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Rééquilibrage de consommation entre viandes et légumineuses : motifs de changement et caractéristiques individuelles associées chez les adultes non-végétariens

Publié le 14/11/2022
Anouk Reuzé, Caroline Méjean, Myriam Carrère, Lucie Sirieix, Nathalie Druesne-Pecollo, Sandrine Péneau, Mathilde Touvier, Serge Hercberg, Emmanuelle Kesse-Guyot, et Benjamin Allès

Lien Pubmed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36050684/

Contexte : A ce jour, peu d’études ont été réalisées sur les motivations, ou motifs, des individus qui ont réduit leur consommation de produits animaux, et sur les caractéristiques sociodémographiques associées à ces individus. L'objectif de cette étude transversale était d'identifier les motifs en lien avec le changement de consommation de viandes et de légumineuses chez les non-végétariens. Les associations entre les motifs et les caractéristiques individuelles ont également été étudiées.

Méthodes : Cette étude a inclus 25 393 participants non-végétariens de la cohorte française NutriNet-Santé (77,4% de femmes, âge moyen 55,4 ± 13,9 ans). Les motifs liés au changement déclaré des consommations de viandes et de légumineuses (ex : goût, environnement, pression sociale...) ont été évalués par un questionnaire en ligne en 2018. Parmi les motifs, il était possible d’identifier ceux qui étaient inducteurs de changement. Les associations entre les motifs induisant le changement de consommation et les caractéristiques individuelles ont été évaluées à l'aide de modèles statistiques (régressions logistiques polytomiques multivariées). Les analyses de cette étude ont également permis d’identifier les caractéristiques individuelles des participants qui ont rééquilibré leur consommation entre viandes et légumineuses.

Résultats : Les motifs les plus fréquemment déclarés comme ayant induit un changement de consommation de viandes ou de légumineuses étaient la santé et la nutrition (respectivement 90,7% et 81,0 % ont déclaré ces motifs comme induisant un changement vers la diminution de consommation de viandes), la protection de l’environnement (82,0% pour la diminution de consommation de viandes uniquement) et les préférences gustatives (77,7% pour l'augmentation de consommation des légumineuses uniquement). D'autres motifs liés aux influences sociales (ex : la recommandation du médecin), et au fait de ne pas aimer la viande ont été déclarés par un nombre moins important d'individus, mais pour les participants motivés, ces motifs avaient une forte capacité à induire un changement de consommation. Le fait d'être une femme ou d'avoir un niveau d'étude plus élevé était associé à une plus forte motivation à diminuer sa consommation de viande pour maintenir sa santé.

Conclusions : Outre les motifs déclarés comme importants, certains motifs moins fréquemment déclarés comme importants comme la recommandation du médecin ont été mentionnés comme ayant induit des changements de consommation de viandes ou de légumineuses. Les motifs qui ont induit des changements ont été déclarés par des groupes d’individus avec des caractéristiques spécifiques. Les campagnes de Santé Publique et de durabilité pourraient ainsi développer de nouveaux outils pour sensibiliser des populations moins favorables au changement.

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