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Associations entre l’attirance sensorielle pour le gras, le sucré et le salé et le risque d’obésité chez des adultes français : une étude de cohorte prospective

Publié le 26/01/2017

Int J Behav Nutr Phys Act. 2016 13:74

Lampuré A, Castetbon K, Deglaire A, Schlich P, Péneau S, Hercberg S, Méjean C.

Les préférences sensorielles individuelles apparaissent comme un déterminant majeur des consommations alimentaires et pourraient en conséquence influencer le statut pondéral. Des études transversales ont montré une association positive entre l’attirance pour le gras et le statut pondéral et des résultats contradictoires concernant l’attirance pour le salé et le sucré. De plus, la contribution des consommations alimentaires pour expliquer cette association n’a jamais été investiguée. Nous avons étudié l’association prospective entre l’attirance sensorielle pour le gras, le sucré et le salé et l’apparition de l’obésité sur 5 ans chez des adultes ainsi que l’effet médiateur des consommations alimentaires sur cette relation.

Nous avons prospectivement examiné le risque d’obésité auprès de 24776 adultes français participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé. Les scores d’attirance et les données alimentaires ont été estimés à l’inclusion via un questionnaire sur internet et des enregistrements de 24 h respectivement. Les données anthropométriques auto-déclarées ont été collectées via un questionnaire sur internet chaque année pendant 5 ans. Les associations entre les quartiles d’attirance pour le gras, le sucré et le salé et le risque d’obésité, et l’effet médiateur du régime alimentaire ont été évalués avec des modèles de Cox à risques proportionnels mutlivariables stratifiés sur le sexe et ajustés sur les facteurs sociodémographiques et du mode de vie.

Chez les hommes et les femmes, l’attirance sensorielle pour le gras était positivement associée à un risque plus élevé d’obésité (hazard ratios pour le quartile 4 comparé au quartile 1, hommes : HR (Q4 vs. Q1)=2,39 (IC 95 % 1,39-4,11) P-trend=0,0005, femmes : HR (Q4 vs. Q1)=2,02 (IC 95 % 1,51-2,71) P-trend<0,0001). De plus, les consommations alimentaires contribuaient à expliquer respectivement 32 % et 52 % de l’effet de l’attirance sensorielle pour le gras sur le risque d’obésité, chez les hommes et les femmes. L’attirance sensorielle pour le sucré était associée à un plus faible risque d’obésité (hommes : HR (Q4 vs. Q1)=0,51 (0,31-0,83) P-trend=0,01, femmes : HR (Q4 vs. Q1)=0,72 (0,54-0,96) P-trend=0,035). En revanche, aucune association significative n’a été mise en évidence entre l’attirance pour le salé et le risque d’obésité.

Contrairement à l’attirance pour le sucré et le salé, une attirance élevée pour le gras apparait comme un facteur de risque majeur d’obésité, expliqué en grande partie par les consommations alimentaires. Nos résultats soulignent la nécessité de davantage considérer l’attirance sensorielle dans la prévention de l’obésité. 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27378200


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