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Additifs alimentaires émulsifiants et risque de diabète de type 2 : analyse des données de l'étude de cohorte prospective NutriNet-Santé

Publié le 17/05/2024
Clara Salame, Guillaume Javaux, Laury Sellem, Emilie Viennois, Fabien Szabo de Edelenyi, Cédric Agaësse, Alexandre De Sa, Inge Huybrechts, Fabrice Pierre, Xavier Coumoul, Chantal Julia, Emmanuelle Kesse-Guyot, Benjamin Allès, Léopold K Fezeu, Serge Hercberg, Mélanie Deschasaux-Tanguy, Emmanuel Cosson, Sopio Tatulashvili, Benoit Chassaing, Bernard Srour*, Mathilde Touvier*

(*contributions égales)


DOI : 10.1016/S2213-8587(24)00086-X

Contexte : Des études expérimentales ont suggéré des effets potentiellement néfastes des émulsifiants sur le microbiote intestinal, l'inflammation et les perturbations métaboliques. Nous avons cherché à étudier les associations entre l'exposition aux émulsifiants alimentaires et le risque de diabète de type 2 dans une grande cohorte prospective d'adultes français.

Méthodes : Nous avons analysé les données de 104 139 adultes inscrits dans l'étude prospective française NutriNet-Santé du 1er mai 2009 au 26 avril 2023 ; 82 456 (79,2 %) étaient des femmes et l'âge moyen était de 42,7 ans (SD 14,5). Les apports alimentaires ont été évalués à l'aide de trois enregistrements alimentaires de 24 heures collectés sur trois jours non consécutifs, tous les 6 mois. L'exposition aux émulsifiants alimentaires a été évaluée à travers de multiples bases de données sur la composition des aliments et des analyses en laboratoire ad hoc. Les associations entre les expositions cumulatives aux émulsifiants alimentaires dépendantes du temps et le risque de diabète de type 2 ont été caractérisées avec des modèles de risques proportionnels de Cox multivariés ajustés pour les facteurs de risque connus. L'étude NutriNet-Santé est enregistrée sur ClinicalTrials.gov (NCT03335644).

Résultats : Sur les 104 139 participants, 1056 ont été diagnostiqués avec un diabète de type 2 pendant le suivi (durée moyenne de suivi de 6,8 ans [SD 3,7]). Les apports des émulsifiants suivants étaient associés à un risque accru de diabète de type 2 : carraghénanes totaux (hazard ratio [HR] 1,03 [IC à 95 % 1,01–1,05] par incrément de 100 mg par jour, p<0,0001), gomme de carraghénanes (E407 ; HR 1,03 [1,01–1,05] par incrément de 100 mg par jour, p<0,0001), phosphate tripotassique (E340 ; HR 1,15 [1,02–1,31] par incrément de 500 mg par jour, p=0,023), esters acétyltartariques de mono- et diglycérides d'acides gras (E472e ; HR 1,04 [1,00–1,08] par incrément de 100 mg par jour, p=0,042), citrate de sodium (E331 ; HR 1,04 [1,01–1,07] par incrément de 500 mg par jour, p=0,0080), gomme de guar (E412 ; HR 1,11 [1,06–1,17] par incrément de 500 mg par jour, p<0,0001), gomme arabique (E414 ; HR 1,03 [1,01–1,05] par incrément de 1000 mg par jour, p=0,013), et gomme de xanthane (E415 ; HR 1,08 [1,02–1,14] par incrément de 500 mg par jour, p=0,013).

Interprétation : Nous avons trouvé des associations directes entre le risque de diabète de type 2 et l'exposition à divers émulsifiants alimentaires largement utilisés dans les aliments industriels, dans une grande cohorte prospective d'adultes français. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour inciter à une réévaluation des réglementations régissant l'utilisation des émulsifiants alimentaires dans l'industrie alimentaire pour une meilleure protection des consommateurs.

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How far can reformulation participate in improving the nutritional quality of diets at population level? A modelling study using real food market data in France.

Publié le 23/04/2024
BMJ Glob Health, 2024 DOI: 10.1136/bmjgh-2023-014162

Sarda B, Kesse-Guyot E, Srour B, Deschasaux-Tanguy M, Fialon M, Fezeu LK, Galan P, Hercberg S, Touvier M, Julia C.

Lien : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10966720/

Contexte : La reformulation des aliments est présentée comme un outil permettant d'améliorer la qualité nutritionnelle des régimes alimentaires de la population. Cependant, l'impact potentiel de la reformulation à l'échelle de l'industrie sur l'apport alimentaire n'a été que très peu étudié.

Objectifs : L'objectif était d'estimer l'impact sur les apports nutritionnels de la population française d'une reformulation à l'échelle de l'industrie vers des produits plus sains en utilisant le système actualisé de profilage des nutriments qui sous-tend l'étiquetage nutritionnel Nutri-Score sur la face avant des emballages (uNS-NPS).

Méthodes : Les données alimentaires à l’inclusion ont été extraites de la cohorte Nutrinet-Santé (N=100 418), fournissant des informations détaillées sur les régimes alimentaires des participants (N>3 000 aliments génériques). Chaque aliment dans les enregistrements de 24 heures a été comparé aux données du marché alimentaire français de la base de données OpenFoodFacts (N=119 073 produits). Trois scénarios ont été élaborés à partir de la teneur en nutriments des produits alimentaires existants : (1) tous les produits sont disponibles (situation de référence), (2) seuls les produits existants de meilleure qualité nutritionnelle sont disponibles comme substituts potentiels, et (3) seuls les produits existants de moins bonne qualité sont disponibles. L'évaluation de la qualité nutritionnelle était basée sur le score uNS-NPS. Enfin, les apports ont été calculés pour chaque scénario après attribution aléatoire de produits plus ou moins sains comme choix alimentaires. Des itérations de Monte-Carlo (n=300) ont été effectuées pour générer des intervalles d'incertitude.

