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Association entre consommation d’aliments ultratransformés et risque de mortalité parmi les adultes d’âge moyen en France

Publié le 17/05/2019
JAMA Intern Med. 2019
Schnabel L, Kesse-Guyot E, Allès B, Touvier M, Srour B, Hercberg S, Buscail C, Julia C.

Introduction : Un nombre croissant d’études suggère l’existence d’un lien entre la proportion d’aliments ultra-transformés et l’incidence des maladies chroniques. Cependant, à date, l’association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de mortalité n’a jamais été étudié. 

Objectif : L’objectif de cette étude était d’étudier l’association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le risque de mortalité toutes causes.
Schéma et population d’étude : Il s’agit d’une étude de cohorte prospective sur des adultes âgés de 45 ans ou plus, issus de la cohorte Française Nutrinet Santé. La période d’étude s’étendait du 11 mai 2009 (date de lancement de Nutrinet-Santé) jusqu’au 15 décembre 2017 (durée médiane de suivi de 7,1 ans). Les participants ayant complété au moins un kit de 3 enregistrements alimentaires des 24 heures au cours de leurs 2 premières années de suivi ont été inclus dans l’étude. Par ailleurs, les données relatives au mode de vie, à l’activité physique, aux caractéristiques sociodémographiques et anthropométriques recueillies à l’inclusion ont été prises en compte.

Exposition : Les aliments ultra-transformés (selon le système de classification NOVA), sont caractérisés par des plats prêts à consommer ou prêts à réchauffer, à partir d’ingrédients pour la plupart combinés à des additifs. La proportion (en poids) d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation a été calculée pour chacun des participants.
Critère de jugement principal et mesures d’associations : Le principal résultat d’intérêt était l’association entre la proportion d’aliments ultra-transformés et la mortalité globale. Les apports alimentaires moyens estimés à partir de tous les enregistrements de 24 heures disponibles durant les 2 premières années de suivi ont été considérés comme les apports alimentaires de base. La mortalité était mesurée à partir du CépiDC, le registre national de mortalité par causes. Les Hazard Ratio (HRs), ainsi que les intervalles de confiance à 95% (IC95%) ont été déterminés pour le risque de mortalité toutes causes à l’aide de modèles de Cox.

Résultats : Au total, 44 551 participants ont été inclus dans l’étude, dont 32 549 (73,1%) étaient des femmes, avec un âge moyen à l’inclusion de 56,7 (+/-7,5) ans. Les aliments ultra-transformés représentaient en moyenne 14,4% (+/-7,6%) du poids total des aliments consommés, correspondant à une proportion de 29,1% (+/-10,9%) de l’énergie totale. La consommation d’aliments ultra-transformés était associée à un âge plus jeune (14,5% [0,04%] chez les 45-64 ans, p<0.001), à un niveau de revenu plus faible (<1200 €/mois [0.16%], p<0.001), à un niveau d’étude plus bas (15,0% [0.07%], p<0.001), à un indice de masse corporelle plus élevé (≥ 30 kg/m2, 16% [0,11%] ; p<0,001) et à une activité physique plus basse (15,6% [0,08%] ; p<0,001). Au total, 602 décès sont survenus pendant la période de suivi. Après ajustement sur un ensemble de facteurs de confusion,  une augmentation de la proportion d’aliments ultra-transformés consommés était associée avec une augmentation du risque de mortalité toute cause (HR pour 10% d’augmentation, 1,14 IC95% 1,04-1,27 ; p=0,008). 

Conclusion et pertinence : Une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés était associée à un risque accru de mortalité dans cette population d’adultes ; d’autres études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats et distinguer les différents mécanismes de l’impact de l’alimentation ultra-transformée sur la santé.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30742202
 

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Relations entre l’attirance sensorielle pour le gras, le sucré ou le salé et les maladies cardiométaboliques : effets modulateurs de l’alimentation et du statut pondéral

Publié le 17/05/2019
Eur J Nutr. 2019
Lampuré A, Adriouch S, Castetbon K, Deglaire A, Schlich P, Péneau S, Fezeu L, Hercberg S, Méjean C.

Objectif : Les travaux précédents ont suggéré que l’attirance sensorielle individuelle était un prédicteur des apports alimentaires et du statut pondéral, et pourrait donc influencer le développement de maladies cardiométaboliques (CMDs). Nous avons investigué l’association entre l’attirance sensorielle pour le gras-salé, le gras-sucré, le sucré, le salé et l’incidence d’hypertension, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires (CVDs) sur une période de 6 ans chez les adultes, ainsi que les effets modulateurs des apports alimentaires et de l’indice de masse corporelle (IMC).

Méthodes : Nous avons examiné le risque de CMDs au sein de 41 332 (pour les CVDs et le diabète de type 2) et de 37 936 (pour l’hypertension) adultes français (cohorte NutriNet-Santé). Les scores d’attirance sensorielle, les caractéristiques individuelles, l’alimentation et les mesures anthropométriques ont été estimés à l’inclusion via des questionnaires. Les données de santé ont été collectées pendant 6 ans. Les associations entre l’attirance sensorielle et le risque de CMDs, ainsi que les effets modulateurs de l’alimentation et de l’IMC, ont été estimés par des modèles de Cox.

