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Influence du contexte urbain sur la relation entre le niveau de précarité l’environnement de résidence et obésité

Publié le 28/12/2020
Soc Sci Med. 2020;265:113537
Feuillet T, Valette JF, Charreire H, Kesse-Guyot E, Julia C, Vernez-Moudon A, Hercberg S, Touvier M, Oppert JM.

L’obésité concerne 17 % des adultes français (7 millions de personnes) et est marquée par un fort gradient social. Des enquêtes ont montré que la prévalence de l’obésité était 4 fois plus élevée dans les ménages aux revenus les plus faibles par rapport à ceux ayant les revenus les plus élevés. Les chercheurs ont voulu comprendre si le cadre de vie (le fait de résider dans certains contextes urbains) peut modifier la relation entre pauvreté et obésité. Les analyses ont porté sur les données obtenues auprès d’un très large échantillon de 68 698 adultes résidant en France et participant à la cohorte Nutrinet-Santé.

Les résultats montrent d’abord que la proportion de personnes en surpoids (IMC = poids/taille² > 25 kg/m2) est très différente en fonction du contexte urbain de résidence. Cette proportion varie ainsi de 22 % à Paris à 39 % dans les communes rurales, en suivant un gradient allant des centres-villes vers les zones les moins densément peuplées.

Ensuite, les analyses confirment à l’échelle du pays que la probabilité pour une personne d’être en situation de surpoids est très fortement liée au niveau de précarité de son environnement de résidence (à une échelle comparable à celle du quartier).

Le résultat le plus intéressant est que cette relation entre la probabilité d’être une personne en surpoids et le niveau de précarité local de l’espace de résidence est très forte dans les banlieues des grandes aires urbaines, moyenne dans les villes-centres, et faible ou nulle dans les contextes peu denses, indiquant là aussi une variation en fonction du contexte urbain.

Ces résultats démontrent que certains facteurs associés à l’obésité, comme l’environnement social des quartiers, répondent à des variations spatiales plus locales. Les données ainsi obtenues peuvent aider aux politiques d’aménagement urbain et de santé publique en identifiant des contextes territoriaux particulièrement à risque qui pourraient être ciblés pour contribuer à lutter contre l’obésité et les inégalités socio-spatiales de santé associées.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33250318/

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