estimer les risques associés aux régimes pour l’ensemble des participantes et participants.
Le fait d’adhérer à un régime riche en produits végétaux sains était associée à une probabilité plus faible de présenter un syndrome métabolique, un tour de taille élevé et une pression artérielle élevée. Chez les femmes, l’adhésion à ce régime était également associée à une probabilité plus faible d’avoir des triglycérides élevés, une faible cholestérolémie HDL et une hyperglycémie. À l’inverse, l’adhésion à un régime riche en aliments végétaux moins favorables à la santé était associée à un risque accru de présenter un syndrome métabolique.
Ainsi, l’adhésion à un régime avec une forte part de produits végétaux sains, et moins de produits animaux, était ainsi associé à des effets protecteurs pour le syndrome métabolique, en particulier chez les femmes. Les différences entre les sexes devraient être davantage explorées dans le cadre de la transition actuelle vers une alimentation durable.
Mots-clés : régime à base de produits végétaux, facteurs de risque cardiovasculaire, habitudes alimentaires, étude multi-cohorte, épidémiologie, méta-analyse.
Mélanges d’additifs alimentaires et risque de diabète de type 2 : résultats d’une cohorte prospective française
Publié le 09/05/2025
Marie Payen de la Garanderie, Anaïs Hasenbohler, Nicolas Dechamp, Guillaume Javaux, Fabien Szabo de Edelenyi, Cédric Agaësse, Alexandre De Sa, Laurent Bourhis, Raphaël Porcher, Fabrice Pierre, Xavier Coumoul, Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Léopold K Fezeu, Emmanuel Cosson, Sopio Tatulashvili, Inge Huybrechts, Serge Hercberg, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Benoit Chassaing, Héloïse Rytter, Bernard Srour, Mathilde Touvier
Payen de la Garanderie M, Hasenbohler A, Dechamp N, Javaux G, Szabo de Edelenyi F, Agaësse C, De Sa A, Bourhis L, Porcher R, Pierre F, Coumoul X, Kesse-Guyot E, Allès B, Fezeu LK, Cosson E, Tatulashvili S, Huybrechts I, Hercberg S, Deschasaux-Tanguy M, Chassaing B, Rytter H, Srour B, Touvier M. Food additive mixtures and type 2 diabetes incidence: Results from the NutriNet-Santé prospective cohort. PLoS Med. 2025 Apr 8;22(4):e1004570. doi: 10.1371/journal.pmed.1004570. PMID: 40198579; PMCID: PMC11977966.
Contexte : Des millions de personnes dans le monde consomment chaque jour des mélanges d'additifs alimentaires. A l’heure actuelle, les autorités sanitaires évaluent l'innocuité de ces additifs de manière isolée en raison du manque de données sur leurs effets combinés (potentiels "effets cocktails"). Nos objectifs étaient d'identifier les principaux mélanges d'additifs alimentaires auxquels les individus sont exposés et, pour la première fois, d’investiguer leurs associations potentielles avec le risque de diabète de type 2 au sein d'une vaste cohorte d'adultes français.
Méthodes : Les participants (n=108,643, durée de suivi moyen = 7.7, ET=4.6, moyenne d’âge=42·5 ans, ET=14·6, 79·2% femmes) étaient des adultes issus d’une cohorte prospective française (2009-2023). Les apports alimentaires ont été recueillis à l’aide d’enregistrements alimentaires de 24 heures répétés, incluant les marques des aliments industriels consommés. L’exposition aux additifs a été quantifiée en s’appuyant sur plusieurs bases de données, complétées par des dosages en laboratoire dans des matrices alimentaires. Les mélanges d’additifs ont été identifiés par factorisation de matrices non négatives (NMF). Les associations entre l’exposition à ces mélanges et le risque de diabète de type 2 ont été analysées à l’aide de modèles de Cox à risques proportionnels multi-ajustés.
