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Groupes sanguins ABO et infection par le SARS-CoV-2, estimée à partir de données de séroprévalence au sein d’une large population : étude multi-cohorte SAPRIS-SERO

Publié le 11/05/2023
Scientific Reports (2023)

Mélanie Deschasaux-Tanguy, Fabien Szabo de Edelenyi, Nathalie Druesne-Pecollo, Younes Esseddik, Julien Allègre, Bernard Srour, Pilar Galan, Serge Hercberg, Gianluca Severi, Marie Zins, Emmanuel Wiernik, groupe SAPRIS-SERO, Xavier de Lamballerie, Fabrice Carrat & Mathilde Touvier

Lien d’accès : https://www.nature.com/articles/s41598-023-30714-9

Les groupes sanguins ABO ont été mis en avant comme potentiel facteur influençant le risque d’infection par le SARS-CoV-2 mais les études disponibles ont principalement été conduites sur de petits échantillons, des populations sélectionnées et/ou ont utilisé des résultats de test PCR.

Dans ce contexte, notre étude visait à analyser les associations entre les groupes sanguins ABO et une infection par le SARS-CoV-2 établie à partir de données de séroprévalence obtenues au sein d’une large population (reflètant des infections ayant eu lieu jusqu’à plusieurs mois en arrière et indépendamment de si une personne avait des symptômes ou a passé un test).

Notre étude a inclus 67 340 participants au projet multi-cohorte français SAPRIS-SERO (incluant les cohortes NutriNet-Santé, E3N/E4N et Constances). Des anticorps anti-SARS-CoV-2 ont été détecté à l’aide de tests ELISA (dirigés contre les protéines spike (S) et de nucleocapside (NP)) et de séroneutralisation (SN) conduits sur des gouttes de sang séché collectées entre Mai et Novembre 2020.

Les individus n’appartenant pas au groupe O (et en particulier ceux appartenant aux groupes A et AB) étaient plus susceptibles de présenter des anticorps anti SARS-CoV-2 (ELISA-S, 2964 cas positifs : OR non-O vs. O = 1.09 [1.01–1.17], OR A vs. O = 1.08 [1.00–1.17] ; ELISA-S/ELISA-NP/SN, 678 cas triple positif : OR non-O vs. O = 1.19 [1.02–1.39], OR A vs. O = 1.19 [1.01–1.41], OR AB vs. O = 1.43 [1.01–2.03]).

Nos résultats fournissent donc des éléments supplémentaires concernant la dynamique d’infection par le SARS-CoV-2, soulignant une plus grande susceptibilité à l’infection des individus des groupes A et AB, et un moindre risque pour les individus du groupe O. Toutefois, les hypothèses avancées pour expliquer ces résultats faisant intervenir les mécanismes d’incompatibilité entre groupes sanguins, c’est-à-dire une protection collective plutôt qu’individuelle, et considérant la taille de l’effet observé, les individus du groupe O ne sont pas exempts du risque d’infection et les mesures de protection individuelles restent la meilleure façon d’éviter de transmettre le SARS-CoV-2.

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