Résultats : Après simulation de la reformulation à l'aide du scénario 2, une réduction de l'apport quotidien par rapport à la situation de référence a été observée pour l'énergie (-55 kcal/jour, -2,9%), les graisses saturées (-2,4g/jour, -7,6%), le sucre (-4,8g/jour, -5,3%) et le sel (-0,54g/jour, -8,3%) et une augmentation a été observée pour les fibres (+1,0g/jour, +4,9%). Des améliorations de la qualité de l'alimentation ont été observées indépendamment de l’adhésion initiale aux recommandations nutritionnelles. Les facteurs les plus importants contribuant à l'amélioration de l'alimentation sont les suivants : 1) sucres : produits sucrés, produits de boulangerie sucrés et produits laitiers ; 2) graisses saturées : produits de boulangerie sucrés, produits laitiers et plats préparés ; 3) sel : pain, plats préparés, préparations de légumes et soupes.

Conclusion : La reformulation généralisée de l'offre alimentaire est apparue comme une opportunité pour améliorer l'état nutritionnel au niveau de la population en France.

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The association between ultra-processed food consumption and chronic insomnia in the NutriNet-Santé Study

Publié le 23/04/2024
Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, 2024 DOI: 10.1016/j.jand.2024.02.015

Pauline Duquenne, Julia Capperella, Léopold K. Fezeu, Bernard Srour, Giada Benasi, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva, Marie-Pierre St-Onge

Lien : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2212267224000947

Titre en français : Association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et l’insomnie chronique dans la cohorte NutriNet-Santé

Introduction : La consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) est en hausse dans le monde entier et a été associée à de nombreux problèmes de santé, tels que le diabète, l’obésité et le cancer. Peu d’études se sont concentrées sur l’effet de la consommation d’AUT et le sommeil, et encore moins sur l’insomnie chronique. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’association entre la consommation d’AUT et l’insomnie chronique dans un grand échantillon issus de la population générale.

Méthodes : Nous avons sélectionné des adultes de la cohorte NutriNet-Santé qui avaient rempli un questionnaire sur le sommeil (2014) et au moins deux questionnaires alimentaires de 24 heures. L’insomnie chronique a été définie selon les critères établis du DSM-5 et ICSD-3. La catégorisation des aliments comme AUT étaient basée sur le groupe 4 de la classification NOVA. L’association entre l’apport en AUT et l’insomnie chronique a été évaluée à l’aide de régressions logistiques multivariables.

Résultats : Au total, 38 570 participants (âge moyen : 50,0 ans, 77,0% de femmes) ont été inclus dans l’analyse. Parmi eux, 19,4% présentaient des symptômes d’insomnie chronique. En moyenne, les AUT représentaient 16% de la quantité totale (g/jour) de l’alimentation globale des participants. Dans le modèle entièrement ajusté, la consommation d’AUT était associée à une plus grande probabilité d’insomnie chronique (OR pour une augmentation absolue de 10% d’AUT dans l’alimentation = 1,06 ; IC 95% : 1,02-1,09).

Conclusion : Cette étude épidémiologique de large échelle a révélé une association significative entre la consommation d’AUT et l’insomnie chronique, indépendamment du statut socio-économique, du mode de vie et de l’état de santé mentale. Ces résultats fournissent de premières pistes pour de futures recherches longitudinales ainsi que pour des programmes de prévention axés sur la nutrition et le sommeil.

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Association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et l’insomnie chronique dans la cohorte NutriNet-Santé

Publié le 29/03/2024
Pauline Duquenne, Julia Capperella, Léopold K. Fezeu, Bernard Srour, Giada Benasi, Serge Hercberg, Mathilde Touvier, Valentina A. Andreeva, Marie-Pierre St-Onge

DOI : 10.1016/j.jand.2024.02.015


Introduction : La consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) est en hausse dans le monde entier et a été associée à de nombreux problèmes de santé, tels que le diabète, l’obésité et le cancer. Peu d’études se sont concentrées sur l’effet de la consommation d’AUT et le sommeil, et encore moins sur l’insomnie chronique. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’association entre la consommation d’AUT et l’insomnie chronique dans un grand échantillon issus de la population générale.

Méthodes : Nous avons sélectionné des adultes de la cohorte NutriNet-Santé qui avaient rempli un questionnaire sur le sommeil (2014) et au moins deux questionnaires alimentaires de 24 heures. L’insomnie chronique a été définie selon les critères établis du DSM-5 et ICSD-3. La catégorisation des aliments comme AUT étaient basée sur le groupe 4 de la classification NOVA. L’association entre l’apport en AUT et l’insomnie chronique a été évaluée à l’aide de régressions logistiques multivariables.

Résultats : Au total, 38 570 participants (âge moyen : 50,0 ans, 77,0% de femmes) ont été inclus dans l’analyse. Parmi eux, 19,4% présentaient des symptômes d’insomnie chronique. En moyenne, les AUT représentaient 16% de la quantité totale (g/jour) de l’alimentation globale des participants. Dans le modèle entièrement ajusté, la consommation d’AUT était associée à une plus grande probabilité d’insomnie chronique (OR pour une augmentation absolue de 10% d’AUT dans l’alimentation = 1,06 ; IC 95% : 1,02-1,09).

Conclusion : Cette étude épidémiologique de large échelle a révélé une association significative entre la consommation d’AUT et l’insomnie chronique, indépendamment du statut socio-économique, du mode de vie et de l’état de santé mentale. Ces résultats fournissent de premières pistes pour de futures recherches longitudinales ainsi que pour des programmes de prévention axés sur la nutrition et le sommeil.

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