Résultats : Au cours du suivi, 1,131 cas de diabète de type 2 ont été diagnostiqués. Une exposition accrue à 2 des 5 mélanges d’additifs alimentaires identifiés était associée à un risque accru de diabète de type 2. Le premier mélange était caractérisé par des apports élevés en amidons modifiés, pectines, gomme guar, carraghénanes, polyphosphates, sorbate de potassium, curcumine et gomme xanthane (HR =1·08 [1·02-1·15], p=0·006). Le second mélange incluait l’acide citrique, le citrate de sodium, l’acide phosphorique, le caramel de sulphite caustique, l’acésulfame-K, l’aspartame, le sucralose, la gomme d’acacia, l’acide malique, la cire de carnauba, l’extrait de paprika, les anthocyanines, la gomme guar et la pectine (HR=1·13 [1·08-1·18], p<0·001).
Interprétation : Cette étude met en évidence des associations positives entre deux mélanges d’additifs alimentaires communément consommés et un risque accru de diabète de type 2. Des études expérimentales sont nécessaires afin de comprendre les mécanismes sous-jacents. Ces résultats suggèrent que les potentiels effets cocktails des additifs alimentaires doivent être pris en compte dans les évaluations sanitaires et soutiennent la recommandation de santé publique visant à limiter l’exposition aux additifs alimentaires non essentiels.
Payen de la Garanderie M, Hasenbohler A, Dechamp N, Javaux G, Szabo de Edelenyi F, Agaësse C, De Sa A, Bourhis L, Porcher R, Pierre F, Coumoul X, Kesse-Guyot E, Allès B, Fezeu LK, Cosson E, Tatulashvili S, Huybrechts I, Hercberg S, Deschasaux-Tanguy M, Chassaing B, Rytter H, Srour B, Touvier M. Food additive mixtures and type 2 diabetes incidence: Results from the NutriNet-Santé prospective cohort. PLoS Med. 2025 Apr 8;22(4):e1004570. doi: 10.1371/journal.pmed.1004570. PMID: 40198579; PMCID: PMC11977966.
Contexte : Des millions de personnes dans le monde consomment chaque jour des mélanges d'additifs alimentaires. A l’heure actuelle, les autorités sanitaires évaluent l'innocuité de ces additifs de manière isolée en raison du manque de données sur leurs effets combinés (potentiels "effets cocktails"). Nos objectifs étaient d'identifier les principaux mélanges d'additifs alimentaires auxquels les individus sont exposés et, pour la première fois, d’investiguer leurs associations potentielles avec le risque de diabète de type 2 au sein d'une vaste cohorte d'adultes français.
Méthodes : Les participants (n=108,643, durée de suivi moyen = 7.7, ET=4.6, moyenne d’âge=42·5 ans, ET=14·6, 79·2% femmes) étaient des adultes issus d’une cohorte prospective française (2009-2023). Les apports alimentaires ont été recueillis à l’aide d’enregistrements alimentaires de 24 heures répétés, incluant les marques des aliments industriels consommés. L’exposition aux additifs a été quantifiée en s’appuyant sur plusieurs bases de données, complétées par des dosages en laboratoire dans des matrices alimentaires. Les mélanges d’additifs ont été identifiés par factorisation de matrices non négatives (NMF). Les associations entre l’exposition à ces mélanges et le risque de diabète de type 2 ont été analysées à l’aide de modèles de Cox à risques proportionnels multi-ajustés.
Résultats : Au cours du suivi, 1,131 cas de diabète de type 2 ont été diagnostiqués. Une exposition accrue à 2 des 5 mélanges d’additifs alimentaires identifiés était associée à un risque accru de diabète de type 2. Le premier mélange était caractérisé par des apports élevés en amidons modifiés, pectines, gomme guar, carraghénanes, polyphosphates, sorbate de potassium, curcumine et gomme xanthane (HR =1·08 [1·02-1·15], p=0·006). Le second mélange incluait l’acide citrique, le citrate de sodium, l’acide phosphorique, le caramel de sulphite caustique, l’acésulfame-K, l’aspartame, le sucralose, la gomme d’acacia, l’acide malique, la cire de carnauba, l’extrait de paprika, les anthocyanines, la gomme guar et la pectine (HR=1·13 [1·08-1·18], p<0·001).
