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Consommation des produits ultra-transformés chez les pesco-végétariens, les végétariens et les véganes et les déterminants sociodémographiques associés dans l’étude de cohorte NutriNet-Santé

Publié le 19/08/2020
J Nutr. 2020
Gehring J, Touvier M, Baudry J, Julia C, Buscail C, Srour B, Hercberg S, Péneau S, Kesse-Guyot E, Allès B.

Introduction et but de l’étude : Le développement du marché des produits de substitution, dont beaucoup sont des aliments transformés ou aliments ultra-transformés (AUT), à destination des végétariens suggèrent qu’ils en consomment de plus en plus afin de remplacer les aliments d’origine animale riches en protéines. La part d’UPFs dans l’alimentation des végétariens et des véganes serait donc en augmentation. Le but de cette étude était de décrire la part d’UPFs dans l’alimentation d’omnivores, de pesco-végétariens, de végétariens et de véganes, ainsi que les caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques (ex : Indice de masse corporelle) associées, chez des adultes de la cohorte NutriNet-Santé.

Matériel et méthodes : La population étudiée a été divisée en 4 groupes selon les types de régimes alimentaires : 19 812 omnivores, 646 pescovégétariens, 500 végétariens et 254 véganes. Un indicateur de consommation des AUT a été calculé pour chaque individu selon la part de l’apport énergétique correspondant aux AUT, en utilisant la classification NOVA. Les consommations moyennes de 29 groupes alimentaires, ajustés sur le sexe, l'âge et l'apport énergétique total, ont été comparées selon les types de régimes alimentaires et l’indicateur d’AUT. Dans le sous-échantillon ne contenant que des participants suivant un régime végétarien (n=1 400), l’association entre la consommation d’AUT et les variables sociodémographiques et anthropométriques, ainsi que la durée et l’âge au début du régime, a été estimée par un modèle de régression linéaire multiple.

Résultats et Analyse statistique : Comparativement aux omnivores, les végétariens étaient plus jeunes, plus susceptibles d'être des femmes, d'avoir un niveau d'activité physique moyen ou élevé, un niveau d'études supérieur, d’avoir un IMC plus bas et de vivre seuls sans enfant. Les AUT représentaient 33,0 %, 32,5 %, 37,0 % et 39,5 % respectivement pour les omnivores, les pesco-végétariens, les végétariens et les véganes. Au-delà du total AUT consommés, il existait des différences concernant certains groupes alimentaires entre les 3 types de régimes végétariens. Les grands consommateurs d’AUT parmi les 3 types de végétarisme ont une consommation plus faible de fruits, légumes, céréales non cuites, noix et graines et plus élevée de galettes végétariennes, de boissons végétales, de snacks salés et de produits et boissons sucrés (par exemple, chez les végétariens Δ(Q4-Q1)=-339,5 g/j pour la consommation de fruits et Δ(Q4-Q1)=+19.8 g/j pour celle des galettes végétariennes). Enfin, il a été montré qu’une augmentation de la durée du régime ou de l’âge de l’individu au début du régime étaient associés à une plus faible consommation d’AUT.

Conclusion : Les régimes végétariens peuvent être distingués en fonction de la proportion d’AUT dans leur régime alimentaire. Cela indique que tous les végétariens et véganes n'ont pas nécessairement une alimentation favorable à la santé. Ainsi, la part d’AUT dans l’alimentation permettra de définir une nouvelle typologie de végétariens, qui pourra être utilisée dans des études sur le lien entre végétarisme et santé.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32692345/

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