Consommation d’acides gras saturés, mono et polyinsaturés et risque de cancer : résultats de la cohorte prospective française NutriNet-Santé
Publié le 31/01/2019
Eur J Nutr. 2018
Sellem L, Srour B, Guéraud F, Pierre F, Kesse-Guyot E, Fiolet T, Lavalette C, Egnell M, Latino-Martel P, Fassier P, Hercberg S, Galan P, Deschasaux M, Touvier M.
Objectif : Les apports en lipides tels que les acides gras saturés (AGS), mono-insaturés (AGMI) et polyinsaturés (AGPI) ont été largement étudiés en lien avec leurs effets sur la santé cardiovasculaire, mais leur association avec le risque de cancer est mal connue. La disparité des résultats épidémiologiques concernant les lipides et le risque de cancer pourrait s’expliquer par plusieurs mécanismes impliquant les AGPI et l’équilibre redox, le statut inflammatoire et la signalisation cellulaire, avec des interactions avec d’autres composés alimentaires, tels que les antioxydants, les fibres alimentaires et plus globalement les apports en fruits et légumes. Cette étude vise à étudier les associations entre la consommation de lipides et le risque de cancers, ainsi que les potentielles modulations de ces associations par la consommation de vitamine C, vitamine E, fibres alimentaires ou de fruits et légumes.
Méthodes : Cette étude prospective incluait 44 039 hommes et femmes âgés de plus de 45 ans et issus de la cohorte NutriNet-Santé (2009-2017). Les données alimentaires ont été collectées par des enregistrements répétés de 24 h. Les associations ont été étudiées par des modèles de Cox multivariés.
Résultats : La consommation d’AGS était associée à l’augmentation des risques de cancer global (n = 1722 cas, HRQ5vsQ1 = 1,44 [1,10-1,87], p-trend=0,008) et du sein (n = 545 cas, HRQ5vsQ1 = 1,98 [1,24-3,17], p-trend = 0.01). Les consommations d’AGPI oméga 6 (HRQ5vsQ1 = 0,56 [0,32-0,97], p-trend = 0,01) et d’AGMI (HRQ5vsQ1 = 0,41 [0,18-0.95], p-trend = 0,009) étaient inversement associées au risque de cancers digestifs (n = 190 cas). Les associations entre le risque de cancers digestifs et les consommations d’AGPI oméga 6, d’acide eicosapentaénoïque (EPA) et d’acide docosahexaénoïque (DPA) étaient modulées par la consommation de fibres alimentaires, de vitamine C et de fruits et légumes.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que la consommation d’AGS pourrait augmenter les risques de cancers du sein et de cancer global, tandis que la consommation d’AGPI pourrait diminuer le risque de cancers digestifs. Toutefois, cohérents avec les hypothèses mécanistiques, ces résultats suggèrent que la consommation de fruits et légumes et de leurs constituants (antioxydants, fibres) pourrait interagir avec les AGPI pour moduler ces associations.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29616321
Sellem L, Srour B, Guéraud F, Pierre F, Kesse-Guyot E, Fiolet T, Lavalette C, Egnell M, Latino-Martel P, Fassier P, Hercberg S, Galan P, Deschasaux M, Touvier M.
Objectif : Les apports en lipides tels que les acides gras saturés (AGS), mono-insaturés (AGMI) et polyinsaturés (AGPI) ont été largement étudiés en lien avec leurs effets sur la santé cardiovasculaire, mais leur association avec le risque de cancer est mal connue. La disparité des résultats épidémiologiques concernant les lipides et le risque de cancer pourrait s’expliquer par plusieurs mécanismes impliquant les AGPI et l’équilibre redox, le statut inflammatoire et la signalisation cellulaire, avec des interactions avec d’autres composés alimentaires, tels que les antioxydants, les fibres alimentaires et plus globalement les apports en fruits et légumes. Cette étude vise à étudier les associations entre la consommation de lipides et le risque de cancers, ainsi que les potentielles modulations de ces associations par la consommation de vitamine C, vitamine E, fibres alimentaires ou de fruits et légumes.
Méthodes : Cette étude prospective incluait 44 039 hommes et femmes âgés de plus de 45 ans et issus de la cohorte NutriNet-Santé (2009-2017). Les données alimentaires ont été collectées par des enregistrements répétés de 24 h. Les associations ont été étudiées par des modèles de Cox multivariés.
Résultats : La consommation d’AGS était associée à l’augmentation des risques de cancer global (n = 1722 cas, HRQ5vsQ1 = 1,44 [1,10-1,87], p-trend=0,008) et du sein (n = 545 cas, HRQ5vsQ1 = 1,98 [1,24-3,17], p-trend = 0.01). Les consommations d’AGPI oméga 6 (HRQ5vsQ1 = 0,56 [0,32-0,97], p-trend = 0,01) et d’AGMI (HRQ5vsQ1 = 0,41 [0,18-0.95], p-trend = 0,009) étaient inversement associées au risque de cancers digestifs (n = 190 cas). Les associations entre le risque de cancers digestifs et les consommations d’AGPI oméga 6, d’acide eicosapentaénoïque (EPA) et d’acide docosahexaénoïque (DPA) étaient modulées par la consommation de fibres alimentaires, de vitamine C et de fruits et légumes.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que la consommation d’AGS pourrait augmenter les risques de cancers du sein et de cancer global, tandis que la consommation d’AGPI pourrait diminuer le risque de cancers digestifs. Toutefois, cohérents avec les hypothèses mécanistiques, ces résultats suggèrent que la consommation de fruits et légumes et de leurs constituants (antioxydants, fibres) pourrait interagir avec les AGPI pour moduler ces associations.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29616321