Interprétation : Cette étude met en évidence des associations positives entre deux mélanges d’additifs alimentaires communément consommés et un risque accru de diabète de type 2. Des études expérimentales sont nécessaires afin de comprendre les mécanismes sous-jacents. Ces résultats suggèrent que les potentiels effets cocktails des additifs alimentaires doivent être pris en compte dans les évaluations sanitaires et soutiennent la recommandation de santé publique visant à limiter l’exposition aux additifs alimentaires non essentiels.
Développement d'indices de multimorbidité basés sur des troubles de santé mentale
Publié le 21/03/2025
Junko Kose, Emmanuelle Kesse-Guyot, Pauline Duquenne, Serge Hercberg, Pilar Galan, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva, Léopold K. Fezeu
Kose J, Kesse-Guyot E, Duquenne P, Hercberg S, Galan P, Touvier M, Andreeva VA, Fezeu LK. Development of Multimorbidity Indexes Based on Common Mental Health Conditions. Int J Public Health. 2025 Feb 12;70:1607952. doi: 10.3389/ijph.2025.1607952. PMID: 40012814; PMCID: PMC11859580.
Objectifs : Il existe de nombreux indices de multimorbidité, axés principalement ou uniquement sur les conditions physiques. L’objectif de cette étude était de développer des indices de multimorbidité mentale en tant qu'outils épidémiologiques.
Méthodes : Les participants de la cohorte française NutriNet-Santé (73,5 % de femmes ; âge moyen = 59,5 ± 13,7 ans ; élaboration de l'indice N = 20 000 ; comparaison de l'indice N = 7 259) ont rempli des questionnaires d'auto-évaluation (2020-2022) concernant les symptômes dépressifs, l'anxiété, les troubles du comportement alimentaire, l'insomnie, les troubles liés à la consommation d'alcool, les difficultés cognitives et le Disability Assessment Schedule 2.0 de l’Organisation Mondiale de Santé (WHODAS 2.0). À l'aide de seuils établis, les participants ont été répartis en deux groupes pour chaque condition. Des analyses de régression de Tweedie ont été effectuées avec les 6 troubles de santé mentale comme exposition et le score WHODAS 2.0 comme critère de jugement. Les performances (C-index) et la calibration des indices ont été comparés à un simple comptage des troubles.
Résultats : Un indice de multimorbidité mentale général et un indice de multimorbidité mentale spécifique au sexe ont été développés ; les deux étaient significativement associés au score de WHODAS 2.0 dans le groupe de comparaison. Les nouveaux indices avaient une performance prédictive légèrement supérieure à celle d'un simple comptage des troubles de santé mentale.
Conclusion : Nous avons développé des indices de multimorbidité mentale en tant qu'outils de recherche épidémiologique. De futures études prospectives pourraient étudier leur potentiel prédictif concernant la consommation de médicaments, l'utilisation des soins de santé et la qualité de vie.
Kose J, Kesse-Guyot E, Duquenne P, Hercberg S, Galan P, Touvier M, Andreeva VA, Fezeu LK. Development of Multimorbidity Indexes Based on Common Mental Health Conditions. Int J Public Health. 2025 Feb 12;70:1607952. doi: 10.3389/ijph.2025.1607952. PMID: 40012814; PMCID: PMC11859580.
Objectifs : Il existe de nombreux indices de multimorbidité, axés principalement ou uniquement sur les conditions physiques. L’objectif de cette étude était de développer des indices de multimorbidité mentale en tant qu'outils épidémiologiques.
