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Trajectoires des habitudes alimentaires chez les adultes français de la cohorte NutriNet-Santé au fil du temps (2014-2022) : Rôle des facteurs socioéconomiques

Publié le 14/11/2024
Hafsa Toujgani, Justine Berlivet, Florine Berthy, Benjamin Allès, Joséphine Brunin, Hélène Fouillet, Mathilde Touvier, Denis Lairon, François Mariotti, Julia Baudry, Emmanuelle Kesse-Guyot; TRANSFood Consortium

Toujgani H, Berlivet J, Berthy F, et al. Dietary Pattern Trajectories in French Adults of the NutriNet-Santé Cohort Over Time (2014-2022): Role of Socioeconomic Factors. British Journal of Nutrition. Published online 2024:1-29. doi:10.1017/S0007114524002514

Bien que des transitions alimentaires vers des régimes plus végétaux soient urgemment nécessaires, peu d'études ont exploré les trajectoires alimentaires actuelles à partir de données longitudinales observées. Cette étude a examiné les transitions alimentaires actuelles des adultes français sur une période de 8 ans (2014-2022), en évaluant la qualité de l'alimentation et le rôle de divers facteurs socio-économiques.

Les données de consommation de 17 187 participants de la cohorte NutriNet-Santé, pondérées selon le recensement français, ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire de fréquence alimentaire en 2014, 2018 et 2022. En adoptant une approche spécifique au genre, les changements de consommation dans 23 groupes d'aliments ont été évalués au fil du temps. La qualité de l'alimentation a été évaluée à l'aide du score de l'Indice de Qualité Alimentaire Global (cDQI), classant les aliments en « sains » et « malsains ». L'analyse socio-économique a ciblé quatre groupes d'aliments (viande rouge (y compris bœuf frais, porc, abats et agneau), viande transformée (par exemple, saucisses, jambon et bacon), légumineuses et produits complets), fortement liés au risque de mortalité et reconnus comme des marqueurs importants de la transition vers une alimentation durable. Toutes les analyses ont été menées à l'aide de modèles à effets mixtes multi-ajustés.

La consommation de certains aliments végétaux sains (noix +59 %, légumineuses +22 %, produits complets +7 %) a significativement augmenté au fil du temps, tandis que la consommation de certains aliments malsains (viande rouge -19 %, céréales raffinées -18 %, boissons sucrées -15 %) a diminué. En revanche, la consommation de plats préparés et mélangés (+16 %) et de viande transformée (+35 %) a augmenté. Ces changements différaient en ampleur selon le genre et se sont traduits par une amélioration du score de qualité alimentaire (cDQI). Le statut professionnel était lié aux changements longitudinaux dans la consommation alimentaire, montrant une augmentation de la consommation d'aliments végétaux chez les étudiants et les catégories socio-professionnelles supérieures.

Nos résultats fournissent des données précises sur les tendances et les facteurs pour des initiatives ciblées, guidant des interventions stratégiques pour une transition alimentaire durable.

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