Caractéristiques individuelles associées à l’évolution de la part de produits végétaux dans l’alimentation dans la cohorte prospective NutriNet-Santé
Publié le 31/01/2019
Eur J Nutr. 2018
Colombet Z, Allès B, Si Hassen W, Lampuré A, Kesse-Guyot E, Péneau S, Hercberg S, Méjean C.
Contexte : Face au défi de l’évolution démographique et à la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire mondiale, un meilleur équilibre entre la part de produits végétaux et animaux dans l’alimentation des individus est essentiel pour atteindre une alimentation durable. Les caractéristiques individuelles associées à la part de produits végétaux dans l’alimentation ont été rarement investiguées. L’objectif de cette étude longitudinale était d’étudier le lien entre certaines caractéristiques sociodémographiques et géographiques et la part de produits végétaux dans l’alimentation à partir de l’étude NutriNet-Santé.
Méthodes : La part de produits végétaux a été évaluée, chez 15 615 sujets suivis durant au moins quatre ans, par deux indicateurs calculés à partir d’enregistrements de 24 heures :
1. pourcentage d’apport énergétique issu des protéines végétales dans l’alimentation
2. score d’adhérence au régime provégétarien (score de 12 à 60), mis au point par Martínez-González et al. en 2014.
Les relations entre l’évolution au cours du temps des indicateurs et certaines caractéristiques individuelles à l’inclusion (âge, sexe, niveau d’études, composition du foyer, taille de l’unité urbaine de résidence et IMC) ont été estimées par modèle linéaire mixte, ajusté sur la composition du foyer au dernier suivi.
Résultats : À l’inclusion, PEIPP and le score provégétarien étaient positivement associé avec l’âge [β65+ = 0,80, IC 95% = (0,71 ; 0.88), β65+ = 3,30, IC 95% = (2,97 ; 3,64), respectivement] et le niveau d’études [β>bac+3 = 0,23, IC 95% = (0,12 ; 0,34), β>bac+3 = 1,19, IC 95% = (0,75 ; 1,62)] mais inversement associé avec l’IMC [βobésité = − 0,48, IC 95% = (0,56 ; 0,41), βobésité = − 2,31, IC 95% = (− 2,63 ; − 1,98)]. Les hommes avaient un PEIPP plus élevé que les femmes [β = 0,06, IC 95% = (0,01 ; 0,11)]. Le score provégétarien augmentait significativement au cours du temps [β = 0,23, IC 95% = (0,08 ; 0,37)]. Plus l’individu était âgé à l’inclusion plus les deux indicateurs diminuaient au cours du temps. Le score provégétarien augmentait au cours du temps pour les participants obèses à l’inclusion.
Conclusions : Notre étude a mis en évidence des profils sociodémographiques associés à la part de produits végétaux dans l’alimentation. Cependant son évolution était différentielle seulement en fonction de l’âge et du statut pondéral. Ainsi, des leviers pour promouvoir les produits végétaux vs. animaux en vue d’un rééquilibrage n’ont pu être identifiés. Des informations complémentaires sur les motivations des individus à consommer plus de produits végétaux sont aujourd’hui nécessaires.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29915950
Colombet Z, Allès B, Si Hassen W, Lampuré A, Kesse-Guyot E, Péneau S, Hercberg S, Méjean C.
Contexte : Face au défi de l’évolution démographique et à la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire mondiale, un meilleur équilibre entre la part de produits végétaux et animaux dans l’alimentation des individus est essentiel pour atteindre une alimentation durable. Les caractéristiques individuelles associées à la part de produits végétaux dans l’alimentation ont été rarement investiguées. L’objectif de cette étude longitudinale était d’étudier le lien entre certaines caractéristiques sociodémographiques et géographiques et la part de produits végétaux dans l’alimentation à partir de l’étude NutriNet-Santé.
Méthodes : La part de produits végétaux a été évaluée, chez 15 615 sujets suivis durant au moins quatre ans, par deux indicateurs calculés à partir d’enregistrements de 24 heures :
1. pourcentage d’apport énergétique issu des protéines végétales dans l’alimentation
2. score d’adhérence au régime provégétarien (score de 12 à 60), mis au point par Martínez-González et al. en 2014.
Les relations entre l’évolution au cours du temps des indicateurs et certaines caractéristiques individuelles à l’inclusion (âge, sexe, niveau d’études, composition du foyer, taille de l’unité urbaine de résidence et IMC) ont été estimées par modèle linéaire mixte, ajusté sur la composition du foyer au dernier suivi.
Résultats : À l’inclusion, PEIPP and le score provégétarien étaient positivement associé avec l’âge [β65+ = 0,80, IC 95% = (0,71 ; 0.88), β65+ = 3,30, IC 95% = (2,97 ; 3,64), respectivement] et le niveau d’études [β>bac+3 = 0,23, IC 95% = (0,12 ; 0,34), β>bac+3 = 1,19, IC 95% = (0,75 ; 1,62)] mais inversement associé avec l’IMC [βobésité = − 0,48, IC 95% = (0,56 ; 0,41), βobésité = − 2,31, IC 95% = (− 2,63 ; − 1,98)]. Les hommes avaient un PEIPP plus élevé que les femmes [β = 0,06, IC 95% = (0,01 ; 0,11)]. Le score provégétarien augmentait significativement au cours du temps [β = 0,23, IC 95% = (0,08 ; 0,37)]. Plus l’individu était âgé à l’inclusion plus les deux indicateurs diminuaient au cours du temps. Le score provégétarien augmentait au cours du temps pour les participants obèses à l’inclusion.
Conclusions : Notre étude a mis en évidence des profils sociodémographiques associés à la part de produits végétaux dans l’alimentation. Cependant son évolution était différentielle seulement en fonction de l’âge et du statut pondéral. Ainsi, des leviers pour promouvoir les produits végétaux vs. animaux en vue d’un rééquilibrage n’ont pu être identifiés. Des informations complémentaires sur les motivations des individus à consommer plus de produits végétaux sont aujourd’hui nécessaires.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29915950