Environmental pressures and pesticide exposure associated with an increase in the share of plant-based foods in the diet.
Publié le 22/12/2023
Scientific Reports, 2023 DOI: 10.1038/s41598-023-46032-z
Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Joséphine Brunin, Brigitte Langevin, Hélène Fouillet, Alison Dussiot, Florine Berthy, Anouk Reuzé, Elie Perraud, Pauline Rebouillat, Mathilde Touvier, Serge Hercberg, François Mariotti, Denis Lairon, Philippe Pointereau, Julia Baudry.
Lien : https://www.nature.com/articles/s41598-023-46032-z#citeas
Les régimes riches en aliments d'origine végétale sont encouragés pour la santé humaine et la préservation des ressources et de l'environnement, mais la qualité nutritionnelle de ces régimes est débattue et les aspects de sécurité ne sont pas bien documentés.
L'objectif de cette étude était de modéliser des régimes assurant des quantités adéquates de nutriments pour atteindre les références nutritionnelles sous contrainte d’une teneur graduellement croissante en aliments végétaux (en apport caloriques) et de caractériser les régimes dérivés en utilisant une approche multicritère.
Sur la base des données observées de la cohorte NutriNet-Santé (N=29 413, 75% de femmes, âge moyen=54,5 ans), nous avons mis en œuvre des modèles d'optimisation par étape graduelle de teneur en aliments d'origine végétale sous des contraintes nutritionnelles et de coproduction (lien entre lait et viande de bœuf). Ces régimes ont été décrits en termes de composition et une analyse d’impacts a été réalisée sur les critères nutritionnels, de qualité globale du régime vis-à-vis de la santé, environnementaux et sanitaires (résidus de pesticides). Les indicateurs environnementaux au périmètre de la production ont été dérivés de la base de données DIALECTE et l'exposition aux résidus de pesticides provenant de la consommation d'aliments végétaux (en bio et en conventionnel) a été estimée en utilisant la base de données de contamination du CVUA de Stuttgart.
Dans le régime observé, les aliments d'origine végétale contribuaient à 64,3 % ± 10,6 % de l'apport énergétique et pouvaient atteindre jusqu'à 95 % dans les régimes modélisés, sans compromettre l'état nutritionnel.
Par rapport à la situation observée, l'augmentation progressive des aliments d'origine végétale dans les régimes était caractérisée par de fortes augmentations des produits à base de soja (+480%), des fruits secs (+370%), des légumineuses (+317%), des produits à base de céréales complètes (+251%), des huiles végétales (+144%) et des légumes (+93%). Les aliments d'origine animale, quant à eux, diminuaient progressivement jusqu'à la suppression totale, à l'exception de la viande bovine (-98%).
Comparé à la situation observée, dans le régime à 95% végétal, les scores nutritionnels reflétant la qualité du régime ont été améliorés, de même que les émissions de gaz à effet de serre (jusqu'à -65 %), la demande énergétique (jusqu'à -48 %) et l'occupation des sols (-56 %) pour la production. Les expositions aux pesticides provenant des aliments d'origine végétale ont été globalement fortement augmentées par une production 100 % conventionnelle et dans une mesure bien moindre par une production 100 % biologique.
Cette étude a montré que le passage à des régimes à base de plantes nutritionnellement adéquats nécessite un réarrangement en profondeur des groupes alimentaires composant le régime. Une telle transition vers des régimes à base de plantes peut fortement contribuer à l’atténuation de la crise climatique, mais l'exposition potentielle aux résidus de pesticides devrait être prise en compte et le risque associé mieux évalué.
Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Joséphine Brunin, Brigitte Langevin, Hélène Fouillet, Alison Dussiot, Florine Berthy, Anouk Reuzé, Elie Perraud, Pauline Rebouillat, Mathilde Touvier, Serge Hercberg, François Mariotti, Denis Lairon, Philippe Pointereau, Julia Baudry.
Lien : https://www.nature.com/articles/s41598-023-46032-z#citeas
Les régimes riches en aliments d'origine végétale sont encouragés pour la santé humaine et la préservation des ressources et de l'environnement, mais la qualité nutritionnelle de ces régimes est débattue et les aspects de sécurité ne sont pas bien documentés.
L'objectif de cette étude était de modéliser des régimes assurant des quantités adéquates de nutriments pour atteindre les références nutritionnelles sous contrainte d’une teneur graduellement croissante en aliments végétaux (en apport caloriques) et de caractériser les régimes dérivés en utilisant une approche multicritère.
Sur la base des données observées de la cohorte NutriNet-Santé (N=29 413, 75% de femmes, âge moyen=54,5 ans), nous avons mis en œuvre des modèles d'optimisation par étape graduelle de teneur en aliments d'origine végétale sous des contraintes nutritionnelles et de coproduction (lien entre lait et viande de bœuf). Ces régimes ont été décrits en termes de composition et une analyse d’impacts a été réalisée sur les critères nutritionnels, de qualité globale du régime vis-à-vis de la santé, environnementaux et sanitaires (résidus de pesticides). Les indicateurs environnementaux au périmètre de la production ont été dérivés de la base de données DIALECTE et l'exposition aux résidus de pesticides provenant de la consommation d'aliments végétaux (en bio et en conventionnel) a été estimée en utilisant la base de données de contamination du CVUA de Stuttgart.
Dans le régime observé, les aliments d'origine végétale contribuaient à 64,3 % ± 10,6 % de l'apport énergétique et pouvaient atteindre jusqu'à 95 % dans les régimes modélisés, sans compromettre l'état nutritionnel.
Par rapport à la situation observée, l'augmentation progressive des aliments d'origine végétale dans les régimes était caractérisée par de fortes augmentations des produits à base de soja (+480%), des fruits secs (+370%), des légumineuses (+317%), des produits à base de céréales complètes (+251%), des huiles végétales (+144%) et des légumes (+93%). Les aliments d'origine animale, quant à eux, diminuaient progressivement jusqu'à la suppression totale, à l'exception de la viande bovine (-98%).
Comparé à la situation observée, dans le régime à 95% végétal, les scores nutritionnels reflétant la qualité du régime ont été améliorés, de même que les émissions de gaz à effet de serre (jusqu'à -65 %), la demande énergétique (jusqu'à -48 %) et l'occupation des sols (-56 %) pour la production. Les expositions aux pesticides provenant des aliments d'origine végétale ont été globalement fortement augmentées par une production 100 % conventionnelle et dans une mesure bien moindre par une production 100 % biologique.
Cette étude a montré que le passage à des régimes à base de plantes nutritionnellement adéquats nécessite un réarrangement en profondeur des groupes alimentaires composant le régime. Une telle transition vers des régimes à base de plantes peut fortement contribuer à l’atténuation de la crise climatique, mais l'exposition potentielle aux résidus de pesticides devrait être prise en compte et le risque associé mieux évalué.