Méthodes : Les participants de la cohorte française NutriNet-Santé (73,5 % de femmes ; âge moyen = 59,5 ± 13,7 ans ; élaboration de l'indice N = 20 000 ; comparaison de l'indice N = 7 259) ont rempli des questionnaires d'auto-évaluation (2020-2022) concernant les symptômes dépressifs, l'anxiété, les troubles du comportement alimentaire, l'insomnie, les troubles liés à la consommation d'alcool, les difficultés cognitives et le Disability Assessment Schedule 2.0 de l’Organisation Mondiale de Santé (WHODAS 2.0). À l'aide de seuils établis, les participants ont été répartis en deux groupes pour chaque condition. Des analyses de régression de Tweedie ont été effectuées avec les 6 troubles de santé mentale comme exposition et le score WHODAS 2.0 comme critère de jugement. Les performances (C-index) et la calibration des indices ont été comparés à un simple comptage des troubles.
Résultats : Un indice de multimorbidité mentale général et un indice de multimorbidité mentale spécifique au sexe ont été développés ; les deux étaient significativement associés au score de WHODAS 2.0 dans le groupe de comparaison. Les nouveaux indices avaient une performance prédictive légèrement supérieure à celle d'un simple comptage des troubles de santé mentale.
Conclusion : Nous avons développé des indices de multimorbidité mentale en tant qu'outils de recherche épidémiologique. De futures études prospectives pourraient étudier leur potentiel prédictif concernant la consommation de médicaments, l'utilisation des soins de santé et la qualité de vie.
Associations de scores alimentaire basé sur l’étude 2019 du Global Burden of Diseases avec le risque de mortalité et de maladies chroniques : une analyse complète de l'étude prospective NutriNet-Santé
Publié le 13/02/2025
Emmanuelle Kesse-Guyot, Julia Baudry, Justine Berlivet, Elie Perraud, Benjamin Allès, Chantal Julia, Léopold K Fezeu, Serge Hercberg, François Mariotti, Mathilde Touvier, Hélène Fouillet
Kesse-Guyot E, Baudry J, Berlivet J, Perraud E, Allès B, Julia C, Fezeu LK, Hercberg S, Mariotti F, Touvier M, Fouillet H. Associations of Global Burden of Diseases study-derived dietary scores with mortality and chronic disease risk: a comprehensive analysis from the prospective NutriNet-Santé study. Eur J Epidemiol. 2025 Jan 24. doi: 10.1007/s10654-024-01196-4. Epub ahead of print. PMID: 39853453.
Le réseau « Global Burden of Diseases » (GBD) a proposé un niveau théorique d'exposition minimale au risque (TMREL) pour les principaux facteurs de risque associés à l'alimentation qui minimisent le risque de morbimortalité lié aux maladies chroniques. Les TMREL peuvent être appliqués pour développer des indicateurs d’adhérence ou d'évaluation dans des études individuelles. La validité de ces scores peut être testée en évaluant les associations avec les résultats de santé dans des cohortes prospectives.
Dans cette étude conduite au sein de la cohorte NutriNet-Santé, quatre scores alimentaires (TMREL-Risk Score, TMREL-Probability of adequacy, TMREL-standardized distance, et TMREL dietary score) utilisant différentes méthodes de notation ont été développés, les scores les plus élevés reflétant des régimes alimentaires moins sains.
Les associations entre ces scores et le risque de diabète de type 2, de cancer, de maladies cardiovasculaires (MCV) et de mortalité ont été estimées à l'aide de modèles multivariables de risques proportionnels de Cox, ajustés sur un large éventail de covariables (données sociodémographiques, de modes de vie). Des modèles structurels contrefactuels et marginaux ont été utilisés pour permettre l’inférence causale. Les modèles fournissent des hazard ratio (HR) et les intervalles de confiance associés.
Les analyses ont été conduites sur un échantillon de 103 324 participants (78,3 % de femmes, âge moyen de 43,6 ans (SD=14,6)), suivis pendant une durée médiane de 8,47 (intervalle inter quartile=14,7) ans (2009-2024).
