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Relations entre l’attirance sensorielle pour le gras, le sucré ou le salé et les maladies cardiométaboliques : effets modulateurs de l’alimentation et du statut pondéral

Publié le 17/05/2019
Eur J Nutr. 2019
Lampuré A, Adriouch S, Castetbon K, Deglaire A, Schlich P, Péneau S, Fezeu L, Hercberg S, Méjean C.

Objectif : Les travaux précédents ont suggéré que l’attirance sensorielle individuelle était un prédicteur des apports alimentaires et du statut pondéral, et pourrait donc influencer le développement de maladies cardiométaboliques (CMDs). Nous avons investigué l’association entre l’attirance sensorielle pour le gras-salé, le gras-sucré, le sucré, le salé et l’incidence d’hypertension, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires (CVDs) sur une période de 6 ans chez les adultes, ainsi que les effets modulateurs des apports alimentaires et de l’indice de masse corporelle (IMC).

Méthodes : Nous avons examiné le risque de CMDs au sein de 41 332 (pour les CVDs et le diabète de type 2) et de 37 936 (pour l’hypertension) adultes français (cohorte NutriNet-Santé). Les scores d’attirance sensorielle, les caractéristiques individuelles, l’alimentation et les mesures anthropométriques ont été estimés à l’inclusion via des questionnaires. Les données de santé ont été collectées pendant 6 ans. Les associations entre l’attirance sensorielle et le risque de CMDs, ainsi que les effets modulateurs de l’alimentation et de l’IMC, ont été estimés par des modèles de Cox.

Résultats : L’attirance sensorielle pour le gras-salé était associée avec une augmentation du risque de diabète de type 2, d’hypertension et de CVDs [hazard ratios (HR) pour 1 point d’augmentation du score sensoriel : HR 1,30 (IC 95 % 1,18, 1,43), HR 1,08 (1,04, 1,13) et HR 1,10 (1,02, 1,19) respectivement]. L’IMC et les apports alimentaires ensemble expliquaient 93 %, 98 % et 70 % de la variation globale de l’attirance pour le gras-salé dans le diabète, l’hypertension et les CVD, respectivement. L’attirance pour le gras-sucré et l’attirance pour le salé étaient également associées à une augmentation du risque de diabète de type 2 [HR 1,09 (1,01, 1,17) et HR 1,09 (1,01, 1,18), respectivement] tandis que l’attirance pour le sucré était associée à une diminution du risque [HR 0,76 (0,69, 0,84)].

Conclusions : Une attirance élevée pour le gras-salé est significativement associée au risque de CMDs, qui résulte en grande partie des apports alimentaires et de l’IMC. Nos résultats pourraient être utiles pour orienter des actions efficaces et ciblées dans le cadre de la prévention.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30719567


 

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