Résultats : L’attirance sensorielle pour le gras-salé était associée avec une augmentation du risque de diabète de type 2, d’hypertension et de CVDs [hazard ratios (HR) pour 1 point d’augmentation du score sensoriel : HR 1,30 (IC 95 % 1,18, 1,43), HR 1,08 (1,04, 1,13) et HR 1,10 (1,02, 1,19) respectivement]. L’IMC et les apports alimentaires ensemble expliquaient 93 %, 98 % et 70 % de la variation globale de l’attirance pour le gras-salé dans le diabète, l’hypertension et les CVD, respectivement. L’attirance pour le gras-sucré et l’attirance pour le salé étaient également associées à une augmentation du risque de diabète de type 2 [HR 1,09 (1,01, 1,17) et HR 1,09 (1,01, 1,18), respectivement] tandis que l’attirance pour le sucré était associée à une diminution du risque [HR 0,76 (0,69, 0,84)].

Conclusions : Une attirance élevée pour le gras-salé est significativement associée au risque de CMDs, qui résulte en grande partie des apports alimentaires et de l’IMC. Nos résultats pourraient être utiles pour orienter des actions efficaces et ciblées dans le cadre de la prévention.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30719567


 

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L’impulsivité est associée aux apports alimentaires, au grignotage et aux troubles du comportement alimentaire au sein de la population générale

Publié le 17/05/2019
Am J Clin Nutr. 2019 Jan 1;109(1):117-126 
Bénard M, Bellisle F, Kesse-Guyot E, Julia C, Andreeva VA, Etilé F, Reach G, Dechelotte P, Tavolacci MP, Hercberg S, Péneau S. 

Contexte : L’impulsivité est un trait psychologique lié à diverses pathologies telles que l’obésité. Toutefois, peu d’études ont exploré la relation entre impulsivité, apports alimentaires, et les troubles du comportement alimentaire (TCA) dans la population générale. 

Objectif : L’objectif de cette étude transversale était de déterminer si l’impulsivité était associée aux apports énergétiques, à la consommation de groupes d’aliments, au grignotage et au risque de TCA.
Méthodes : En 2014, 51 368 participants de l’étude NutriNet-Santé ont complété la l’échelle d’impulsivité de Barratt (BIS-11). La consommation de groupe d’aliments et la qualité nutritionnelle du régime alimentaire ont été évalués en utilisant au minimum 3 enregistrements de 24 h auto-déclarés (n = 35 830), et le comportement de grignotage a été évalué par une question ad hoc (n = 48 562). Le risque de TCA a été estimé par le Questionnaire SCOFF, et les catégories de TCA (restrictive, boulimique, hyperphagique et autres types de TCA) ont été déterminées avec l’algorithme Expali (n = 48 824). Des modèles de régression logistique et linéaire ont été utilisés pour analyser les associations entre d’une part l’impulsivité et d’autre part les apports énergétiques, la consommation de groupes d’aliments, la qualité nutritionnelle, le grignotage, et le risque de TCA en tenant compte des facteurs sociodémographiques et de mode de vie.

Résultats : Des associations positives ont été observées entre l’impulsivité et la consommation de boissons alcoolisées et de biscuits apéritifs, tandis que des associations négatives ont été observées avec les fruits et légumes, la viande et les volailles, les charcuteries, les produits laitiers, les desserts lactés et les féculents. L’impulsivité était positivement associée à l’apport énergétique et négativement associée à la qualité nutritionnelle. L’impulsivité était également positivement associée au grignotage (OR = 3,32 ; IC 95 % : 2,99-3,68) et au risque de TCA (OR = 3,02 ; IC 95 % : 2,74-3,33). Les plus fortes associations ont été observées pour les troubles boulimiques (OR = 4,38 ; IC 95 % : 3,66-5,23) et hyperphagiques (OR = 2,91 ; IC 95 % : 2,56-3,31).

Conclusion : L’impulsivité était associée aux apports alimentaires, au grignotage et au risque de TCA et pourrait être prise en compte dans le cadre de la promotion de comportements alimentaires bénéfiques à la santé.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30596882

 

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Influence des pratiques culinaires sur la variation de poids et le risque d’obésité sur 5 ans dans une cohorte prospective française

Publié le 17/05/2019
Int J Behav Nutr Phys Act. 2018 Nov 26;15(1):120
Méjean C, Lampuré A, Si Hassen W, Gojard S, Péneau S, Hercberg S, Castetbon K.



Contexte : Les pratiques culinaires pourraient déterminer les apports alimentaires et influencer le statut pondéral. Toutefois, les rares études disponibles ont montré des résultats incohérents. Aucune étude n’a investigué prospectivement l’association entre les pratiques culinaires et la variation de poids au cours du temps. Nous avons estimé les associations entre les pratiques culinaires et la variation de poids et le risque de développer une obésité sur 5 ans chez 12 851 adultes français participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé. L’effet médiateur des apports alimentaires dans ces relations a également été investigué. 