La magnitude des associations entre charque scores d’adhérence aux TMREL du GBD (pour une augmentation de 1 écart-type) variait selon les indicateurs de santé.
Pour le risque de décès, les HR varient de 1,12 (95%CI =1,07-1,18, ) à 1,18 (95%CI =1,12-1,24) pour les scores TMREL-Stdis et TMREL-DI, pour le risque de cancer (toute localisation) de 1,07 (95%CI =1,03-1,12) à 1,09 (1,04-1,13) pour les scores TMREL-RS et TMREL-PA, pour le risque de maladies cardiovasculaires de 1.07 (95%CI =1.00-1.16) à 1.12 (95%CI =1.04-1.20) pour les scores TMREL-PA et TMREL-RS, et pour le risque de diabète de type 2 de 1.33 (95%CI =1.23-1.43) à 1.47 (95%CI =1.36-1.59) pour les scores TMREL-DI et TMREL-PA.
Les modèles structurels marginaux de Cox renforçaient toutes les associations par rapport aux analyses classiques.
Les courbes de survie standardisées ont montré des associations claires, en particulier pour le risque de cancer et de diabète de type 2.
Les scores alimentaires basés sur les TMREL du GBD peuvent servir d'indicateurs clés pour caractériser la qualité de l'alimentation en relation avec la santé à long terme, et l'utilisation de différents systèmes de notation a permis d'évaluer la robustesse de ces associations.
Kesse-Guyot E, Baudry J, Berlivet J, Perraud E, Allès B, Julia C, Fezeu LK, Hercberg S, Mariotti F, Touvier M, Fouillet H. Associations of Global Burden of Diseases study-derived dietary scores with mortality and chronic disease risk: a comprehensive analysis from the prospective NutriNet-Santé study. Eur J Epidemiol. 2025 Jan 24. doi: 10.1007/s10654-024-01196-4. Epub ahead of print. PMID: 39853453.
Le réseau « Global Burden of Diseases » (GBD) a proposé un niveau théorique d'exposition minimale au risque (TMREL) pour les principaux facteurs de risque associés à l'alimentation qui minimisent le risque de morbimortalité lié aux maladies chroniques. Les TMREL peuvent être appliqués pour développer des indicateurs d’adhérence ou d'évaluation dans des études individuelles. La validité de ces scores peut être testée en évaluant les associations avec les résultats de santé dans des cohortes prospectives.
Dans cette étude conduite au sein de la cohorte NutriNet-Santé, quatre scores alimentaires (TMREL-Risk Score, TMREL-Probability of adequacy, TMREL-standardized distance, et TMREL dietary score) utilisant différentes méthodes de notation ont été développés, les scores les plus élevés reflétant des régimes alimentaires moins sains.
Les associations entre ces scores et le risque de diabète de type 2, de cancer, de maladies cardiovasculaires (MCV) et de mortalité ont été estimées à l'aide de modèles multivariables de risques proportionnels de Cox, ajustés sur un large éventail de covariables (données sociodémographiques, de modes de vie). Des modèles structurels contrefactuels et marginaux ont été utilisés pour permettre l’inférence causale. Les modèles fournissent des hazard ratio (HR) et les intervalles de confiance associés.
Les analyses ont été conduites sur un échantillon de 103 324 participants (78,3 % de femmes, âge moyen de 43,6 ans (SD=14,6)), suivis pendant une durée médiane de 8,47 (intervalle inter quartile=14,7) ans (2009-2024).
La magnitude des associations entre charque scores d’adhérence aux TMREL du GBD (pour une augmentation de 1 écart-type) variait selon les indicateurs de santé.
