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Pratiques du jeûne et de régimes restrictifs pour perdre du poids parmi 2 700 survivants du cancer: résultats de la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 31/01/2019
Int J Cancer. 2018 143(11):2687-2697
Fassier P, Srour B, Raynard B, Zelek L, Cohen P, Bachmann P, Touillaud M, Druesne-Pecollo N, Bellenchombre L, Cousson-Gélie F, Cottet V, Féliu F, Mas S, Deschasaux M, Galan P, Hercberg S, Latino-Martel P, Touvier M.

La nutrition est souvent utilisée par les survivants du cancer comme un levier leur permettant d’être acteurs de leur propre santé. Cependant, certains comportements alimentaires ne sont actuellement pas recommandés pour les patients sans surveillance médicale. Cette étude avait pour objectif d’évaluer les régimes restrictifs pour perdre du poids et les pratiques de jeûne chez les survivants du cancer de la cohorte NutriNet-Santé, ainsi que les facteurs sociodémographiques et de mode de vie associés.

En octobre 2016, 2 741 survivants du cancer avaient complété un questionnaire spécifique sur leurs pratiques alimentaires. Les patients ayant déjà pratiqué un jeûne et ceux n’en ayant jamais pratiqué (respectivement ayant déjà effectué un régime pour perdre du poids et n’en ayant jamais effectué) ont été comparés à l'aide de modèles de régression logistique. Les analyses étaient redressées d'après la distribution de l'âge, du sexe et de la localisation des cas de cancers en France.

13.8% des survivants du cancer avaient déjà pratiqué un régime restrictif pour perdre du poids depuis leur diagnostic de cancer. Ils étaient plus susceptibles d'être des femmes (p<0.0001), professionnellement actifs (p<0.0001), en surpoids (p<0.0001), de consommer des compléments alimentaires (p=0.0007), d’avoir déjà pratiqué une période de jeûne (p=0.009) et d'avoir un cancer du sein (p=0.02). 6.0% avaient déjà pratiqué une période de jeûne, 3.0% depuis leur diagnostic de cancer. Ils étaient plus susceptibles d'être plus jeunes (p<0.0001), d’avoir un niveau d’étude plus élevé (p<0.0001), des revenus plus élevés (p=0.0008), de consommer des compléments alimentaires (p<0.0001), d’avoir un niveau d’activité physique élevé (p=0.004). Ils étaient moins susceptibles d’être en surpoids (p<0.0001). Le jeûne été associé à l'opinion selon laquelle une telle pratique pourrait améliorer le pronostic du cancer (p=0.02). Les patients qui ont reçu des informations nutritionnelles auprès des professionnels de la santé étaient moins susceptibles de pratiquer le jeûne ou un régime restrictif pour perdre du poids (0.42[0.27-0.66], p<0.0001 et 0.49[0.38-0.64], p<0.0001 respectivement).

Cette étude fournit des résultats originaux suggérant que les régimes restrictifs pour perdre du poids sont largement pratiqués par les survivants du cancer. La pratique du jeûne était moins répandue dans cette étude mais n’était pas négligeable. Les sources d'information nutritionnelle reçues depuis le diagnostic du cancer semblent être un facteur déterminant de ces pratiques.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29971783
 

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