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Association entre l’adhérence au régime EAT-Lancet et le risque de survenue de cancer et de maladies cardiovasculaires au sein de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 14/11/2022
Florine Berthy, Joséphine Brunin, Benjamin Allès, Léopold K Fezeu, Mathilde Touvier, Serge Hercberg, Pilar Galan, Philippe Pointereau, Denis Lairon, Julia Baudry et Emmanuelle Kesse-Guyot

Lien Pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35918246/

Introduction :  Il est maintenant établi que les habitudes alimentaires contribuent au développement de maladies chroniques, tout en causant de graves dommages sur l'environnement. Dans ce contexte, la commission EAT-Lancet a proposé en 2019 un régime planétaire, sain et universel, pouvant servir de référence dans l’étude des régimes durables. Ce régime relativement récent tend à devenir la référence universelle, toutefois il est également remis en question car ses relations avec la santé n’ont été que très peu étudiées.

Objectif : Cette étude avait pour objectif d’étudier l'association entre le régime de référence EAT-Lancet et le risque de cancer et de maladies cardiovasculaires.

Méthodes : L'étude a été menée auprès des participants de la cohorte NutriNet-Santé (2009-2021). Les évènements de santé d’intérêt étaient le cancer et les maladies cardiovasculaires. L'adhésion au régime alimentaire EAT-Lancet a été estimée à l'aide de l'indice de régime EAT-Lancet (ELD-I) modélisé en quintiles. Pour évaluer l’association entre le régime de référence EAT-Lancet et les pathologies citées précédemment, nous avons utilisé des modèles à risques proportionnels de Cox qui tenaient compte de nombreux facteurs de santé et de mode de vie. Nous avons ainsi calculé des rapports de risques (RR) entre les personnes avec les scores d’adhésion au régime EAT-Lancet les plus élevés et les plus faibles.

Résultats : Au total 62 382 sujets ont été inclus, 2475 cas de cancer et 786 cas de maladies cardiovasculaires ont été enregistrés pendant un suivi médian de 8,1 ans. L'échantillon était composé à 76% de femmes, l'âge moyen à l'inclusion était de 51 ans. Le score ELD-I s'étendait de -162 à 332 points avec un score moyen égal à 45,4 points. Dans l’échantillon total, aucune association entre le régime de référence EAT-Lancet et le risque de cancer et de maladies cardiovasculaires n'a été observée. Toutefois, une association négative a été observée entre le degré d’adhésion au régime EAT-Lancet et le risque de cancer, chez les sujets ayant une faible consommation d'alcool (RR = 0.86 [IC 95 % : 0,73- 1,02]). Aussi, nous avons observé qu’un score d’adhésion au régime EAT-Lancet plus élevé était associé à un risque plus faible de cancer global, uniquement chez les femmes (RR= 0,89 [IC 95 % : 0,75-1,05]). Les deux associations étaient largement atténuées par l’indice de masse corporelle.
 
Conclusions : Contrairement à notre hypothèse, nos résultats ont permis de documenter des associations significatives entre l'adhésion au régime EAT-Lancet et la et l'incidence du cancer uniquement dans certains sous-groupes, et aucune association avec les maladies cardiovasculaires.

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