Pour le risque de décès, les HR varient de 1,12 (95%CI =1,07-1,18, ) à 1,18 (95%CI =1,12-1,24) pour les scores TMREL-Stdis et TMREL-DI, pour le risque de cancer (toute localisation) de 1,07 (95%CI =1,03-1,12) à 1,09 (1,04-1,13) pour les scores TMREL-RS et TMREL-PA, pour le risque de maladies cardiovasculaires de 1.07 (95%CI =1.00-1.16) à 1.12 (95%CI =1.04-1.20) pour les scores TMREL-PA et TMREL-RS, et pour le risque de diabète de type 2 de 1.33 (95%CI =1.23-1.43) à 1.47 (95%CI =1.36-1.59) pour les scores TMREL-DI et TMREL-PA.
Les modèles structurels marginaux de Cox renforçaient toutes les associations par rapport aux analyses classiques.
Les courbes de survie standardisées ont montré des associations claires, en particulier pour le risque de cancer et de diabète de type 2.
Les scores alimentaires basés sur les TMREL du GBD peuvent servir d'indicateurs clés pour caractériser la qualité de l'alimentation en relation avec la santé à long terme, et l'utilisation de différents systèmes de notation a permis d'évaluer la robustesse de ces associations.
L’alimentation consciente est associée à une alimentation de meilleure qualité dans l’étude de cohorte NutriNet-Santé
Publié le 09/01/2025
Pauline Paolassini-Guesnier, Marion Van Beekum, Emmanuelle Kesse-Guyot, Julia Baudry, Bernard Srour, Alice Bellicha, Rebecca Shankland, Angélique Rodhain, Christophe Leys, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Benjamin Allès, Sandrine Péneau
Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Srour B, Bellicha A, Shankland R, Rodhain A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a better diet quality in the NutriNet-Santé study. Appetite. 2024 Dec 3;206:107797. doi: 10.1016/j.appet.2024.107797. Epub ahead of print. PMID: 39638150.
Introduction et but de l’étude : L’alimentation consciente (AC) est définie comme l’attention portée à ses sensations physiques et à ses émotions au cours d’une expérience alimentaire, et ceci sans jugement. Une association entre l’AC et des habitudes alimentaires favorables à la santé a été suggérée dans la littérature, cependant les données sont peu nombreuses et contrastées. L’objectif de cette étude transversale était par conséquent d’étudier dans un échantillon de la population française les associations entre l’AC et la qualité nutritionnelle, la consommation d'aliments ultra-transformés, l’apport énergétique, ainsi que la contribution des aliments issus de l’agriculture biologique au régime alimentaire.
Matériel et méthodes : En 2023, 13759 participants de l’étude de cohorte NutriNet-Santé ont complété un questionnaire validé évaluant le niveau d’alimentation consciente (MIND-EAT Scale), ainsi qu’au moins trois enregistrements de 24h, permettant d’évaluer l’apport énergétique. Les participants ont aussi complété un fréquentiel alimentaire fournissant des informations sur leur fréquence de consommation de produits biologiques labellisés (FFQ- BIO 2022). L’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises a été évaluée avec le score du Programme National Nutrition Santé (PNNS-GS2), celle au régime méditerranéen avec le score MEDI-LITE, et le degré de transformation des aliments avec la classification NOVA. Des régressions linéaires ont été réalisées afin d’analyser l’association entre l’AC en tant que variable indépendante (score allant de 1 à 5) et entre les variables dépendantes suivantes, traitées séparément : l'adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises, celle au régime méditerranéen, l’apport énergétique, la consommation d'aliments ultra-transformés, ainsi que la contribution, dans le régime alimentaire, des aliments issus de l’agriculture biologique, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie des individus.
Résultats et analyses statistiques : La population d’étude comportait 28% d’hommes et 72% de femmes. Le score d’AC moyen était de 3,36 (±0,52). L’AC était associée à une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises (β= 0,33 : pour une augmentation d’un point d’AC, l’adéquation aux recommandations nutritionnelles augmentait de 0,33 point ; IC 95% : 0,30, 0,45), une meilleure adéquation au score méditerranéen (β= 0,37 ; IC 95% : 0,,30 0,45), une plus faible consommation d’aliments ultra-transformés (β= -1,55 ; IC 95% : -1,81, -1,29), et un plus faible apport énergétique (β= -36,79 ; IC 95% : -50,92, -22,67). L’AC était également associée à une consommation plus importante d‘aliments issus de l’agriculture biologique (β = 9,72 ; IC 95% : 8,84, 10,60).
