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Apports en nitrites et nitrates (d'origine naturelle et en provenance des additifs) et risque d'hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires : résultats de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 02/02/2023
B. Srour (1) ; E. Chazelas (1) ; C. Debras (1) ; N. Druesne-Pecollo (1) ; C. Agaesse (1) ; DEF. Szabo (1) ; L. Sellem (1) ; E. Kesse-guyot (1) ; M. Deschasaux-Tanguy (1) ; M. Touvier (1) (1) Bobigny, France

Lien d’accès : https://doi.org/10.1161/JAHA.122.027627 

Introduction et but de l’étude : Les nitrates et les nitrites sont utilisés comme additifs alimentaires dans les viandes transformées. Ils sont également couramment ingérés à partir de l'eau et de plusieurs aliments. Les preuves suggèrent un rôle bénéfique des nitrites et des nitrates alimentaires dans la réduction de la tension artérielle. Cependant, les associations entre les apports de nitrites et de nitrates provenant de sources naturelles et d'additifs alimentaires, séparément, et les risques d'hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires n'ont pas été étudiées. Nous avons cherché à étudier ces associations dans une étude de cohorte prospective basée sur une grande population. 

Matériel et Méthodes : Au total, 104 817 adultes de la cohorte française NutriNet-Santé (durée médiane de suivi 6,7 ans) ont été inclus. Les associations entre les apports de nitrites et de nitrates (évaluées à l'aide d’enregistrements alimentaires répétés des 24 h, reliés à une table de composition des aliments et tenant compte des détails des noms commerciaux/marques de produits industriels) et les risques d'hypertension et de maladies cardiovasculaires ont été évaluées à l'aide de modèles de Cox à risque proportionnels, multi-ajustés.

Résultats et Analyses statistiques : Au cours du suivi, 3 810 cas incidents d'hypertension ont été recensés, et 2 075 cas de maladies cardiovasculaires, 1 004 de maladies cérébrovasculaires et 1 079 de maladies coronariennes ont été diagnostiqués. Les participants ayant des apports plus élevés en nitrites provenant d'additifs alimentaires (c'est-à-dire ceux ayant des apports plus élevés que la médiane spécifique au sexe parmi les participants exposés), et en particulier ceux ayant des apports plus élevés en nitrite de sodium (e250) avaient un risque d'hypertension plus élevé que ceux qui ne sont pas exposés aux nitrites des additifs alimentaires (HR=1,19 (1,08-1,31), P=0,002 et 1,19 (1,07-1,31), P=0,002, P<0,001), respectivement). Il n'y avait aucune preuve d'une association entre les nitrites totaux ou les nitrites de sources naturelles, ou les nitrates alimentaires avec le risque d'hypertension (P> 0,3). Il n'y avait aucune preuve d'associations entre les nitrites ou les nitrates (quelle que soit leur source) et les risques de maladies cardiovasculaires, cérébrovasculaires ou coronariennes (P> 0,2). 

Conclusion : Dans cette large étude de cohorte, des apports élevés en nitrites provenant d'additifs alimentaires étaient associés à un risque plus élevé d'hypertension. Nos résultats ne supportent pas une association protectrice potentielle entre les nitrites ou nitrates alimentaires et les maladies cardiovasculaires ; au contraire, ils apportent des preuves supplémentaires dans le cadre des discussions en cours et des rapports récents sur la mise à jour de la réglementation sur l'utilisation des nitrites comme additifs alimentaires.

Ce projet a été financé par le Conseil européen de la recherche, le Ministère de la santé et l'Université Paris Cité. Il a reçu le prix de la fondation Bettencourt Schueller "Coup d'élan pour la recherche française" 2021, et le label NACRe Partenariat (réseau Nutrition Activité physique Cancer Recherche).

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