Méthodes : La fréquence et le temps consacré à la préparation des repas, les compétences culinaires, l’utilisation d’aliments bruts, l’équipement en cuisine,  le plaisir de cuisiner, la volonté de cuisiner mieux ou plus fréquemment ont été estimés à l’inclusion par  un questionnaire en ligne et les apports alimentaires avec des enregistrements de 24 h.  Les données anthropométriques auto-déclarées ont été collectées, via un questionnaire en ligne, à l’inclusion et 5 ans plus tard. Les associations entre ces pratiques et la variation relative de poids sur 5 ans et les analyses de médiation ont été réalisées par des modèles linéaires et ceux pour le risque d’obésité avec des modèles de régression logistique, stratifiés sur le sexe et ajustés sur l’âge, la composition du foyer, le niveau d’éducation, la profession, les revenus, l’activité physique, le statut tabagique et les antécédents de régime.

Résultats : Chez les femmes, l’utilisation d’aliments bruts était prospectivement associée à une diminution du risque d’obésité sur la période de suivi de 5 ans (OR = 1,32 (1,08-2,32)) après ajustements sur les facteurs de confusion. Après inclusion des apports alimentaires comme médiateurs, l’association entre l’utilisation d’aliments bruts et le risque d’obésité chez la femme n’était plus significative (P = 0,08). Cette association semblait être en partie médiée par les facteurs alimentaires avec une différence de 59 % de l’estimation, dans le groupe ayant un faible score d’utilisation d’aliments bruts, entre le modèle ajusté et ceux avec médiateurs (OR = 1,13 (0,71-1,77)). Concernant la variation de poids sur 5 ans, après ajustement sur les facteurs de confusion, toutes les associations entre les indicateurs de pratiques culinaires et la variation de poids n’étaient plus significatives.  

Conclusions : Dans un contexte de diminution du temps consacré à la préparation des repas dans les pays industrialisés, qui pourrait influencer la qualité nutritionnelle et la santé, notre étude prospective ne montre pas d’effet des pratiques culinaires sur la variation de poids sur 5 ans et le risque d’obésité, excepté pour l’utilisation d’aliments bruts et le risque d’obésité chez les femmes. Cette étude fournit des informations utiles sur les implications à long terme des pratiques culinaires sur la santé et devrait être corroborée par de nouvelles études, en particulier sur l’effet des pratiques culinaires sur les maladies chroniques telles que l’incidence de diabète, d’hypertension, des maladies cardiovasculaires, en comparaison à d’autres déterminants.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30477513

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Association prospective entre fréquence de consommation de bio et risque de cancer : résultats de l’étude de cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 17/04/2019
JAMA Intern Med. 2018 Dec 1;178(12):1597-1606
Baudry J, Assmann KE, Touvier M, Allès B, Seconda L, Latino-Martel P, Ezzedine K, Galan P, Hercberg S, Lairon D, Kesse-Guyot E.


Importance : Bien que les produits bio soient moins susceptibles de contenir des résidus de pesticides que les aliments conventionnels, peu de travaux ont exploré le lien entre la consommation de produits bio et le risque de cancer.

Objectif : D’étudier l’association prospective entre la fréquence de consommation de produits bio (dont l'utilisation de pesticides de synthèse est interdite) et le risque de cancer dans un large échantillon d’adultes français issus de la population générale.

Matériel et méthodes : Les données ont été recueillies chez 68946 participants de la cohorte NutriNet-Santé ayant fourni des informations relatives à leur fréquence de consommation pour 16 produits alimentaires bio, permettant d’obtenir un « score de fréquence de bio » (noté de 0 à 32). Le suivi a été réalisé entre le 10 mai 2009 et le 30 novembre 2016. Les associations entre le score bio modélisé en quartiles et le risque de cancer ont été caractérisées par des modèles de Cox multivariables qui ont permis de fournir des risques relatifs (RR) et des intervalles de confiance à 95 % (IC 95 %).

Résultats : Le suivi moyen était de 4,58 (2,08) ans et la moyenne d’âge de 44,2 (14,5) ans. Au cours de cette période, 1340 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués, notamment 459 cas de cancer du sein, 180 cancers de la prostate, 135 cancers de la peau, 99 cancers colorectaux, 45 lymphomes non-Hodgkiniens et 15 autres lymphomes. Après ajustement sur les principaux facteurs de confusion, la consommation de bio était associée avec une diminution du risque de cancer au global (RRQ4 vs Q1 = 0,75 (0,63–0,88), ptendance = 0,001) ; réduction absolue du risque, 0,6 % ; hazard ratio pour un incrément de 5 points, 0,92 ; IC 95 %, 0,88-0,96).

Conclusions et pertinence : Une fréquence plus élevée de consommation d’aliments bio étaient associée à une diminution du risque de cancers. Des études prospectives avec des temps de suivi suffisamment longs sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces résultats et identifier les facteurs impliqués dans cette association.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30422212
 

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