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Cohérence des changements alimentaires avec le régime de référence EAT-Lancet : résultats de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 09/01/2025
Gabrielle Rochefort, Hafsa Toujgani, Florine Berthy, Justine Berlivet, Elie Perraud, Benjamin Allès, Mathilde Touvier, Benoît Lamarche, Julia Baudry, Emmanuelle Kesse-Guyot

Rochefort G, Toujgani H, Berthy F, Berlivet J, Perraud E, Allès B, Touvier M, Lamarche B, Baudry J, Kesse-Guyot E. Are dietary changes over eight years in the prospective NutriNet-Santé cohort consistent with the EAT-Lancet reference diet? Am J Clin Nutr. 2024 Dec 9:S0002-9165(24)01430-8. doi: 10.1016/j.ajcnut.2024.12.004. Epub ahead of print. PMID: 39662596.

La transition vers des modèles alimentaires durables, tels que le régime planétaire proposé par la Commission EAT-Lancet, est justifiée pour optimiser la santé et assurer la durabilité de l'environnement. Le régime EAT-Lancet a été proposé en 2019 afin de définir une alimentation saine dans les limites planétaires et ainsi favoriser les cobénéfices.
L’objectif de ce travail était d’examiner, dans la cohorte française NutriNet-Santé, dans quelle mesure l'évolution des changements alimentaires sur une période de 8 ans est en cohérence (ou non ) avec le régime EAT-Lancet.

Les données d’un échantillon de 17 187 participants à l'étude prospective NutriNet-Santé a été considéré. Les apports alimentaires ont été évalués en 2014, 2018 et 2022 à l'aide d'un questionnaire de fréquence alimentaire. La cohérence des régimes alimentaires avec le régime EAT-Lancet a été évalué à l'aide de l'indice alimentaire EAT-Lancet (ELD-I). Ce score implique 14 composantes et mesure la distance aux repères du régime EAT. L'évolution dans le temps du score ELD-I et des sous-scores qui le composent a été évaluée à l'aide de modèles de régression linéaire mixte.
Le score moyen de l'ELD-I en 2014 (35,1 ± 0,4 points) a augmenté en moyenne de 5,5 points [intervalle de confiance à 95 % (IC) : 5,0, 5,9] en 2018, sans nouvelle augmentation en 2022 (+4,2 points par rapport à 2014 : IC à 95 % : 3,6, 4,9). L'augmentation de l'ELD-I observée en 2018 s'explique principalement par l’amélioration des sous-scores de certaines composantes : « Bœuf, agneau et porc » (+3,4 points ; IC à 95 % : 3,1, 3,6, c'est-à-dire une consommation plus faible), « Fruits » (+1,6 point ; IC à 95 % : 1,3, 1,9, c'est-à-dire une consommation plus importante), et « Fruits à coque » (+1,1 point ; IC à 95 % : 1,0, 1,2, c'est-à-dire une consommation plus importante). Des changements d'une ampleur similaire ont été observés entre 2014 et 2022, à l'exception de la composante « Fruits », qui a enregistré une baisse (-1,3 point ; IC à 95 % : -1,7, -0,9).
Les évolutions d’adhérence au fil du temps étaient variables selon les caractéristiques sociodémographiques. Les femmes, les jeunes adultes et les adultes ayant un niveau d'éducation élevé ont connu des changements plus importants dans le score ELD-I au fil du temps.

Les résultats suggèrent que la légère évolution vers des modes d'alimentation plus durables au sein de la cohorte NutriNet-Santé entre 2014 et 2018 s'est stabilisée en 2022. Cela suggère la nécessité d'efforts importants de la part de divers acteurs dans le domaine de la nutrition et de la santé publique pour faciliter la transition vers des modes d'alimentation durables.

Mots-clés : Régime EAT-Lancet ; changements alimentaires ; environnement ; santé ; durabilité ; transition.

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