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Les dimensions de l’alimentation intuitive sont associées de façon différentielle aux apports alimentaires dans la population générale de l’étude NutriNet-Santé

Publié le 20/04/2017

J Nutr. 2017 147(1):61-69

Camilleri GM, Méjean C, Bellisle F, Andreeva VA, Kesse-Guyot E, Hercberg S, Péneau S.

L’alimentation intuitive est caractérisée par le fait de manger en réponse aux signaux de faim ou de satiété plutôt qu’aux signaux émotionnels, sans s’interdire d’aliments spécifiques. Les données suggèrent une association inverse entre l’alimentation intuitive et le poids, mais très peu de données sont disponibles sur l’association entre l’alimentation intuitive et les apports alimentaires.

L’objectif était d’étudier la relation entre l’alimentation intuitive et la consommation alimentaire dans un grand échantillon d’adultes issus de la population générale.

Un total de 9581 hommes et 31955 femmes âgés de plus de 18 ans participant à la cohorte NutriNet-Santé ont été inclus dans cette analyse transversale. L’alimentation intuitive  a été estimée en utilisant une version française validée de l’« Intuitive Eating Scale-2 » (modélisée en quartiles). Les apports alimentaires ont été estimés à partir d’au moins 6 enregistrements alimentaires de 24 h auto-déclarés (2009-2015). Les associations entre les différents dimensions de l’alimentation intuitive (Manger pour des raisons physiques plutôt qu’émotionnelles « Raisons physiques », Dépendance aux signaux de faim ou de satiété « Signaux » ; Permission inconditionnelle de manger « Permission ») et les apports alimentaires ont été évaluée avec des modèles de régression logistique multinomiale.

Chez les femmes, des scores aux sous dimensions « Raisons physiques » et « Signaux » plus élevés étaient associés à un apport énergétique plus faible (P < 0,0001). Un score de « Raisons physiques » plus élevé était associé à des apports plus faibles en aliments sucrés et gras chez les femmes (143 g/j dans le quartile 1 comparé à 124 g/j dans le quartile 4) et chez les hommes (153 comparé à 138 g/j), et à des apports plus faibles en produits laitiers et viande, poisson, et œufs chez les femmes (P < 0,0001). Un score de « Signaux » plus élevé était associé à des apports plus faibles en produits laitiers, viande, poisson, et œufs chez les hommes et femmes, et à un apport plus élevé en céréales complètes chez les femmes (P < 0,0001). A l’inverse, des scores de  »Permission » plus élevés étaient associés à un apport énergétique plus élevé et à des apports alimentaires moins favorables à la santé incluant des apports plus faibles en fruits, légumes, et céréales complètes (P < 0,0001).

Les dimensions de l’alimentation intuitive « Raisons physiques » et « Signaux » étaient associées à des apports alimentaires globalement plus favorables à la santé tandis que la dimension « Permissioné était associée à des apports moins favorables à la santé. Ces résultats suggèrent l’intérêt de développer des stratégies nutritionnelles de santé publique qui encouragent le fait de manger en réponse aux signaux de faim et de satiété.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27798333


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