Impacts environnementaux des régimes : Comment la consommation de produits issus de l’agriculture biologique contribue-t-elle à la durabilité environnementale ?
Publié le 31/01/2019
Front Nutr. 2018 5:8
Lacour C, Seconda L, Allès B, Hercberg S, Langevin B, Pointereau P, Lairon D, Baudry J, Kesse-Guyot E.
Contexte : La plupart des études portant sur les impacts environnementaux des régimes n’ont pas pris en compte le mode de production des aliments. L’objectif de cette étude, basée sur la cohorte NutriNet-Santé, était d’étudier les relations entre un score provégétarien et les impacts environnementaux des régimes alimentaires. Nous avons aussi évalué un potentiel effet modulateur de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique sur cette association.
Méthodes : Cette étude incluait 34 442 adultes français. La consommation alimentaire et le niveau de consommation de produits issus de l’agriculture biologique ont été estimés à partir d’un questionnaire de fréquence de consommation sur l’année passée. Pour caractériser la structure des régimes des participants, un score provégétarien reflétant la part de produits d’origine végétale et d’origine animale dans l’alimentation a été calculé. Trois indicateurs environnementaux ont été estimés pour évaluer les impacts environnementaux des régimes : les émissions de gaz à effet de serre (eGES), la demande en énergie cumulée (CED) et la surface occupée. Ces indicateurs ont été évalués grâce à la méthode de l’analyse du cycle de vie, limité au niveau de l’exploitation agricole. L’association entre les quintiles de score provégétarien et les impacts environnementaux, pour les données globales puis stratifiées par niveau de consommation de produits biologiques, a été estimée grâce à des ANCOVA ajustées sur l’âge, le sexe et l’énergie.
Résultats : Les participants avec un régime riche en produits d’origine végétale (5ème quintile) étaient plus âgés, diplômés, généralement citadins dans des grandes zones urbaines, et avaient des habitudes de vie plus saines. Un score provégétarien élevé était associé à des impacts environnementaux plus faibles (eGESQ5vsQ1 = 838/1664 kg CO2eq/an, -49,6 %, p ˂ 0,0001 ; CEDQ5vsQ1 = 4853/6775 MJ/an, -26,9 %, p ˂ 0,0001 ; surface occupéeQ5vsQ1 = 2420/4138 m2/an, -41,5 %, p < 0,0001). La consommation de produits issus de l’agriculture biologique était un important modulateur de l’impact environnemental des régimes lorsque ceux-ci étaient riches en produits d’origine végétale.
Conclusion : Ce travail suggère que la promotion et l’évaluation de la durabilité des régimes devraient prendre en compte aussi bien la structure de l’alimentation que le mode de production des aliments.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29479530
Lacour C, Seconda L, Allès B, Hercberg S, Langevin B, Pointereau P, Lairon D, Baudry J, Kesse-Guyot E.
Contexte : La plupart des études portant sur les impacts environnementaux des régimes n’ont pas pris en compte le mode de production des aliments. L’objectif de cette étude, basée sur la cohorte NutriNet-Santé, était d’étudier les relations entre un score provégétarien et les impacts environnementaux des régimes alimentaires. Nous avons aussi évalué un potentiel effet modulateur de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique sur cette association.
Méthodes : Cette étude incluait 34 442 adultes français. La consommation alimentaire et le niveau de consommation de produits issus de l’agriculture biologique ont été estimés à partir d’un questionnaire de fréquence de consommation sur l’année passée. Pour caractériser la structure des régimes des participants, un score provégétarien reflétant la part de produits d’origine végétale et d’origine animale dans l’alimentation a été calculé. Trois indicateurs environnementaux ont été estimés pour évaluer les impacts environnementaux des régimes : les émissions de gaz à effet de serre (eGES), la demande en énergie cumulée (CED) et la surface occupée. Ces indicateurs ont été évalués grâce à la méthode de l’analyse du cycle de vie, limité au niveau de l’exploitation agricole. L’association entre les quintiles de score provégétarien et les impacts environnementaux, pour les données globales puis stratifiées par niveau de consommation de produits biologiques, a été estimée grâce à des ANCOVA ajustées sur l’âge, le sexe et l’énergie.
Résultats : Les participants avec un régime riche en produits d’origine végétale (5ème quintile) étaient plus âgés, diplômés, généralement citadins dans des grandes zones urbaines, et avaient des habitudes de vie plus saines. Un score provégétarien élevé était associé à des impacts environnementaux plus faibles (eGESQ5vsQ1 = 838/1664 kg CO2eq/an, -49,6 %, p ˂ 0,0001 ; CEDQ5vsQ1 = 4853/6775 MJ/an, -26,9 %, p ˂ 0,0001 ; surface occupéeQ5vsQ1 = 2420/4138 m2/an, -41,5 %, p < 0,0001). La consommation de produits issus de l’agriculture biologique était un important modulateur de l’impact environnemental des régimes lorsque ceux-ci étaient riches en produits d’origine végétale.
Conclusion : Ce travail suggère que la promotion et l’évaluation de la durabilité des régimes devraient prendre en compte aussi bien la structure de l’alimentation que le mode de production des aliments.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29479530