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Exposition alimentaire aux nitrites et aux nitrates en association avec le risque de diabète de type 2 : Résultats de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 28/03/2023
PLoS Med. 2023 Jan; 20(1): e1004149. doi: 10.1371/journal.pmed.1004149

Bernard Srour, Eloi Chazelas, Nathalie Druesne-Pecollo, Younes Esseddik, Fabien Szabo de Edelenyi, Cédric Agaësse, Alexandre De Sa, Rebecca Lutchia, Charlotte Debras, Laury Sellem, Inge Huybrechts, Chantal Julia, Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Pilar Galan, Serge Hercberg, Fabrice Pierre, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Mathilde Touvier

Lien Pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36649248/

Introduction et but de l’étude

Les nitrates et les nitrites sont naturellement présents dans l'eau et le sol et sont généralement ingérés à partir de l'eau potable et de sources alimentaires. Ils sont également utilisés comme additifs alimentaires. Les preuves épidémiologiques établissant un lien entre l'exposition aux nitrites/nitrates et le risque de diabète de type 2 (DT2) sont rares. Nous avons cherché à étudier ces associations dans une étude de cohorte prospective basée sur une grande population.

Matériel et Méthodes

Au total, 104 168 adultes de l'étude de cohorte française NutriNet-Santé (durée médiane de suivi 6,7 ans) ont été inclus. Les associations entre les apports de nitrites et de nitrates (évalués à l'aide d'enregistrements alimentaires répétés sur 24 h, liés à une base de données complète sur la composition des aliments et tenant compte des détails des noms commerciaux/marques de produits industriels) et le risque de DT2 ont été évaluées à l'aide de modèles de Cox à risques proportionnels ajustés sur les facteurs de risque connus (facteurs sociodémographiques, anthropométriques, mode de vie, antécédents médicaux et facteurs nutritionnels).

Résultats et Analyses statistiques

Au cours du suivi, 969 cas incidents de DT2 ont été recensés. Par rapport aux participants ayant des apports plus faibles (1er tertile), ceux ayant des apports plus élevés en nitrites totaux et de nitrites de sources naturelles (aliments et eau) (3e tertile) avaient un risque de DT2 plus élevé (HR = 1,29 (1,06-1,56), P = 0,0043, et 1,27 (1,05-1,54), P = 0,01, respectivement). Les participants ayant des apports plus élevés de nitrites provenant d'additifs alimentaires (c'est-à-dire ceux ayant des apports plus élevés que la médiane spécifique au sexe parmi les participants exposés), et en particulier ceux ayant des apports plus élevés de nitrite de sodium (e250) avaient un risque de DT2 plus élevé que ceux qui ne sont pas exposés aux nitrites des additifs alimentaires (HR=1,58 (1,28-1,94), P<0,001 et 1,59 (1,30-1,96), P<0,001), respectivement). Il n'y avait aucune preuve d'association entre les nitrates totaux ou les nitrates provenant d'additifs alimentaires, avec le risque de DT2 (P>0,4).

Conclusion

Dans cette large étude de cohorte prospective, des apports élevés en nitrites alimentaires (provenant à la fois de sources naturelles et d'additifs alimentaires) étaient associés à un risque plus élevé de DT2. Ces résultats doivent être confirmés dans d'autres études prospectives à grande échelle ; cependant, ils fournissent des preuves supplémentaires dans le contexte des discussions en cours sur la mise à jour des réglementations sur la contamination des sols ainsi que l'utilisation des nitrites en tant qu'additifs alimentaires.

Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche, le Ministère de la santé et l'Université Paris Cité. Il a reçu le prix de la fondation Bettencourt Schueller "Coup d'élan pour la recherche française" 2021, et le label NACRe Partenariat (réseau Nutrition Activité physique Cancer Recherche).

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