Conclusion : L’AC était associée à une alimentation de meilleure qualité. Ces résultats suggèrent que l’AC pourrait être un levier intéressant dans la promotion d’habitudes alimentaires saines. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre les liens entre l’AC et les consommations alimentaires.
Paolassini-Guesnier P, Van Beekum M, Kesse-Guyot E, Baudry J, Srour B, Bellicha A, Shankland R, Rodhain A, Leys C, Hercberg S, Touvier M, Allès B, Péneau S. Mindful eating is associated with a better diet quality in the NutriNet-Santé study. Appetite. 2024 Dec 3;206:107797. doi: 10.1016/j.appet.2024.107797. Epub ahead of print. PMID: 39638150.
Introduction et but de l’étude : L’alimentation consciente (AC) est définie comme l’attention portée à ses sensations physiques et à ses émotions au cours d’une expérience alimentaire, et ceci sans jugement. Une association entre l’AC et des habitudes alimentaires favorables à la santé a été suggérée dans la littérature, cependant les données sont peu nombreuses et contrastées. L’objectif de cette étude transversale était par conséquent d’étudier dans un échantillon de la population française les associations entre l’AC et la qualité nutritionnelle, la consommation d'aliments ultra-transformés, l’apport énergétique, ainsi que la contribution des aliments issus de l’agriculture biologique au régime alimentaire.
Matériel et méthodes : En 2023, 13759 participants de l’étude de cohorte NutriNet-Santé ont complété un questionnaire validé évaluant le niveau d’alimentation consciente (MIND-EAT Scale), ainsi qu’au moins trois enregistrements de 24h, permettant d’évaluer l’apport énergétique. Les participants ont aussi complété un fréquentiel alimentaire fournissant des informations sur leur fréquence de consommation de produits biologiques labellisés (FFQ- BIO 2022). L’adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises a été évaluée avec le score du Programme National Nutrition Santé (PNNS-GS2), celle au régime méditerranéen avec le score MEDI-LITE, et le degré de transformation des aliments avec la classification NOVA. Des régressions linéaires ont été réalisées afin d’analyser l’association entre l’AC en tant que variable indépendante (score allant de 1 à 5) et entre les variables dépendantes suivantes, traitées séparément : l'adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises, celle au régime méditerranéen, l’apport énergétique, la consommation d'aliments ultra-transformés, ainsi que la contribution, dans le régime alimentaire, des aliments issus de l’agriculture biologique, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques et de mode de vie des individus.
Résultats et analyses statistiques : La population d’étude comportait 28% d’hommes et 72% de femmes. Le score d’AC moyen était de 3,36 (±0,52). L’AC était associée à une meilleure adéquation aux recommandations nutritionnelles françaises (β= 0,33 : pour une augmentation d’un point d’AC, l’adéquation aux recommandations nutritionnelles augmentait de 0,33 point ; IC 95% : 0,30, 0,45), une meilleure adéquation au score méditerranéen (β= 0,37 ; IC 95% : 0,,30 0,45), une plus faible consommation d’aliments ultra-transformés (β= -1,55 ; IC 95% : -1,81, -1,29), et un plus faible apport énergétique (β= -36,79 ; IC 95% : -50,92, -22,67). L’AC était également associée à une consommation plus importante d‘aliments issus de l’agriculture biologique (β = 9,72 ; IC 95% : 8,84, 10,60).
Conclusion : L’AC était associée à une alimentation de meilleure qualité. Ces résultats suggèrent que l’AC pourrait être un levier intéressant dans la promotion d’habitudes alimentaires saines. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre les liens entre l’AC et les consommations alimentaires.
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